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L'Humilité I

 

 

L'humilité

 


Partie 1
 
Interrogez Saint-Augustin pour savoir quelle est la première grande vertu et il vous répondra l'humilité. Et la deuxième plus grande vertu ? Il vous répondra l'humilité. Et la troisième plus grande vertu ? Il vous répondra encore l'humilité.
A cette triple réponse de cet éminent Père de l'Eglise, emplie de sagesse divine, il faut y voir un des plus grands enseignements : la définition d'un chrétien et la vie d'un chrétien.
Si nous faisons abstraction de la fin de la vie de Notre Seigneur sur terre, sa passion, sa mort et sa résurrection, ce double enseignement est probablement celui qui porte le plus de fruits. Bien qu'étant simple, il est aussi le plus exigeant, le plus difficile à pratiquer. Le vivre, c'est entrer par la porte étroite et l'éviter, c'est entrer par la porte large de la perdition. Cette affirmation aussi catégorique soit-elle est cependant à l'image de l'enseignement de Jésus lui-même.


La définition d'un chrétien

Définir le chrétien, c'est plus que définir un mot, c'est expliquer ce qu'est le chrétien à la lumière de la doctrine chrétienne dont le fondement est la Parole même de Notre Seigneur, fondement confirmé par tout le Nouveau Testament.
Contrairement à ce que croient certains hommes et même certains chrétiens, être chrétien ne se résume pas seulement à être baptisé (le baptême est un effet de la grâce) et à croire en Jésus.
(Nous ne parlerons pas ici du saint sacrement du baptême, de son utilité, de la justification de baptiser les enfants.)

Celui qui devient chrétien est d'abord celui qui, à un moment de sa vie, a été touché par la grâce du Christ, origine de la foi chrétienne. Cette grâce est un don gratuit de Dieu pour l'homme (Ep 2,8-9 En effet, c'est la grâce qui vous a sauvés par la foi, et cela ne vient pas de vous, car c'est un don de Dieu, ni des oeuvres, afin que nul ne se glorifie.). Ce don est une manifestation de l'amour de Dieu pour l'homme, indépendamment de sa situation, de son rang, de ses biens parce que Dieu ne fait pas acception des personnes (Rm 2,11 Car Dieu ne fait point acception des personnes.). Ainsi, la grâce de Jésus précède la foi et la foi procède de sa grâce.
Mais à la différence du fruit qui naît de l'arbre et qui finit par en être détaché pour être goûté, la foi ne cesse d'être attachée à la grâce : elle est son essence, sa sève. La foi est le lien qui rattache l'âme de l'homme à l'âme de Jésus par le pont de la grâce afin que l'eau vive du Fils de l'homme ne cesse de couler dans la rivière de notre coeur. Lorsque l'homme découvre la foi, il est appelé à agir pour la développer, à la faire fructifier.
Comment faire fructifier la foi ? Certains répondront qu'il suffit d'aimer. En effet, l'Apôtre saint Jean, à l'aube de la vie éternelle, répondant aux questions de ses disciples, donnait ce dernier enseignement : "Aimez-vous les uns les autres, cela suffit." Or nous avons vu que cet amour n'est pas ce sentiment naturel que tout homme connaît mais la charité, cet amour surnaturel qui n'est rien d'autre qu'un amour naturel magnifié par le don de soi en Jésus-Christ (Jn 13,34 aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.). Saint-Paul ne dira pas autre chose et le célèbre chapitre 13 de sa première épître aux Corinthiens fait l'éloge de la charité, prouvant sa nécessité à ceux qui croient que la foi suffit dans l'obtention du salut. Ainsi, de la grâce, naît la foi et de la foi naissent les oeuvres de la charité.

Aimer se fait naturellement mais aimer à l'image de Notre Seigneur ne peut se faire naturellement. Comment cela ? Aimer les personnes avec qui vous avez un bon contact, des points communs évidents, des passions communes, des croyances communes, voire des souffrances communes, est chose aisée puisqu'il n'y a pas réellement d'effort à produire : cela se fait naturellement. Or Jésus nous rappelle que cela n'a aucun mérite puisque c'est à la portée du saint comme du plus vil pécheur. Aimer ainsi ses amis n'est pas véritablement montrer combien on aime Dieu puisque le pire des pécheurs peut aimer sans aimer Dieu. Proclamer son amour de Dieu, c'est le prouver par la charité qui doit animer notre foi en Dieu. C'est certes aimer ses amis et ses proches, mais c'est davantage encore aimer ses ennemis (Mt 5,44 Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient.). Comment cela ? Avec l'Incarnation du Verbe, aimer son prochain comme soi-même, ce n'est plus seulement aimer son voisin, celui qui habite tout près de chez soi. C'est aussi apprendre à aimer celui qu'on n'aime pas encore ou qu'on aime insuffisamment afin qu'il nous soit proche. Ce n'est pas attendre que le prochain vienne à nous, c'est à nous d'anticiper en allant vers lui. Nous avons vu ailleurs qu'un des moyens les plus efficaces pour oser aller vers celui qui n'est pas encore notre ami, est de voir en lui Jésus et de nous rappeler que lui aussi est énormément aimé de Dieu, puisqu'il est créature de Dieu et que Dieu se réjouit de tout ce qu'il a créé (Sg 11,25 Car vous aimez tout ce qui est, et vous ne haïssez rien de tout ce que vous avez fait; car ce n'est pas par la haine que vous avez établi quelque chose, ou que vous l'avez fait.;). Saint-Grégoire le Grand donne un autre conseil sage : aimer le prochain pour les qualités qu'il n'a pas encore. Comment puis-je aller vers mon prochain que je n'aime pas encore ?

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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