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Signe de Croix Partie II Le signe de la croix est un héritage des premiers chrétiens. Il est une prière universelle au même titre que le Pater Noster. Montrons combien cet héritage est digne d'être encore vécu, non comme nous pensons devoir le vivre, mais comme les premiers chrétiens eux-mêmes le vivaient. Préjugés en faveur des premiers chrétiens : 1. Les Apôtres du Christ. Puisque les premiers chrétiens avaient tout reçu des Apôtres (baptême, doctrine...) et qu'ils pratiquaient si souvent le signe de la croix, c'est bien parce que les Apôtres étaient considérés comme les dépositaires et les organes infaillibles de la doctrine du Christ. Si les premiers chrétiens faisaient si souvent ce signe de la croix, c'est bien parce qu'ils suivaient une recommandation apostolique. 2. Leur sainteté. 3. La pratique des vrais chrétiens dans les siècles suivants. C'est dans ces nombreuses communautés religieuses d'hommes et de femmes, séparés du monde, qu'on trouve avec le plus de fidélité, le véritable esprit de l'Evangile et la pure tradition des enseignements apostoliques. 4. L'usage de l'Eglise. Les siècles passent, et avec les siècles, les hommes changent; lois, habitudes, modes, langages, manières de voir et de juger : tout se modifie. Seule, l'Eglise ne change pas. Immuable comme la vérité, dont elle est la maîtresse (I Tm 1,15), ce qu'elle enseignait, ce qu'elle faisait hier, elle l'enseigne, elle le fait aujourd'hui, elle l'enseignera, elle le fera demain et toujours. Depuis plus de dix-neuf siècles, l'Eglise commence, continue et achète tout par le signe de la croix. De toutes ses pratiques, le signe de la croix est la principale, la plus ordinaire, la plus familière. Il est l'âme de ses exorcismes, de ses prières et de ses bénédictions. Ce que nous lui voyons faire sous nos yeux, dans nos églises, elle le faisait sous les yeux de nos pères, dans les catacombes. "Sans le signe de la croix, rien parmi nous ne se fait légitimement, rien n'est parfait, rien n'est saint." (St-Cyprien, de Bapt. chr.; St-Augustin, Tract. 128, in Joan, n. 5) 5. Ceux qui ne font pas le signe de croix. Les païens, les juifs, les musulmans, les hérétiques, les mauvais catholiques. Citations des Pères de l'Eglise : Des Pères, des saints et des Docteurs de l'Eglise ont parlé du signe de la croix. Ils en ont parlé avec amour et humilité, nous révélant Origène (185-253) : Saint Augustin (354-430) : Saint Chrysostome (347-407) : "Paul établit ici (I Tm 4,4;5) deux choses : la première, que nulle créature n'est immonde. La seconde, qu'en la supposant telle, le moyen de la purifier est sous la main. Faites-lui le signe de la croix, rendez grâces et gloire à Dieu, et à l'instant toute souillure disparaît." (Homil. 12) Saint Cyprien (???-258) : "Seigneur, Prêtre saint, vous nous avez légué trois choses impérissables : le calice de votre sang, le signe de la croix et l'exemple de vos douleurs." Saint Cyrille (380-444) : Saint Ephrem (306-373) : Saint Grégoire de Nazianze (329-389) : Saint Grégoire de Nysse (335-395) : Saint Jérôme (340-420) : Divers : Faisons justice de la grande objection des modernes contemplateurs du signe adorable, le signe de la croix. "Autres temps, autres moeurs, disent-ils. Ce qui était utile, nécessaire même dans les premiers siècles de l'Eglise, ne l'est plus aujourd'hui. Les temps sont changés; il faut vivre avec son siècle." Saint-Paul leur répond : Jésus-Christ était hier, il est aujourd'hui et il sera le même aux siècles des siècles (He 13,8). Et Tertullien ajoute : "le Verbe incarné s'appelle la vérité et non la coutume." 4 exemples de la préfigure de la croix du Christ dans l'Ancien Testament : (Gn 48,13-16) Jacob est sur le point de mourir. Autour de lui sont ses douze fils, pères futurs des douze tribus d'Israël. Inspiré de Dieu, le saint patriarche annonce à chacun ce qui doit lui arriver dans la suite des siècles. A la vue d'Ephraïm et de Manassès, les deux enfants de Joseph, le vieillard ému appelle sur leurs têtes toutes les bénédictions du Ciel. Pour les obtenir, que fait-il ? Il croise les bras, dit l'Ecriture, et place la main gauche sur l'enfant qui est à sa droite, et la droite sur l'enfant qui est à sa gauche. Voilà le signe de la croix, source éternelle de bénédictions. (Ex 17,8-12) "Pourquoi Moïse, au moment où Josué va combattre Amalech, fait-il ce qu'il n'a jamais fait, priant les mains étendues ? Dans une circonstance si décisive, n'aurait-il pas dû, pour donner plus d'efficacité à sa prière, fléchir les genoux, se frapper la poitrine et se prosterner le front dans la poussière ? Rien de tout cela. Pourquoi ? Parce que le combat du Seigneur qui se livrait contre Amalech préfigurait les batailles du Verbe incarné contre Satan, et le signe de la croix par lequel il devait remplacer la victoire." (Tertullien, Contre. Marcion., n. 111) "Amalech, ce sont ces mains étendues en croix qui t'ont vaincu." (St-Jean de Damas, De Fid. orthod., lib. IV, c. XII) "Moïse, les mains étendues, restant sur la montagne jusqu'au coucher du soleil, soutenu par Hur et Aaron : qu'est-il autre chose que le signe de la croix vivant ?" (St-Justin, Dialog. cum Tryph., n. 666) (Jg 16,26-31) "Placé entre deux colonnes qui soutiennent tout l'édifice, le fort d'Israël (Samson) étend ses bras en forme de croix. Dans cette attitude toute-puissante, il secoue les colonnes, les ébranle, écrase ses ennemis : et comme le grand Crucifié, dont il était la figure, il meurt lui-même enseveli dans son triomphe." (St-Augustin, Serm. 117, de Temp.) (Ez 9,4-6) Au temps du prophète Ezéchiel, les abominations de Jérusalem étaient au comble. Un personnage mystérieux, dit le prophète, reçoit ordre de traverser la ville et de marquer du signe T le front de tous ceux qui gémissaient des iniquités de cette coupable capitale. A ses côtés, marchaient six autres personnages, portant chacun une arme de mort, avec ordre de tuer indistinctement tous ceux qui ne seraient pas marqués du signe salutaire. Comment ne pas voir là une figure frappante du signe de la croix, qui se fait sur notre front ? Ainsi l'entendent les Pères de l'Eglise, entre autres, Tertullien et saint Jérôme : "De même que le signe Tau, marqué sur le front des habitants de Jérusalem, qui gémissaient sur les crimes de cette ville, les protégeait contre les anges exterminateurs, ainsi le signe de la croix dont l'homme marque son front est une assurance qu'il ne sera pas la victime du démon et des autres ennemis du salut, s'il gémit sincèrement des abominations que ce signe interdit." (Tertullien, adv. Marcion., lib. III, c. XIII; St-Jérôme, in Ezech., c. X)
Augustinius Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius
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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021