Le Mal |
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Maintenant que nous savons que le mal ne fut pas créé par Dieu (Q18) mais par Lucifer puis par Adam (Q19) et qu'il provient d'une volonté défaillante librement usée (Q20), comment peut-on définir le mal ? Bien fraternellement dans le Christ, Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité, Puisque Dieu est (Ex 3,14; He 13,8; Rev 1,8 ) et que Dieu est bon (I Ch 16,34; Jud 13,21; Ps 24,8; Ps 33,9; etc.), alors ce qui n'est pas est mauvais (Ps 100,3; Pr 15,26). Ainsi, si le bien a une existence propre, le mal n'existe pas par lui-même (même s'il existe parce qu'il y a le bien quelque part). Cette proposition n'est pas toujours acceptée au regard des monstruosités dont l'homme a fait preuve depuis des milliers d'années (guerres, génocides, meurtres (homicides, suicides, infanticides, euthanasies, avortements), famines, maladies, terrorisme, drogues, esclavagismes, hérésies, médias, etc.) Ces faits sont quantifiables puisqu'on peut dire qu'il y a eu tant de morts dans un guerre, tant de morts à cause d'un virus, tant de sans-abris, tant de morts de faim dans tel pays, etc. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'il est plus facile de quantifier ce qui touche à la souffrance et l'injustice que ce qui touche au bien et à la justice. Puisque Dieu est bon, la théologie, s'appuyant sur l'Ecriture et la raison, montre que Dieu ne peut pas non plus être mauvais. Dieu ne peut pas être et ne pas être ou Dieu ne peut pas être et être son opposé. Ou quelque chose est ou quelque chose n'est pas. Ainsi, les Anges fidèles vivent en présence de Dieu alors que les Démons vivent dans l'absence de Dieu. Tant qu'Adam et Eve ne péchèrent pas, ils vécurent dans l'Eden; dès lors que Dieu les fit réaliser qu'ils avaient péché, ils furent retirés de l'Eden. Faire le mal à autrui, c'est lui envier son bien, c'est le vouloir pour soi, c'est le retirer à autrui qui voit alors le bien se transformer en absence de bien, c'est-à-dire en mal. De la proposition initiale, il faut alors dire que tout ce que Dieu a créé est bon puisque ayant une existence dont la fin était de glorifier Dieu, mais qu'il se passa ensuite quelque chose pour que le bien fut en quelque sorte concurrencé par le mal (comme entre Caïn et Abel). Le péché d'Adam fut un acte qui se tourna uniquement vers la volonté de l'homme, au détriment du respect de la volonté de Dieu. De là une définition simple du péché est un acte qui s'oppose à la volonté de Dieu. Nous parlons de tentation dès qu'il y a confrontation entre deux volontés, celle de Dieu et celle d'une créature raisonnable, le péché étant la concrétisation (extérieure) de la tentation, la créature raisonnable ayant succombé. Cela signifie que le mal ne peut en aucun cas détruire totalement le bien. C'est ce qu'on lit en partie dans la Révélation, lorsque le Mal combat le Bien, sans jamais réussir à le vaincre, parce que le mal n'a pas d'existence sans bien, alors que le Bien finit par triompher du Mal, parce que le Bien existe avec ou sans Mal et que la splendeur du Bien est manifestée aux yeux de tous en l'absence de tout Mal. Cela signifie aussi que le mal ne change pas ce qui est intermédiaire. Ainsi le mal ne changea pas la nature humaine ni ses capacités (ou attributs) mais les dévia de leur fin naturelle. Cela est vrai pour les Anges déchus. Leur péché ne changea point leur nature mais priva ces Anges de la joie promise aux fidèles à Dieu, d'une connaissance certaine de mystères divins, d'une capacité à oeuvrer pour leur bien, puisque leur capacité à oeuvrer n'est désormais qu'envers le mal, suivant le secours indirect Providence mais sans l'approbation de Dieu ! Nous ne parlons plus de participation accidentelle à la nature divine par la grâce de Dieu mais de participation miséricordieuse à la vie divine car, sans cette vie, les Démons ne sont plus, ils ne peuvent ni se mouvoir, ni être, ni vivre. Aussi imaginer un monde où seul le mal existerait est pur fantasme. Dire aussi qu'une personne est totalement mauvaise parce qu'elle a commis des actes d'une cruauté sans égale n'est pas permis. Quand bien même un homme serait un monstre, il y aura toujours en lui une parcelle de bien. Cela permet non pas d'essayer de justifier les criminels ou de trouver prétexte pour alléger leurs peines mais de garder un espoir pour des proches qui auraient pu passer la majorité de leur vie à faire du mal. Dieu pourra toujours s'appuyer sur ce bien, même s'il est minime, pour convertir cet homme et en faire un saint. Saint Paul ne s'acharna-t-il pas contre les chrétiens ? Le roi Clovis ne fut-il pas un barbare ? Il existe bien d'autres exemples non connus mais connus seulement par des proches de la famille. Puisque tout espoir de conversion est alors permis, cela montre clairement la nécessité de prier pour l'Eglise et pour la conversion du monde. (He 2,14 lui aussi y a participé également, afin de briser par sa mort la puissance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable), c'est-à-dire que, désormais, plus rien ne pourra séparer le saint de Dieu (Rm 8,35-39), pourvu qu'il souffre sa foi (Rm 8,17 héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui) dans le monde jusque la mort (Mt 10,22 celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.), devenue la porte d'entrée au Ciel. Bien fraternellement dans le Christ,
Augustinius Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius
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Date de dernière mise à jour : 05/07/2021