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Réflexions

 

 

 

 

Réflexions

 
 
 
Je vous propose la réflexion suivante :
La différence entre l'homme et l'animal, c'est la conscience de soi.
La différence entre l'homme animal et l'homme de Dieu, c'est la religion.
 
Affirmer qu'il est plus facile d'être un saint qu'un pécheur, ce n'est pas sous-entendre être soi-même saint ou avoir atteint un degré de sainteté suffisamment élevé pour s'auto-proclamer saint. Ce serait faire preuve d'un orgueil monstrueux. Que le Seigneur m'en préserve et me rappelle toujours la vie de sa Très Sacrée Vierge Mère, modèle parfait d'humilité parfaite.
 
Pourtant, oui, il est plus facile d'être un saint qu'un pécheur. Cette vérité semble inacceptable, dérangeante, infondée mais elle est justifiée. Il reste maintenant à savoir, à comprendre ce qui se cache derrière cette vérité. (clin d'oeil)
 
La réflexion ne parle pas de pêcheur (d'hommes) mais de pécheur. Et pour rebondir sur le propos de "renaitre", cette vérité méconnue est pourtant bien réelle et sa connaissance a pour but de susciter une sainte réaction, au-delà de toute réaction déraisonnable.
 
Saint Luc et Saint Matthieu rapportent tous les deux une parole de Notre Seigneur que chaque chrétien se doit de connaître :
Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toutes tes forces et de tout ton esprit, et ton proche comme toi-même. (Lc 10,27) Il lui dit : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. (Mt 22,37)
Puisque Saint Luc ne mentionne pas de toutes tes forces, faut-il en déduire que la parole du Christ n'a pas le même sens dans la main de ces deux auteurs ? Ou peut-on affirmer, au contraire, que cela n'a pas de conséquence sur la compréhension de cette divine parole ?
 

Se connaître, c'est se connaître en vérité et non connaître les moyens de parvenir à ses propres fins. Or le monde actuel oblige l'homme à prendre les mesures nécessaires pour développer ses talents naturels et d'affiner ses désirs afin d'arriver à ses fins. Mais la foi véritable s'oppose à cela non pas qu'il faille ne pas chercher à user des talents que Dieu nous a donnés et peut encore nous donner, mais la foi véritable a pour fin la gloire de Dieu qui s'oppose à la gloire humaine qui est vaine.

Comment se connaître ? En prenant le temps de réfléchir à notre véritable condition, à ce que nous sommes face à Dieu. Or la réalité, la vérité et l'objectivité font voir que l'homme n'est rien, que néant, que péché. Et cette connaissance de soi apparemment si noire est pourtant d'une lumière si brillante au regard de la toute-puissance de Dieu. L'homme réalise qu'il n'a aucun motif de se féliciter, de se glorifier, de mériter quoi que ce soit. Voilà un tableau bien sombre qui fait dire :

 "Pourquoi alors Dieu aime chacun d'entre nous d'un amour infini ?"

Comme nous l'avons déjà dit et il est juste de le rappeler, Dieu n'aime pas l'homme en soi mais par rapport à ce qu'il souhaite lui donner, à la place qu'il veut lui offrir, près de lui, dans sa gloire. A la suite de Saint Paul, disons que toute capacité, toute aptitude, tout talent que l'homme peut montrer provient de Dieu seul; mais il reste vrai que Dieu donne aussi les moyens à l'homme de développer ensuite tel talent ou telle vertu par la pratique assidue et la persévérance comme on développe un muscle par le travail. Si l'homme finit par réaliser combien il n'est rien par lui-même, qu'il est incapable de quoi que ce soit par lui-même si ce n'est de dire oui au péché, que faut-il conclure : que l'homme qui se connaît doit finir par se mépriser.

Oh ! diront les ignorants et les pseudo-intelligents, comment l'homme doit-il se mépriser puisque Dieu aime l'homme et que la charité ordonnée commence par soi-même ? Effectivement, il y aurait contradiction si nous omettions que charité vit de concert avec la sainte haine de soi, haine subordonnée à la charité et ordonnée par la charité.

Le mépris de soi vient parce que l'homme se reconnaît pécheur et qu'il ne peut rien de bon par lui-même mais selon seulement le bon vouloir de Dieu incliné par la miséricorde et soutenu par la grâce offerte gratuitement. Et ce mépris est la sainte haine de soi, sainte parce qu'elle vise à rappeler l'horreur du péché qui vit et sévit en soi et cette horreur permet de lutter contre l'orgueil.

Mais ce mépris porte en lui deux effets à premier vue opposés : la tristesse qui est l'effet de reconnaissance de sa grande misère, et la joie. Comment être triste et joyeux ?

Cette joie n'est pas liée directement à la tristesse : puisque la tristesse est un effet indirect de la Providence, un désir de Dieu de voir son enfant se voir tel qu'il est réellement, ajoutons que Dieu ne permettra pas que l'homme souffre au-delà de ses forces, qu'il se sente abandonné à lui-même, plongé définitivement dans le désespoir. Aussi, Dieu se manifeste à celui qui se méprise saintement en lui donnant l'espérance d'être secouru par le Père. De là, nous voyons deux effets de cette joie : l'espérance à cause de la bonté de Dieu et l'amour de Dieu pour soi.

Mais que dire alors de la sainte tristesse, a-t-elle aussi des effets positifs ?

Cette tristesse a pour effet direct de montrer la valeur véritable de l'homme vis-à-vis de Dieu et pour effets indirects l'attitude du croyant envers son prochain : la charité fraternelle, en tant qu'il reconnaît qu'il ne vaut pas mieux que son prochain et qu'il n'a aucun motif valable de vouloir s'élever; l'autre effet, est de conserver l'humilité en lui rappelant devant ses yeux combien il est pécheur.

Résumons tout cela : > la tristesse (envers soi) a deux effets :

 _____la charité fraternelle

_____l'humilité. >

la joie (envers Dieu) a deux effets :

_____l'espérance

_____l'amour de Dieu.
Ce mépris ne se fait pas parfaitement du jour au lendemain mais se parfait au fil des mois et des années, jusque la mort, trouvant la plénitude de la perfection dans la gloire de Dieu. Mais comment affirmer que la connaissance de soi ouvre ou permet le salut ?

Ce saint mépris doit rappeler combien l'homme est pécheur, au cas où il aurait à nouveau tendance à sombrer dans l'orgueil. De même, s'il perd espoir en pensant à ses nombreux péchés, ce saint mépris lui rappellera la bonté divine à son égard. De même, si Satan vous tente par l'orgueil, vous lui direz combien vous reconnaissez être pécheur, faisant triompher l'humilité, preuve de votre amour pour Dieu. Et si Satan vous fait désespérer à cause du nombre de vos péchés, vous lui opposerez la bonté de Dieu, comme il l'a tant fait pour tous ses enfants. Satan, voyant qu'il ne peut vous tenter soit par l'orgueil soit par le désespoir, finira par fuir. En parallèle, ce combat vous fortifiera dans la foi, l'espérance et la charité. Ces vertus théologales perfectionneront tous vos actes en donnant plus de vigueur à votre vertu. Tout cela vous fera désirer et aimer la volonté de Dieu plus que tout, plus que toute ambition personnelle, plus que tout homme et vous ouvrira certainement la porte du salut car elle est ouverte à celui qui fait la volonté de Dieu.
Voilà pourquoi, se connaître, c'est être sauvé.

Bien fraternellement dans le Christ, votre dévoué saint Augustin

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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