Le Ciel aux petits |
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Si Dieu s'adresse surtout aux tout-petits, cela ne sous-entend pas qu'il ignore ce qui ne peuvent être considérés comme tout-petits. Mais comment peut-on dire que Dieu s'adresse surtout aux tout-petis ? Qu'entend-on par tout-petits ? Comment Notre Seigneur Jésus-Christ parle-t-il de ces petits ? Celui qui sera un obstacle pour un petit, c'est-à-dire, qui se mettra sur sa route pour l'empêcher de progresser sur la voie tracéer par Notre Seigneur, empêchera que la volonté du Père s'accomplisse pour son petit. Il s'agit d'être un obstacle avec une ferme volonté, avec une intention forte de nuire au petit, d'empêcher sa progression sur sa route. Celui-là est digne d'être condamné par Dieu non pas parce que Dieu n'aime pas celui qui scandalise un de ces petits, mais parce que l'acte volontaire est si répréhensible aux yeux de Dieu, puisqu'il s'agit de rejeter l'amour de Dieu qui attire le petit, le pécheur voit tomber sur lui la colère de Dieu qui est la conséquence de son propre péché : la condamnation éternelle. Mais n'y a-t-il pas possibilité de pardon pour ce pécheur, sachant qu'on entend si souvent que Dieu est miséricordieux ? Il n'y a pas de pardon pour un tel péché, puisqu'il s'agit du blasphème contre l'Esprit-Saint qui est irrémissible. Et puisque la condamnation à l'enfer éternel est l'éternité de souffrances au-delà de nos imaginations, il eut mieux valu pour ce pécheur qu'on lui suspende une meule à âne autour de cou et qu'on le précipite au fond de la mer, c'est-à-dire qu'il ne vive pas d'une vie lui permettant de commettre un tel péché. Comment Jésus peut-il avoir une telle parole ? A la suite de ce propos, peut-on encore dire que Jésus parle et agit selon son amour divin ? C'est croire le contraire qui ne serait pas acceptable. Il vaut mieux à l'homme de mourir maintenant, même dans des conditions difficiles et avoir encore l'espérance du salut que vivre encore sur terre et commettre un tel péché qui le priverait très certainement du salut. Voilà à quel point Dieu aime l'homme : il préfère lui donner la mort maintenant afin de lui donner toutes ses chances de le retrouver auprès de lui dans sa gloire, plutôt que de le laisser encore vivre ici-bas et d'agir non seulement pour nuire un petit, petit aux yeux de Dieu, mais pour perdre lui-même toute espérance de salut. Une deuxième fois, Jésus montre combien les petits lui sont précieux, menaçant les pécheurs de vouloir leur être un obstacle. En effet, les anges gardiens, leurs anges, sont les témoins célestes de ces petits aux yeux de Dieu, non pas parce que Dieu ne voit pas tout, ne sait pas tout, mais parce que ces intercesseurs et protecteurs angéliques ont pour mission d'aider ces petits à avancer sur la voie épineuse mais salutaire de la vraie foi. Pour la troisième fois, Jésus parle de ces petits, de ses petits qu'il chérit tant, autant que le Père les chérit. Ce n'est pas par hasard que le Christ s'attarde sur eux, qu'il en parle pour la troisième fois. Le chiffre trois est un symbole biblique très fort : Un peu plus loin dans l'Evangile selon Saint Matthieu, nous lisons que Jésus ne veut pas qu'on tient écartés les enfants de lui. Non pas parce qu'il aimerait plus les enfants que les adultes, il insiste avec la douceur et la fermeté de sa parole qu'il veut les petits enfants près de lui. Est-ce parce qu'il aime jouer avec eux ou leur raconter de jolies histoires ? Son amour pour ces créatures est bien plus élevé que cela, lui qui ne cesse pas d'être Dieu, même durant son passage sur terre. Jésus leur impose les mains et prie pour eux. A cette époque, les enfants étaient rejetés, considérés comme des sous-créatures, mais Jésus les veut auprès de lui parce qu'ils sont des hommes en devenir, mieux, des croyants en devenir. Et parce que Dieu se préoccupe davantage de retrouver ses petits auprès de lui dans sa gloire que de leur vie ici-bas, quand bien même ils vivent dans la misère, Jésus impose ses deux mains, montrant que tout en lui veut s'attacher à ces enfants, et prie pour eux, montrant aussi combien il tient à leur salut. Mais les disciples ne comprennent pas tout cela parce que l'Esprit-Saint n'agit pas pleinement en eux. Aussi ils gourmandent les enfants. Jésus sait ce qu'il fait. Quelle intelligence, quelle vérité peuvent s'opposer à l'intelligence et la vérité divines ? Jésus leur répond tout simplement : Laissez les petits enfants. Et il insiste : ne les empêchez pas de venir à moi. Pourquoi cette insistance ? Parce que le royaume des cieux est à ceux qui leur ressemblent. Est-ce à dire que le royaume des cieux n'est pas pour ceux qui ne sont plus enfants ? Si oui, alors il faudrait conclure que l'enfant qui devient adolescent se voit fermer la porte du salut alors que nous savons que l'Ecriture sainte prouve le contraire. Ce passage évangélique est ce qu'on peut appeler une parabole, un moyen que Jésus use fréquemment pour expliquer les choses du ciel avec des choses que les hommes connaissent et peuvent comprendre. Nous y reviendrons plus loin. Saint Marc et Saint Luc mentionnent une parole que Saint Matthieu ne mentionne pas. Est-ce un oubli de ce dernier ? Il faut plutôt se rappeler que Saint Matthieu s'adresse à un lectorat juif et que cette parole du Christ non rapportée n'a pas de nécessité pour les juifs. Par contre, pour les lectorats des deux autres auteurs, la rapporter est une d'une grande importance. A deux reprises, Jésus montre l'importance de ces petits, combien il tient à ces enfants. A deux reprises, il révèle combien il s'est abaissé par amour de nous. Il s'est abaissé au rang d'un enfant. Rappelons que les enfants étaient rejetés et ignorés à cette époque. Jésus enseigne ici la véritable charité fraternelle, telle que Dieu la veut dans le coeur de chaque homme : si l'homme refuse une bonne oeuvre à un petit, c'est comme la refuser au Christ. Ce qui est refusé à un membre du Corps mystique du Christ, est aussi refusé à Son humilité extrême a contribué à le glorifier de la gloire qu'il avait avant son Incarnation (Eccli 3,20-21 Plus tu es grand, plus humilie-toi en toutes choses, et devant Dieu tu trouveras grâce : parce que la grande puissance appartient à Dieu seul; et c'est par les humbles qu'il est honoré.; Ps 137,6 Car le Seigneur est élevé, et il regarde les choses basses; et les choses hautes, c'est de loin qu'il les connaît.; Pr 15,33 l'humilité précède la gloire.; Pr 29,23 L'humiliation suit le superbe, et la gloire accueillera l'humble d'esprit.; etc.). Tout le monde est unanime pour dire que le paradis (ou le Ciel) est un "lieu" où l'homme vivra éternellement dans une béatitude parfaite, en compagnie des autres anges et saints, en adorant et en louant la gloire de Que croyez-vous sur ces deux points ? Qui a créé ou inventé tout cela ? Qu'est-ce précisément pour vous ? Qu'est-ce qu'un démon ? Si les démons existent, jusqu'à quel point peuvent-ils nuire aux hommes, agir dans le monde ?
Augustinius Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius |
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021