Souffrance de L'Homme I

 

 

 

 

Pourquoi la Souffrance ?

 

"POURQUOI LA SOUFFRANCE DE L'HOMME ?
ET POURQUOI LA SOUFFRANCE DU CHRIST ?"

La réponse donnée ici sera loin d'être exhaustive aussi gardez-vous la liberté de compléter ou d'ajouter ce qui sera dit ici. Nous reprendrons la réponse que nous avions donnée à un participant (ses mots étant écrits en gras).
   

Soyez indulgents, sachant que mes propos peuvent être parfois maladroits. Moi-même j'ai connu et connais encore différentes souffrances et je sais combien elles peuvent faire du mal dans l'esprit et dans le corps de l'homme. Si un seul de mes mots vous a blessés, je vous demande humblement pardon.
Puisque la mort est une étape de la vie et non une fin en soi, et puisque Jésus est la vie (Jn 14,6 Jésus lui dit : Je suis la vie...), c'est d'abord dans la Parole de Dieu (Eccli 1,5 La source de la sagesse, c'est la parole de Dieu) que nous trouverons des éléments de réponse aux questions citées et que nombre d'hommes (se) posent suite à un deuil, une grave maladie, un accident, une injustice, la perte d'un travail, etc. Qu'est-ce que le mal ? Qu'est-ce que la mort ? Pourquoi la souffrance ?
1/ Que fait Dieu pour ceux qui restent lorsqu'un être cher part pour le grand voyage ?
Dieu s'occupe alors de celui qui quitte le monde et de ceux qui sont encore vivants ici-bas. Certes, la souffrance du décès est souvent très difficile à supporter, le deuil parfois (très) long mais Dieu ne cesse pas d'agir pour celui qui souffre ainsi. Il continue d'agir en insufflant aux vivants la force de continuer de vivre car par eux-mêmes, la douleur finirait par les ronger et les faire mourir. Quant à ceux qui suivent peu de temps après, comme deux conjoints qui meurent à quelques semaines ou mois d'intervalle, Dieu n'a pas cessé d'agir mais le dernier des deux qui vit désire rejoindre l'autre (consciemment ou non) et ce désir très fort finit par se généraliser dans l'esprit puis dans le corps qui abandonne toute énergie, toute envie de vivre seul(e). Le second conjoint quitte ce monde même si d'autres proches l'ont vainement soutenu pour vivre encore. Dieu, par amour de nous, n'impose rien et accepte que l'homme ne désire plus vivre au point de rejoindre le premier conjoint déja parti.
Quant à ceux qui restent, qui pleurent en secret la mort de l'être aimé, de l'être cher, Dieu continue d'agir au point que certains d'entre eux se tournent vers Lui, d'abord par la prière, puis par le partage familial, communautaire, par la pratique des saints sacrements, etc. A l'opposé, certains en voudront à Dieu (mais toujours à tort) et choisiront de se détourner de Lui. Mais Dieu qui est amour continuera d'agir en eux (ne serait-ce que par le don de la vie renouvelée jour et nuit) et envers eux par sa main tendue. Dans son infinie miséricorde, Jésus continuera d'aimer ces brebis malheureuses et espèrera qu'un jour elles daigneront se tourner (de nouveau) un jour vers Lui, Lui qui est notre Consolation éternelle.
2/ Il faut renoncer définitivement à trouver au mal et à la souffrance une explication, une fonction, une finalité. Le mal n'est pas fait pour être compris mais pour être combattu. Si la douleur est un avertissement, on peut toujours demander avec Max Scheler : faut-il que ces signaux soient douloureux ? Pourquoi est-il nécessaire qu'ils fassent mal ?
Répondons d'abord à Max Scheler par un simple exemple : supposons qu'un homme soit victime de l'appendicite et qu'il ne ressente pas de douleur dans le ventre. Aura-t-il alors le réflexe de se tourner vers son médecin ? Certainement pas, et puisque son ventre ne donnera pas de signe de douleur, il risque d'en mourir s'il n'est pas opéré. Ainsi, le mal peut aussi être un signal d'alarme positif et s'il est douloureux ce n'est pas par masochisme (car le cerveau fuit ce qui fait souffrir) mais pour que l'homme réagisse rapidement. La douleur prévient et le médecin guérit. "Le mal n'est pas fait pour être compris mais pour être combattu." A cela, saint Thomas d'Aquin enseigne que le mal de Dieu punit et le mal de Satan souille. Le mal de Dieu ne peut être combattu par l'homme mais le mal de Satan doit être combattu par l'homme avec le Christ.
L'homme doit combattre le mal de Satan qui est péché : c'est le combat de la foi dont la victoire est la vie éternelle.
(I Tm 6,12 Combats le bon combat de la foi; remporte la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé)
Mais l'homme ne peut combattre le mal de Dieu qui a. punit les impies selon la justice divine. b. aide le pécheur à voir que la solde du péché, c'est la mort et qu'il prive l'homme de la vraie vie, celle qui est faite de la grâce du Christ
(Rm 6,23 Car la solde du péché est la mort; mais la grâce de Dieu est la vie éternelle dans le Christ Jésus, Notre-Seigneur.).

Nous pourrions aussi parler du Purgatoire et de ce temps de purification de l'âme pécheresse. Rappelons juste que l'âme ayant quitté le monde terrestre passe devant le Christ afin d'être purifiée de toutes les souillures, de toutes les fautes, de tous les péchés non pardonnés sur terre. La purification de l'âme se fait dans la souffrance car le salaire du péché est souffrance. Cette souffrance est justifiée car a. elle se fait au nom du Christ, de sa justice, de sa miséricorde. b. c'est par le feu que l'or est purifié et ce feu, c'est la charité brûlante de Dieu pour l'homme.
(I Co 3,11-15 ...lui pourtant sera sauvé, mais comme au travers du feu.)
c. c'est l'âme elle-même qui demande cette purification car se jugeant objectivement indigne d'entrer impure dans le Royaume de Dieu. d. cette souffrance n'éloigne pas l'âme du Christ mais parce qu'elle purifie l'âme, elle contribue à la rapprocher de la perfection divine à laquelle elle est appelée.
(I Th 4,3 Car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification; Rm 7,22 devenus les esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sainteté, et pour fin la vie éternelle.)

3/ Le mal est un non-sens, la souffrance est absurde. (...) Le Christ n’est pas venu apporter une réponse intellectuelle insoutenable au « pourquoi la souffrance » ? Réponse impossible et révoltante pour celui qui souffre. Le Christ est venu nous accompagner, nous devancer sur le chemin de la douleur. Dieu se fait ainsi proche de nous dans l’épreuve, plus proche même que ne le sera jamais n’importe quel autre personne.
Le mal est un non-sens pour celui qui a. ne cherche pas à le comprendre, b. recherche d'abord les plaisirs de la vie, c. ne se tourne pas vers la personne capable de l'aider à comprendre son sens véritable, d. enfermé dans la douleur, ne voit pas qu'au-delà des ténèbres, jaillit toujours la lumière divine. Tendez une main vers cette lumière et elle viendra à vous
(Jc 4,8 Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous.)

Jésus souffrit de sa Passion d'une manière si atroce que nul homme ne pourrait dire : "J'ai souffert encore plus que lui !" Pourquoi souffrit-il autant ? Parce qu'il prit sur ses épaules tous les péchés du monde, par amour de nous, afin de les détruire en acceptant de mourir (en tant que Christ-Homme) pour ressusciter (en tant que Christ-Dieu) afin d'être de nouveau glorifié auprès du Père, en ayant montré aux yeux du monde que la mort, si elle détruit tant de ce monde par le péché, Dieu l'a définitivement vaincue. C'est ainsi que le Christ a élevé son humanité au rang de sa divinité et le monde entier lui en est éternellement reconnaissant. Les terribles souffrances du Christ sont pleinement justifiées. Mais elles ne doivent pas nous réjouir mais nous rappeler que les tribulations font naître en nous la consolation du Christ
(II Co 1,5 de même que les souffrances du Christ abondent en nous, de même aussi par le Christ abonde notre consolation.),
que c'est par de nombreuses souffrances que la vie éternelle s'obtient
(Rm 14,22 c'est par beaucoup de tribulations qu'il nous faut entrer dans le royaume de Dieu.) Nous pouvons même aller plus loin : Bien plus, nous nous glorifions même dans les tribulations, sachant que la tribulation produit la patience, la patience une vertu éprouvée, et la vertu éprouvée l'espérance. Or, l'espérance ne trompe point, parce que l'amour de Dieu est répandu dans nos cœurs par l'Esprit-Saint qui nous a été donné.
(Rm 5,3-5) Mais sur ce dernier point, il faut avoir atteint un degré de sainteté comme saint Paul, saint Grégoire le Grand ou encore saint François d'Assise.

Pourquoi la souffrance ? Saint Paul nous rappelle que tout homme est pécheur et que la tribulation et l'angoisse sont sur tout homme qui fait le mal, c'est-à-dire qui pèche
(Rm 2,9).
Combien d'hommes souffrent au nom du Christ ? Trop ou pas assez ? Cette question n'a pas d'utilité mais rappelons-nous que le Christ est Notre Sauveur et que ses souffrances de la Passion nous sont méritoires
(Rm 8,35-37 Qui nous séparera de l'amour du Christ ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? Selon qu'il est écrit : "A cause de toi, tout le jour nous sommes livrés à la mort, et on nous regarde comme des brebis destinées à la boucherie." Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, par celui qui nous a aimés.)
au point que la plus grande des souffrances que l'homme peut vivre ici, n'est rien comparée à la plus petite des récompenses éternelles
(II Co 4,17 Car notre légère affliction du moment présent produit pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire).
Lorsque l'homme souffre, sa souffrance peut être telle qu'il pense être le seul à souffrir ainsi ou donner cette impression à cet entourage qui se sent impuissant. La souffrance fait partie de toute vie humaine, d'une manière ou d'une autre et elle devient même plus grande pour le chrétien qui souffre au nom de sa foi
(I P 5,9 Résistez au diable, fermes dans la foi, sachant que la même souffrance est imposée à votre fraternité qui est dans le monde.)

Il ne s'agit pas de se réjouir de souffrir ou de connaître une personne qui souffre, mais d'être digne dans la souffrance (l'Eglise condamne l'acharnement thérapeutique pour préserver la vie à tout prix mais demande à ce que la vie soit défendue jusqu'au bout, dans la dignité de l'homme) ou de soutenir dans la présence même silencieuse celui qui souffre. La Vierge Marie souffrait avec le Christ car elle voyait son fils unique souffrir terriblement et se sentait impuissante. Que fit-elle ? Elle priait avec l'humilité et la charité qui la caractérisent.

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site