Communion V

 

 

CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES
SUR LA COMMUNION DANS LA MAIN

par le R. P. Paul J. McDonald, curé de paroisse
St. Patrick's Church, 123 King Street Pt.
Colborne (Ontario) L3K 4G3


Voici quelques considérations patristiques et historiques sur notre thème ainsi qu'un aspect supplémentaire. 
 

Suite...

 

Allocution prononcée par S. S. Paul VI
le jour de la Fête-Dieu

le 17 juin 1965

 

(...) Aucune autre circonstance ne peut, mieux que la célébration du sacrifice eucharistique, servir ce but communautaire, parce qu'aucun autre moment de la vie religieuse n'est plus propice pour éveiller dans une population le sens de sa profonde solidarité, et même, lui donner le charisme de son unité réelle, bien que mystique. Rappelez-vous toujours que l'Eucharistie est le sacrement de la communion chrétienne. Nous voudrions que ce fût le souvenir particulier que vous gardiez de cette cérémonie mémorable. C'est le sacrement de l'union vitale au Christ, lequel a donné sa vie pour nous, et a pris les signes du pain et du vin pour nous représenter son sacrifice, celui de son corps et de son sang, et pour nous permettre de participer à la vertu rédemptrice de son sacrifice, en devenant notre aliment spirituel et réel. Union vitale, personnelle donc, destinée à nourrir la piété individuelle la plus intime et la plus profonde; mais aussi union sociale, parce qu'elle tend en même temps à mettre dans toute existence humaine qui participe à ce sacrement un principe de vie identique pour tous, à offrir à chacun ce même pain, qui fait des commensaux une seule chose, un seul corps avec le Christ (cf. 1 Cor., 10. 17).
 

L'Eucharistie,
facteur d'unité de la communauté chrétienne

 

Soyons facilement portés à vénérer ce sacrement à cause du mystère qu'il contient et qui l'entoure, à cause du respect qui lui est dû et qui écarte de lui tout bruit profane, tout contact commun, le rendant en quelque sorte isolé, étranger à l'expérience de la vie vécue et aux rapports sociaux. Qu'au sacrement de la présence du Seigneur parmi nous soit dû tout égard, tout respect, et pas seulement le respect extérieur (cf. 1 Cor., 2. 30-31), c'est bien. Mais notre formation religieuse serait incomplète et notre conscience sociale serait privée de sa meilleure ressource si nous oubliions que l'Eucharistie est destinée non seulement à notre sanctification chrétienne, mais aussi à nos rapports humains; qu'elle a été instituée pour que nous devenions frères; qu'elle est célébrée par le prêtre, ministre de la communauté chrétienne, pour que, au lieu d'être étrangers, dispersés, indifférents les uns aux autres, nous devenions unis, égaux et amis; elle nous est donnée pour que, au lieu d'être une masse apathique, égoïste, faite de gens divisés et hostiles, nous devenions un peuple, un vrai peuple, croyant et aimant, d'un seul cœur et d'une seule âme (cf. Act., 4. 32). Reprenons les saintes et célèbres exclamations: "O sacramentum pietatis ! 0 signum unitatis ! 0 vinculum caritatis !" (S. Augustin In loan, tract. XXVI, 13; P. L. XXXV, 1613.)
Or, frères et fils très chers, cela a une double et très grande importance. Cela nous montre d'abord que l'Eucharistie est la cause merveilleuse de l'union des croyants avec Jésus et entre eux; saint Léon le Grand, Notre ancien et grand prédécesseur, l'affirme: "Notre participation au corps et au sang du Christ ne tend à rien d'autre qu'à nous transformer en ce que nous recevons." Serm. LXIII, 7; P. L., In loan, LIV, 357.) L'unité vraie et complète des fidèles qui composent l'Église est le résultat de ,leur participation à l'Eucharistie.
 

L'Eucharistie et la cité terrestre

 

Et en second lieu, cette communion de foi, de charité, de vie surnaturelle découlant du sacrement qui la signifie peut avoir sur la société temporelle des hommes un effet énorme, et on ne peut plus bienfaisant. Vous le savez en effet, le problème fondamental qui aujourd'hui prend le pas sur tous les autres, domine tous les autres, c'est celui de la vie sociale humaine, le problème qui concerne les idéologies, les politiques, les cultures, les organisations selon lesquelles les hommes de notre temps, par leurs travaux, leurs peines, leurs aspirations, leurs souffrances, créent la cité terrestre, la société nouvelle et idéale. Et nous savons tous que dans ce multiple effort, les hommes qui travaillent à cette immense construction, réussissent souvent, certes, à faire des progrès remarquables, méritant d'être admirés et encouragés. Mais ils trouvent en eux-mêmes, à chaque pas, des obstacles et des contradictions qui se transforment en divisions, luttes et guerres, précisément parce qu'il leur manque le principe unificateur unique et transcendant de la société humaine, il leur manque l'énergie morale suffisante pour lui donner cette cohésion aussi libre et consciente que solide et heureuse, qui convient à de vrais hommes.
La cité terrestre manque de ce supplément de foi et d'amour qu'elle ne peut trouver ni en elle-même ni d'elle-même, et que la cité religieuse existant en elle, l'Église -- sans nuire en rien à l'autonomie de la cité terrestre, et même à sa juste laïcité -- peut lui donner en abondance par une silencieuse osmose d'exemple et de vertu spirituelle.
 

Ciment de cohésion pour la population urbaine

 

Que ce soit là Notre vœu au terme de cette cérémonie solennelle en l'honneur du sacrement, capable de rendre les hommes frères. Habitants de ce quartier moderne, vous avez ici un bel exemple de cité nouvelle et idéale; ne permettez pas qu'elle manque de l'animation intérieure qui peut la rendre vraiment unanime, bonne et heureuse, cette animation qui lui vient de la source de la foi catholique, vécue dans la célébration communautaire de la liturgie eucharistique. Ne manquez jamais à cette réunion, à cette fête qui unifie et élève spirituellement la population urbaine, laquelle n'a pas encore un ciment intérieur suffisant pour assurer sa cohésion, en même temps qu'elle manque encore d'un esprit communautaire parfaitement unanime, tonifiant et réconfortant. Devenez une famille autour de l'autel du Christ, devenez peuple de Dieu.

LA DOCUMENTATION CATHOLIQUE, Numéro 1451 - 4 juillet 1965

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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