Contradiction II

 

 

 

 

 

Contradictions VI-VII-VIII

 

A plusieurs reprises, Jésus dit :

Mt 11,21 "Malheur à toi, Corozaïn ! Malheur à toi, Bethsaïde ! ..."

Mt 23,13 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,14 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,15 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,16 "Malheur à vous, conducteurs aveugles..."

Mt 23,23 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,25 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,27 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Mt 23,29 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."

Lc 6,24 "Mais malheur à vous, les riches, car vous tenez votre consolation !"

Lc 6,25 "Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim ! Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les larmes !"

Lc 6,26 "Malheur à vous, quand tous les hommes diront du bien de vous; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes !"

La liste des paroles du Christ avec l'expression "Malheur à..." n'est pas complète ! Comment le Christ, qui est venu pour sauver le monde, qui est amour, peut-il en même temps souhaiter le malheur à certaines personnes ?

Tout homme de votre race, qui s'approchera en état d'impureté des choses qui auront été consacrées et que les enfants d'Israël auront offertes au Seigneur, périra devant le Seigneur. (Lv 22,3) ?
Comment peut-on périr devant le Seigneur, lui qui est amour ?
 Puisque nous sommes tous pécheurs, devrons-nous alors tous périr devant le Seigneur ?
Comment expliquer cette contradiction ?
 
Voici comment nous pouvons comprendre ce verset.
 
Le mot race est à prendre dans le sens de peuple formé des enfants d'Israël. Nous avons une préfigure des chrétiens formant l'Eglise du Christ. L'expression périra devant le Seigneur ne signifie pas qu'il sera tué par le Seigneur selon sa Volonté ou qu'il mourra devant Lui sans qu'Il ne fasse rien. Celui qui périt devant le Seigneur est celui qui ne vit plus; il est comme mort. Or la mort est la privation de la vie qui se transmet par la grâce de Notre Seigneur, tout comme le péché est le mal en tant que privation du bien. Ainsi, celui qui se rapproche des choses sacrées, en l'occurence de l'hostie consacrée, et la reçoit indignement, ne reçoit pas la grâce qu'il escompte : ne recevant pas la vie, il est comme mort.
(C'est pourquoi ce qui compte pour Dieu, dans la réception de la grâce, ce n'est pas tant d'aller souvent à la messe que de vivre chaque messe en esprit et en vérité (Jn 4,24)
 
C'est pour cela qu'il est écrit : Sanctifiez-vous et soyez saints, parce que c'est moi qui suis le Seigneur votre Dieu. (Lv 20,7)
 
Le Christ rappellera cela encore : Si tu portes ton offrande à l'autel, et que là, il te revienne en mémoire que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère : et ensuite, tu reviendras présenter ton offrande. (Mt 5,23-24)
 
Et saint-Paul le rappellera : Que chacun donc s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de ce calice; car celui qui mange et boit indignement, sans discerner le corps du Seigneur, mange et boit son propre jugement. (I Co 11,28-29)
 
La foi catholique repose sur l'affirmation suivante : "Je crois en un seul Dieu qui est Père, Fils et Esprit-Saint." Il s'agit de la croyance en la Très Sainte Trinité. Ainsi, il y a un seul Dieu mais trois personnes divines distinctes : le Père est Dieu, le Fils est Dieu et l'Esprit-Saint est Dieu.
Pourtant, Jésus, s'adressant à son Père, dit ceci :
la vie éternelle, c'est qu'ils vous (Père) connaissent, vous seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ. (Jn 17,3)
Ce que confirmera saint Paul aux Corinthiens :
il n'est qu'un seul Dieu, le Père, de qui toutes choses viennent, et nous surtout, qu'il a faits pour lui; et qu'un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui toutes choses sont, et nous aussi par lui. (I Co 8,6)
 
Ainsi, d'un côté la foi chrétienne affirme l'existence de trois personnes divines et, d'un autre côté, Jésus en personne, puis saint Paul, affirment qu'il n'y a qu'une seule personne divine : le Père.
Comment pouvez-vous expliquer cette contradiction ?
 
Une fois de plus, la contradiction n'est qu'apparente car tout chrétien sait que Dieu est Père, Verbe et Esprit.
Cette apparente contradiction s'efface lorsque nous nous rappelons que Jésus est à la fois Dieu (Jn 1,1 le Verbe était Dieu.) et homme (Jn 1,14 le Verbe s'est fait chair) et qu'il parle ici selon son humanité.
En effet, à plusieurs reprises, Jésus s'adresse en tant qu'homme (Jn 11,35; Mt 26,39; etc); à d'autres reprises, il s'adresse en tant que Dieu (Jn 18,36 ...Mon royaume n'est pas d'ici; Jn 17,14 ...je ne suis pas du monde).
Jésus, engendré du Père (Ps 2,7 vous êtes mon Fils, c'est moi qui aujourd'hui vous ai engendré; Ps 109,3 c'est de mon sein que je vous ai engendré; Jn 16,28 je suis sorti de mon Père) a pris chair en Marie.
En s'incarnant, le Verbe resta pleinement Dieu (Col 2,9 Car en lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité.)
 
D'autre part, Jésus ne s'auto-proclame pas Dieu lui-même afin 1/ d'éviter que les hommes croient en la multiplicité des dieux au lieu de la multiplicité des personnes en un seul Dieu, 2/ que les hommes viennent par eux-mêmes à le reconnaître (Jn 9,35-38; etc.), 3/ par humilité. (Lc 18,19 Jésus lui dit : Pourquoi m'appelles-tu bon ? Nul n'est bon que Dieu seul)
Enfin, pour montrer que Jésus possède la nature divine, il suffit de montrer qu'une fois homme, Jésus garde encore les mêmes attributs majeurs que le Père :
Il est Eternel : Au commencement était le Verbe, et le Verbe était en Dieu et le Verbe était Dieu (Jn 1,1; Jn 17,24)
Il est Tout Puissant : tout ce que le Père fait, le Fils fait pareillement (Jn 5,19),
Il possède tout : le Père aime le Fils, et il a tout remis entre ses mains (Jn 3,35; Jn 16,15; Jn 17,10)
Il est immense : toutes choses ont été faites par lui (Jn 1,3)
Il connaît tout : le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait (Jn 5,20)
Il mérite les mêmes honneurs que le Père : que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père : qui n'honore point le Fils n'honore point le Père qui l'a envoyé. (Jn 5,23)
 
Egalement...
...le Père glorifie le Fils : c'est mon Père qui me glorifie... (Jn 8,54)
...l'Esprit-Saint glorifie le Fils : il me glorifiera parce qu'il recevra de ce qui est à moi (Jn 16,14)
 
Nous pourrions aussi dire puisque nul homme sur terre ne peut voir Dieu (I Jn 4,12 Personne n'a jamais vu Dieu), comment expliquer alors que Jésus incarné, continue de voir Dieu ? Il y a deux explications possibles. Soit Jésus Dieu continue de le voir mais non Jésus Homme, soit Jésus Dieu et Homme voit Dieu car Jésus Homme est sans péché. La seconde explication est la bonne car Jésus n'a jamais péché (Jn 8,46 Qui de vous me convaincra de péché ?)
 
Dans l'apparente contradiction du message précédent, il faut alors voir que Jésus s'adresse au Père en tant qu'Homme.
 
 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 
 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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