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Dieu se fait proche
SE DONNER A NOUS, DIEU NE REGARDE PAS A CE QU'ON A ETE. IL EST TOUCHE PAR CE QUE NOUS SOMMES"
C'est un long sujet, très beau mais difficile de parler en quelques lignes. Voici quelques points importants : 1. Si Dieu donne parce qu'il estime que le receveur est digne de Lui, alors nul homme ne peut recevoir. Or nombre d'hommes, même très grands pécheurs ont reçu de Dieu, leur conversion de vie le prouvant. Donc Dieu ne donne pas selon la dignité absolue de l'être humain. 2. Dieu donne souvent à certains mais pas à d'autres. De là quelques voix s'élèvent pour dire que Dieu est injuste et qu'il ne peut être Amour dans de telles conditions. La théologie explique très bien ce qui semble être une injustice. En réalité, Dieu veut donner le même bien à tous. Mieux, puisque Dieu ne donne pas à moitié mais en totalité et au-delà de toute espérance, Il donne en abondance. Si certains hommes reçoivent mais pas d'autres, ce n'est pas parce que Dieu estime les premiers plus dignes que les seconds. Les seconds, par leurs comportements, par leurs pensées, par leurs manquement, empêche le don de Dieu de venir jusqu'à eux. Ainsi, les démons sont privés de la grâce divine, contrairement aux saints, parce que leurs comportements sont un obstacle que l'amour divin ne peut franchir. 3. Dieu donne parfois à certains mais pas à d'autres et là encore, des voix crieront à l'injustice. Il importe de rappeler que puisque Dieu nous a créés - même si c'est par le biais de nos parents - Il nous connaît mieux que nous-mêmes. Cette connaissance parfaite de chacun d'entre nous lui permet de savoir ce dont chacun a besoin, d'abord pour sa vie terrestre, ensuite pour obtenir le salut. Ainsi deux personnes peuvent avoir eu exactement le même passé, mais Dieu pourra donner à l'un mais pas à l'autre. Plusieurs raisons sont envisageables : a. le premier va ainsi pouvoir mieux aider son prochain alors que le second pourrait en profiter pour être plus orgueilleux, b. le premier pourrait rebondir et "profiter" de son éventuelle maladie pour prier davantage et pour sa guérison et pour les autres malades, tandis que le second ne penserait pas à remercier Dieu d'avoir été guéri et oublierait même les autres malades, etc. 4. Dieu peut ne jamais donner à certains durant leur vie d'ici-bas alors que, toute leur vie durant, ils ne cesseront de prier Dieu, ils oeuvreront de leur mieux envers leur prochain, etc. Une nouvelle fois, c'est une apparente injustice, en particulier pour ceux qui pensent qu'il n'y a rien après la vie, une fois morts. Ce désert, cette absence de manifestation de Dieu dans sa vie, ce silence pesant, désespérant, éprouvant est à prendre comme une grâce. Celui qui, malgré tout cela, continue d'espérer, d'aimer, de prier, de rendre grâces alors qu'il n'y a que l'écho de ses propres prières, de ses propres plaintes, de ses propres pensées, sera récompensée non pas dans cette vie, quoi que Dieu, d'une manière généralement invisible, continuera d'agir pour soutenir ces hommes, mais dans la vie éternelle que Dieu octroiera malgré les péchés, en guise de récompense à une fidélité envers un Pasteur apparemment toujours absent, toujours silencieux, toujours immobile. 5. D'une manière générale, et même universelle, nous pouvons affirmer que Dieu donne à tout homme, aussi bien au plus grand saint qu'au plus grand pécheur. Ce sera probablement de manières différentes, mais Dieu donnera certainement. Là non plus pas d'injustice à rechercher ou à proclamer. L'amour de Dieu envers ses créatures dépasse tout entendement et il est difficile, si ce n'est impossible, d'imaginer les desseins de Dieu en se mettant à Sa place et non plus à notre place. Saint Thomas d'Aquin expliqua que Dieu se donne déjà à tout homme de trois manières : a. par son essence, b. par sa présence c. et par sa puissance. Pour le chrétien, cette vérité est infiniment plus éclatante et profonde puisqu'elle est associée à la grâce créée issue de la grâce incréée qui le Christ Lui-même. Ainsi, qu'on le veuille ou non, qu'on croie ou non à Dieu, Dieu se donne déjà à nous selon trois manières exceptionnelles qui nous permettent de vivre (ou de nous tuer), de nous nourrir (ou de nous priver de nourriture), de nous exprimer (et d'insulter), de procréer (et de tuer), de prier (et même de blasphémer), etc. Le don de Dieu est total mais ensuite laissé à la pleine liberté de chacun d'user des dons de Dieu soit pour produire du bon fruit, soit pour s'enfoncer dans le mal. 6. Les nombreux témoignages de conversion, s'ils sont variés à cause de la richesse de la nature humaine, ont souvent quelques points communs dont celui-ci : les convertis sont unanimes pour dire que lorsqu'il rencontre le Christ (ou Dieu, selon l'appellation de chacun et le cheminement initial dans la foi toute neuve), ils expriment une joie immense dans cette rencontre pourtant associée à une sorte d'indignité. Pourquoi Dieu est-il venu à moi alors que je réalise que je ne le mérite pas ? Mais qui pourrait faire en sorte de mériter que Dieu vienne à lui ? Etudions chaque homme de très près, de nos premiers parents aux derniers hommes qui ne sont pas encore nés. Aucun n'est digne. Si Dieu s'est incliné, s'est penché sur ces convertis, c'est parce que non ces hommes ont su quoi offrir pour plaire à Dieu - l'homme n'ayant que ses péchés et son oui à Lui offrir - mais parce que Dieu nous aime tant qu'Il a su à quel moment manifester sa puissance de l'amour pour brûler les ténèbres qui régnaient en eux et qui les empêchaient de voir combien ils sont aimés, depuis toujours, pour toujours, malgré tout. Comme le dit si bien l'Apôtre : qui nous séparera de la charité ? Dieu a préparé les âmes de ces convertis afin qu'elles puissent Le recevoir et, Le recevant, accueillir les manifestations diverses et variées de Dieu (foi plus forte, capacité d'aimer plus profonde, patience accrue, réconciliation, désespoir remplacé par une vive espérance, etc.). Dieu nous a aimés le premier et c'est cet amour si puissant qui nous rend capables, à un moment de Dieu, selon la prédestination de chacun, de déchirer le voile des ténèbres pour voir à travers le prisme du Verbe où l'on peut alors proclamer, au moins dans son coeur : "Mon Dieu, je Vous aime !". Les convertis sont d'accord pour dire que Dieu les a touchés malgré ce qu'ils étaient à ce moment-là, malgré leurs (nombreux) actes manqués, malgré leurs doutes et leurs craintes, malgré leurs pensées et leurs incroyances : Dieu les aime non pour ce qu'ils ont de ténébreux mais pour la lumière en devenir que Dieu veut leur donner afin de les rendre un jour participants éternels à la Lumière. II En partant de la nature divine, nous pouvons affirmer que Dieu est omniprésent puisque non seulement il est, mais il est aussi dans sa Création. Il donne la vie et nous conserve dans la vie par le Souffle de son Esprit. Il n'est pas faux de dire que Dieu est proche et Dieu est loin. Il est l'aleph et le tau, l'alpha et l'omega, l'infiniment petit et l'infiniment grand.
Mais comment l'homme peut-il dire que Dieu est loin de lui ? Parce que l'homme voit selon les yeux de la chair et non plus dans l'Esprit. Les yeux de la chair ne peuvent appréhender que le visible alors que l'Esprit appréhende tout puisque l'Esprit du Seigneur sonde même les coeurs.
Dire que Dieu est trop élevé, c'est parler avec une image faussée de Dieu. C'est se créer Dieu à partir de l'homme alors que l'homme a été créé à l'image de Dieu. Cette différence est essentielle puisqu'elle met un abîme entre le judéo-christianisme et les religions polythéistes. Que l'homme prenne le temps de découvrir la grandeur et la proximité de Dieu, et la sagesse divine lui fera mieux comprendre combien, par amour infini de nous, Dieu s'est fait particulièrement proche de nous en Incarnant le Verbe. Le Verbe s'est fait, le Fils-Homme, Jésus-Christ, est l'image parfaite de Dieu puisqu'il est Dieu lui-même. Celui qui approche le Christ comprendra que Dieu est en haut, dans la gloire, et en bas, dans les hommes, créatures de Dieu.
Ne tombons pas pour autant dans l'erreur de croire que parce que, par la foi, nous pouvons nous approcher de Dieu dans la connaissance intellectuelle. D'abord parce que la foi véritable opère par la charité, vit par le coeur. Ensuite, parce que la nature humaine est si petite, si fragile et si faible qu'il ne lui est pas encore donnée d'avoir une connaissance plus élevée de Dieu. Il y a un adage qui dit : vivre d'abord, philosopher ensuite. Le chrétien peut dire : aimer d'abord, comprendre ensuite. La compréhension vient avec l'amour et sans l'amour, la compréhension reste stérile, vide de sens et davantage imparfaite et incomplète.
Finalement, Dieu est-il proche ou loin ? Il est proche et la foi de millions d'hommes, en tous lieux et en tous temps, confirmée par la sainte Bible le rappelle à chaque instant. Il est loin lorsque nous tournons le dos à Dieu. Apprenons à ne pas lui tourner le dos, par l'adoration de saint Sacré Coeur, par la sainte communion, par la prière sincère, humble et fervente. Apprenons à manifester notre amour pour lui, notre soif de mieux le connaître, par la charité du prochain et voyons alors combien Dieu s'approche de nous, et nous donne au-delà de notre espérance.
Augustinius Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius
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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021
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