Jésus et la Papauté II

 

 

 

Jésus et la Papauté II

 

suite....

- Le pécheur n'a pas besoin du pape pour trouver le salut. Il doit se tourner directement vers Jésus-Christ, qui est toujours vivant pour le pardonner et le sauver du jugement éternel. La foi en Christ se nourrit des paroles de Dieu consignées et préservées dans la Sainte Bible.

- Le chrétien n'a pas plus besoin du pape que le non-croyant, puisque Christ en partant nous a laissés un autre Consolateur, le Saint-Esprit qui nous conduit dans toute la vérité.

Pour répondre aux différentes questions, il faudra apporter des éléments de la théologie, de l'apologétique,
de l'exégèse, de l'histoire... et du bon sens !

Note : en gras, le texte original de l'article.

1) Jésus a-t-il institué un vicaire sur son Eglise ?

- Définition du mot "pape" : du grec pappas voulant dire "papa" ou "père".
- Définition de "vicaire" : selon le dictionnaire : remplaçant, suppléant avec tous les pouvoirs. L'expression "vicaire du Christ" en grec donne "Antichrist". Coïncidence ?

Anti en latin signifie contre, mais à la place de en grec. Cela ne veut pas dire que le vicaire agit à la place du Christ mais puisque le Christ n'est plus visible aux hommes depuis son Ascension, il faut une personne suffisamment "digne" pour la représenter physiquement. C'est pourquoi nous disons que le pape est le chef visible (mais temporaire) de l'Eglise visible tandis que Jésus Christ est le chef visible et invisible (et éternel) de l'Eglise visible et invisible. Ainsi, en aucun cas nous ne pouvons dire que le vicaire remplace le Christ : il est le premier témoin du Christ, c'est-à-dire celui qui doit témoigner, rappeler les enseignements du Christ, veiller à ce qu'il n'y ait pas d'erreur d'interprétation et d'application, non à toutes les créatures raisonnables mais seulement aux hommes (puisque les Anges ont déjà été jugés une première fois par Dieu avant la création de l'homme, que les hommes morts damnés ne peuvent plus être sauvés, que les hommes sauvés sont déjà auprès de Dieu).

- Définition du "Souverain Pontife" : titre romain Pontifex Maximum, bâtisseur de ponts, chef de la religion païenne. L'empereur Constantin (4e s.) avait ce titre et l'a gardé après être devenu chrétien.

Est-ce parce que l'Eglise reprend à son compte un terme "païen", civil dirons-nous plutôt, qu'il faut la condamner ? Le pape est effectivement le Souverain Pontife parce qu'il est celui qui possède la plus haute autorité dans l'Eglise. Dans une monarchie, nous parlons de roi; dans l'armée, nous parlons de général, etc.

- Christ a-t-il demandé qu'un évêque soit appelé "pape", "saint Père", "souverain pontife" ?
--> Non, il l'a interdit : Matthieu 23/9 "N’appelez personne votre Père sur la terre: car vous n’en avez qu’un, le Père céleste." (Bible de Jérusalem - BJ)

Notre Seigneur n'a pas demandé qu'un évêque soit appelé pape. Il n'a d'ailleurs pas utiliser le mot
évêque et encore moins l'expression Trinité Sainte. Que faut-il conclure alors ? Il est clair que ce n'est pas parce que le mot pape n'a pas été prononcé par Jésus Christ que le mot est à condamner. Et rappeler cette parole de Mt 23,9, c'est détourner le sens ou alors il faudrait condamner tous ses enfants qui ont
toujours appelé leur père biologique "père" et leur mère biologique "mère". Le terme de père appliqué au pape, le très saint père, c'est comme reconnaître en lui un patriarche, un ancien rempli d'une sagesse qui
vient d'abord de l'Esprit-Saint, moulée ensuite dans sa propre expérience de vie consacrée entièrement à Dieu. C'est aussi reconnaître que, en tant que chef suprême de l'Eglise, il intercède pour nous d'une manière particulière auprès du Père.

Nous n'avons qu'un seul Père, celui qui a créé le monde visible et invisible. Il est notre seul père parce que lui seul ne peut mourir avant nous, lui seul ne peut nous abandonner, lui seul nous est fidèle au-delà de la mort, lui seul est encore présent pour nous embrasser par la béatitude éternelle, lorsque nous avons franchi la porte de la mort.

- Qui est le Chef permanent de l'Eglise selon la Bible ?
--> Jésus-Christ, selon Ephésiens 1/22 "Il [Dieu] a tout mis sous ses pieds [Jésus], et l’a constitué, au sommet de tout, Tête pour l’Église" (BJ)

Il est vrai que le Chef permanent de l'Eglise est Notre Seigneur, comme cela été dit plus haut. Nul pape n'aura la prétention d'être chef permanent du Corps du Christ !

- Qui remplace Christ depuis qu'il est monté au ciel et qui nous aide à demeurer dans la
vérité de Jésus ?
--> Le Saint-Esprit, selon Jean 14/16, 25-26; 16/13 "et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu’il soit avec vous à jamais (…) Je vous ai dit cela tandis que je demeurais près de vous. Mais le Paraclet, l’Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. (…) Mais quand il viendra, lui, l’Esprit de vérité, il vous introduira dans la vérité tout entière; car il ne parlera pas de lui-même, mais ce qu’il entendra, il le dira et il vous dévoilera les choses à venir." (BJ)

Avant de monter aux cieux, Jésus enseigne qu'il enverra son Esprit-Saint afin de consoler, de guider, de rappeler tout ce que ses disciples auront vécu, connu, entendu, et plus encore. Jésus s'est élevé pour rejoindre le Père (qu'il n'a jamais quitté en tant que Verbe) et a tenu sa promesse : à la Pentecôte, les disciples (et la Bienheureuse Mère de Dieu) reçoivent l'Esprit-Saint et deviennent des Apôtres qui partiront sur les cinq continents. L'Esprit-Saint est bien présent en eux mais est-ce à la place de Jésus Christ ? Jésus dit à ses disciples : je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde. (Mt 28,20) Ainsi Jésus ne quitte pas ses disciples même s'il n'est plus présent charnellement : l'Esprit-Saint ne remplace pas Jésus. Jésus, en tant que Verbe, uni à son Esprit et son Père sont présents dans l'âme et le coeur des disciples qui vont se consacrer désormais uniquement à évangéliser.

- Christ a-t-il établi un successeur pour assurer son sacerdoce ?
--> Non, selon Hébreux 7/23-24 "De plus, ceux-là sont devenus prêtres en grand nombre, parce que la mort les empêchait de durer; mais lui [Jésus], du fait qu’il demeure pour l’éternité, il a un sacerdoce immuable." (BJ)

L'épître aux Hébreux est une très belle épître et le passage sur Melchisédech est souvent mal
interprété comme c'est le cas ici. L'auteur sacré compare le sacerdoce lévitique à celui du Christ montrant que le seul sacerdoce véritablement efficace pour sauver l'humanité est celui du Christ, sacerdoce préfiguré par Melchisédech qui rencontra Abraham. Aussi ne peut-on absolument pas dire que le pape serait successeur de ce Melchisédech. Il n'est pas non plus successeur du Christ mais vicaire, c'est-à-dire que tous ses pouvoirs sont ceux du Christ et lui sont remis par le Christ, par l'Esprit-Saint, afin de rassembler le plus grand nombre devant le Père.

Les théologiens du Vatican rétorqueront que Jésus a établi Pierre comme pape en Matthieu 16/18
"Eh bien! moi je te dis: Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et les Portes de l’Hadès ne tiendront pas contre elle." (BJ)

Ce passage est cité par les protestants pour essayer de montrer que saint Pierre ne fut pas élevé plus que les autres disciples. Ne prenons pas la traduction française (...) mais plutôt la traduction française qui proviendrait du texte hébreu puisque l'Evangile selon saint Matthieu fut d'abord écrit en araméen (ou en hébreu) et non en grec comme le disent les protestants.
et moi à toi
je te le dis

toi tu es keipha le rocher
et sur ce rocher je vais construire mon assemblée
et les portes du séjour des morts
ne seront pas assez puissantes
pour la maîtriser et la dominer (trad. C. Tresmontant)

Lorsque nous lisons les Deux Testaments, peu de personnages bibliques voient leur nom changer :
Abram devient Abraham lorsqu'il reçoit la mission de devenir le père des croyants (Gn 17,5),
Jacob devient Israël lorsqu'il reçoit la mission d'être le père des croyants en le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob après avoir combattu (Gn 32,29)
Simon, le disciple du Christ, devient Keipha en araméen, qui signifie pierre. Notre Seigneur lui donne une mission de taille, encore plus élevée que celles d'Abram et de Jacob : celui de devenir le père des croyants en Dieu le Père, le Fils et le Saint-Esprit. Comme il a été dit plus haut, saint Pierre ne devient pas le Père (Dieu), mais celui par qui les croyants vont recevoir la doctrine de Jésus Christ enseignée aux disciples (et au peuple). Voilà pourquoi Jésus déclare que Simon va désormais s'appeler différemment.

Le nouveau prénom Keipha signifie non pas la dureté du coeur comme c'était le cas des "juifs" (Mt 19,8 ) qui s'étaient détournés de la loi mosaïque mais la fermeté de la doctrine du Christ, fermeté qui siéra parfaitement avec le caractère de cet homme qui, à ce moment-là, ne comprenait pas grand-chose et s'énervait facilement. Cette fermeté est telle que les ennemis ne pourront trouver la moindre faille dans la doctrine chrétienne, reflet de la lumière de Dieu. Et puisque Dieu avait déjà depuis longtemps "jeté" les Anges déchus en Enfer, ceux-ci ne pourraient se venger sur la doctrine car ce ne seront pas des hommes qui viendront bâtir l'Eglise de la vraie foi sur ce nouveau rocher, mais le Christ, celui qui vaincra la mort et qui a puissance sur toutes les créatures.

(PREMIERE SUITE...)
2) Pierre était-il le premier pape ?

- Que voulait dire Jésus en Matt 16/18 ? En tout cas, il ne parle pas de succession, d'autorité suprême, ni de vicaire.

Il vient d'être dit plus haut que Simon devient la pierre visible dans le monde (mais non la pierre angulaire, pierre invisible qui est le Verbe de Dieu). Cette mission est pour ce disciple qui le place à un rang plus élevé que les autres disciples. Jésus Christ ne parle pas de succession ni de vicaire ni d'égalité dans l'autorité mais d'une autorité proclamée dans notre monde pour représenter l'Eglise du Christ, bâtie par le Christ, s'appuyant sur un disciple qu'il a choisi pour cette mission.

- Les historiens de l'Eglise nous apprennent que parmi les Pères de l'Eglise des trois premiers siècles, AUCUN n'attribue cette parole de Jésus à l'évêque de Rome comme successeur de Pierre et aucun n'y voit l'établissement de l'office papal !

Les historiens reconnaissent que les Apôtres, les Disciples, puis leurs successeurs, se soumettront toujours à saint Pierre et à son successeur durant les premiers siècles. Cela est encore vrai pour les Pères orthodoxes comme saint Jean Chrysostome qui reconnait l'autorité suprême de l'évêque de Rome, chef de l'Eglise. Il l'appelle d'ailleurs le Coryphée du Choeur Apostolique, la Bouche de tous les Apôtres, la Tête et le Chef de cette sainte famille, le Préfet de tout le monde, le fondement de l'Eglise." (S. Chrys., Hom. in 2 Trim., III, 1)

- Tous interprétaient cette parole dans le sens que Jésus est la pierre ou bien que c'est la confession de foi de Pierre (au v.16).

Un historien de l'Eglise n'est pas forcément un théologien. Aujourd'hui, à l'heure où certains spécialistes des religions aiment à répandre leurs connaissances dans les médias, parfois ils devraient se taire pour éviter de dire des âneries...

- Comment Pierre interprétait-il ce jeu de mot sur la pierre ?
--> Il affirme que la pierre, c'est Jésus ! Actes 4/11 "C’est lui la pierre que vous, les bâtisseurs, avez dédaignée, et qui est devenue la pierre d’angle." (BJ); 1Pierre 2/4 "Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu." (BJ)

Une fois "devenu" Keipha, ce saint Apôtre n'a jamais usurpé la place de Jésus Christ. Ces deux passages le rappellent. Mais il n'y a aucune contradiction avec le fait que saint Pierre était déjà le chef des Apôtres et des Disciples, parce qu'il représentait la doctrine du Christ, comme étant la clé de voûte visible de l'Eglise du Christ sur Terre, alors que Jésus Christ est la clé de voûte céleste de l'Eglise visible et invisible.

- Pierre a-t-il reçu les clefs du Paradis ?
--> Non, c'est Jésus : Apoc 1/18 "…le Vivant; je fus mort, et me voici vivant pour les siècles des siècles, détenant la clef de la Mort et de l’Hadès." (BJ)

D'abord oublions cette image d'un vieillard barbu trônant au-dessus des nuages avec une grande clé, attendant les âmes pour les juger. Rév 1,18 confirme, s'il est encore besoin, que Jésus est celui qui empêche les damnés de (re-)venir dans le Royaume des cieux, car rien de souillé ne peut se présenter devant Dieu. De même, il est celui qui a mis fin au règne de la mort, en permettant aux morts d'être sauvés, comme les patriarches, les prophètes de l'Ancien Testament. C'est dans ce sens que Jésus Christ possède les clés de la mort et de l'Enfer.
Dire que saint Pierre a reçu les clefs du Paradis, n'est-ce pas dire qu'il participe aux jugements des âmes avec Dieu ? Jésus dit à ses futurs Apôtres : lorsque, au renouvellement, le Fils de l'homme siégera sur son trône de gloire, vous qui m'avez suivi, vous siégerez vous aussi sur douze trônes, et vous jugerez les
douze tribus d'Israël.
(Mt 19,28) Saint Paul dit : Ne savez-vous pas que les saints jugeront le monde ? (I Co 6,2). En effet, tout comme Dieu jugera par Jésus-Christ les actions secrètes des hommes (Rm 2,16), Jésus-Christ jugera aussi par ses Apôtres qui l'ont rejoint dans son Royaume. Parce qu'ils vivront désormais en totale conformité avec la volonté de Dieu, leurs jugements seront comme si Dieu avait jugé les âmes sans passer par ses saints. Il n'y a qu'une seule volonté dans le Royaume des cieux, celle de Dieu qui est aussi celle de tous les saints.


- Les clefs du Royaume correspondent à l'apport de l'Evangile aux peuples (Jérusalem d'abord, puis les païens ensuite). Ces clefs pour lier et délier ont aussi été données aux autres apôtres (voir Matt 18/18).

Les clés reçues d'abord par Simon (Mt 16,19), puis par les autres Apôtres (Mt 18,18) ne sont pas données en même temps, preuve qu'il fallait d'abord que ce fût d'abord celui sur lequel le Christ allait bâtir son Eglise qu'il fallait confirmer l'autorité. Cette confirmation se faisait par rapport aux autres Apôtres.

Qu'est-ce que lier et délier ?
1. lier pour confirmer et délier pour infirmer
2. lier pour enseigner la vérité et délier pour corriger l'erreur et condamner le mensonge
3. lier pour pardonner (car le pécheur pardonné est de nouveau lié au Christ par la grâce) et délier pour refuser le pardon (lorsque le pécheur n'est pas sincère dans sa demande)

- Pierre a-t-il reçu autorité sur les autres apôtres ?
Les théologiens catholiques s'appuient sur Luc 22/32 "Mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères." (BJ) et Jean 21/16 "Oui, Seigneur, lui dit-il, tu sais que je t’aime. Jésus lui dit: Pais mes brebis." (BJ)

Jésus Christ ne dit pas en ces termes : "tu auras autorité sur..." Avoir autorité sur quelqu'un, sur le plan de la foi, c'est demander aux autres, si nécessaire, de venir à soi pour demander conseil, pour vérifier que tel acte est en conformité avec la foi (et les bonnes moeurs découlant de la foi). Dans ce sens, oui Simon avait autorité sur les autres Apôtres comme cela sera vu ultérieurement. Lorsque Jésus dit à Simon qu'il va prier pour lui c'est aussi pour rappeler et montrer à Simon que Jésus sera toujours là pour l'aider dans les épreuves, même si les autres doivent tomber.
Quant au célèbre passage du triple pardon de Jésus à Keipha, il mérite un article à part entière tant il est riche de sens et confirme l'autorité de cet Apôtre sur toutes les brebis du Christ, y compris celles qui seront sous la responsabilité des futurs évêques car tous les chrétiens forment un seul Corps.

- En d'autres termes, Pierre devait-il affermir tous les autres et diriger les autres pasteurs ?
--> Non, c'est Dieu qui affermit : 1Pierre 5/10 "Quand vous aurez un peu souffert, le Dieu de toute grâce, qui vous a appelés à sa gloire éternelle, dans le Christ, vous rétablira lui-même, vous affermira, vous fortifiera, vous rendra inébranlables." (BJ)

Qu'est-ce que affermir et diriger ? Souvent une utilisation erronée d'un mot suffit à créer des interprétations erronées, pire, à des conclusions opposées de la vérité. Keipha saura, une fois l'Esprit-Saint reçu, que ce n'est pas de lui-même qu'il peut affermir les autres, pasteurs ou laïcs mais que c'est parce qu'il se mettra humblement et en permanence au service du Christ que l'Esprit-Saint pourra les affermir en passant par lui. C'est ainsi qu'il put affermir les autres, selon le commandement du Christ (Lc 22,32), y compris les Apôtres comme Scheoul (saint Paul).

Devait-il diriger les autres ? Dans toute communauté, s'il n'y a pas de chef, tout le monde va n'importe où. Envoyer des soldats au combat, sans le moindre chef, et vous verrez qu'ils fuiront, qu'ils iront n'importe où, qu'ils resteront sur place, qu'ils se demanderont quoi faire, qu'ils s'entre-tueront même. Il en va de même dans l'Eglise du Christ constituée de soldats, les soldats du Christ étant ceux qui partent au combat, afin de faire triompher leur foi dans leur vie quotidienne et d'être des témoins vivants du Christ, malgré l'adversité multi-formes. Mais comment ces soldats (chrétiens) peuvent-ils mener à bien leur mission s'ils ne sont pas dirigés, guidés, corrigés, châtiés ? Si Keipha, comme les Apôtres puis les évêques auront à diriger, ce n'est pas pour assouvir une soif de pouvoir, mais pour affirmer et témoigner la soif d'aimer du Christ pour les hommes. Saint Pierre, avec ses Apôtres, seront le sel de la terre, ce sel qui donne un nouveau sens à la vie, celui que le Christ a enseigné et voulu partager au plus grand nombre. Saint Pierre, et ses Apôtres, sont porteurs de cette lumière qui est le Christ ressuscité et vivant éternellement auprès d'eux et ordonnés de montrer au plus grand nombre. Mais comme ils ne pouvaient être partout à la fois, comme il y avait déjà tant de monde à convertir, tant de pays à découvrir, au-delà de l'Empire Romain, il fallut que saint Pierre, avec ses Apôtres, ordonnèrent des évêques afin de les aider dans cette tache. Voyez l'oeuvre de l'Esprit-Saint qui, à partir d'un seul Homme, Jésus-Christ, permit de répandre rapidement la Bonne Nouvelle sur les continents. Les historiens sont unanimes pour affirmer ce fait comme unique dans l'Histoire de l'Humanité.

--> C'est chaque pasteur qui pait son troupeau : 1Pierre 5/2 "Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, veillant sur lui, non par contrainte, mais de bon gré, selon Dieu; non pour un gain sordide, mais avec l’élan du cœur." (BJ)

Cela est vrai : chaque pasteur paît son propre troupeau. Peut-on imaginer un vicaire du Christ devant surveiller un milliard de chrétiens ? Chaque Apôtre ne pouvait être présent en permanence dans son Eglise. Aussi nommait-il des évêques partout où il passait afin de continuer à guider les convertis. Chaque évêque paissait son troupeau mais chaque évêque devait rendre des compte à son supérieur, l'Apôtre qui l'avait nommé. Ainsi, chaque Apôtre paissait un troupeau formé des évêques nommés et de l'ensemble des troupeaux ayant à leur tête un évêque. Pour saint Pierre, ce sera la somme totale, c'est-à-dire toute l'Eglise, ce que sera conforme à la parole de Jésus Christ : "Pais mes brebis."

Plus tard, les évêques nommeront des bras droits, les prêtres à cause du nombre de convertis.

--> C'est Jacques qui préside le Concile de Jérusalem (Actes 15/13) et qui est nommé avant Pierre dans la liste des apôtres en Galates 2/9.

Il était normal que ce fût saint Jacques (le mineur, cousin de Jésus) qui présida ce premier Concile puisqu'il était évêque de Jérusalem et que ce fut là qu'eut lieu ce Concile. Ne revient-il pas à l'hôte le devoir de présider le lieu où se réunissent les invités ? Mais c'est saint Pierre qui parla le premier (Ac 15,7) et non saint Jacques. D'ailleurs que rappelle saint Pierre dans ce passage : Hommes, mes frères, vous savez qu'en des jours déjà anciens, Dieu m'a choisi parmi vous afin que les gentils entendissent par ma bouche la parole de l'Evangile, et qu'ils crussent.

Et si nous lisons Ac 15,2 (Paul et Barnabé s'étant donc fortement élevés contre eux, il fut résolu que Paul et Barnabé... iraient à Jérusalem vers les Apôtres et les prêtres pour cette question.). Pourquoi vont-ils au Concile si ce n'est qu'ils reconnaissent une autorité inégale entre les Apôtres ?

- Comment se définit donc la mission de Pierre dans le N.T. ?
--> Il se présente comme un serviteur, un ancien comme les autres et un apôtre (envoyé) de Jésus-Christ (1Pierre 1/1; 5/1; 2Pierre 1/1). Il dit lui-même que Dieu l'a appelé à évangéliser les non-juifs (Actes 15/7).

Il est le premier disciple appelé par Jésus (Mt 4,18).
Parmi les Apôtres, le nom de Pierre a toujours été au premier rang.
C'est lui qui proposa l'élection d'un successeur à Judas. (Ac 1,15-22)
C'est lui qui donna le premier sermon le dimanche de la Pentecôte (Ac 2,14).
C'est lui qui accomplit le premier miracle après l'Ascension de Notre Seigneur (Ac 3,6).
Et au concile de Jérusalem, tous les autres Apôtres acceptèrent d'emblée l'autorité de Pierre (Ac 15).

--> Paul dit en Galates 2/8 que Pierre est l'apôtre des circoncis (des juifs). Cela ne contredit pas Actes 15/7 parce que Pierre a ouvert l'Evangile aux non-juifs mais s'est surtout occupé des églises de juifs messianiques.

Pour être plus exact, une fois à Rome, saint Pierre nommera nombre de disciples (soit Romains soit provenant d'Israël, des Disciples du Christ) pour aller fonder de nouvelles Eglises partout dans l'Empire romain. Cela est prouvé historiquement et montre encore l'autorité de saint Pierre, évêque de Rome, sur toute la chrétienté, c'est-à-dire l'Eglise.


Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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