Qui est satan II ?

   
 
 

 

 

 

Qui est Satan ?

Deux Esprits opposés se disputent l'empire du monde. Ces deux Esprits sont les vrais dominateurs du monde. Ils sont cependant inégaux. Prétendre le contraire serait tomber dans le manichéisme : erreur monstrueuse que la raison repousse et que la foi condamne. La vérité est que ces deux Esprits sont inégaux, d'une inégalité infinie. L'un est Dieu, puissance éternelle; l'autre, une simple créature, être éphémère qu'un souffle pourrait anéantir. Seulement, par un conseil de son infaillible sagesse, mais dont l'homme ici-bas ne pourra jamais sonder la profondeur, Dieu a laissé à Satan le redoutable pouvoir de lutter contre lui; et, dans la possession du genre humain, de tenir la victoire indécise.

Dès le premier instant de leur création, les anges connaissent parfaitement, dans leur ensemble et dans leurs dernières conséquences, toutes les vérités de l'ordre naturel. Cette connaissance fait leur gloire; car elle établit leur immense supériorité sur l'homme.

Le péché de Lucifer :

Avant le péché de Satan

Le nom de Lucifer signifie être de lumière car Lucifer était une des créatures les plus belles, les plus élevées dans la hiérarchie céleste, si ce n'est la plus belle après la Trinité Sainte. Avant sa chute, Lucifer connaissait les adorables personnes de la Sainte Trinité et il les aimait. (S. Th., I P., Q. 53, art. 1, ad 3) Trop grandes étaient ses lumières pour lui permettre d'être jaloux de Dieu, moins encore d'avoir la prétention de le devenir. Alors il se tenait dans la vérité. Mais, quand il sut que le Verbe devait s'unir à la nature humaine afin de la diviniser, et, en la divinisant, l'élever au-dessus des anges, au-dessus de lui-même, Lucifer, alors il ne se tint pas dans la vérité. L'orgueil entra en lui; l'orgueil amena la révolte; la révolte, la haine; la haine, la chute.

Durant le péché de Satan

Une des gloires théologiques du Concile de Trente, Catharin, avec d'autres commentateurs, explique ainsi le texte de saint Paul : Et lorsqu'il l'introduisit de nouveau dans le monde, il dit : Que tous ses anges l'adorent. (He 1,6) Pourquoi ce mot nouveau, pourquoi une seconde fois ? Parce que le Père éternel avait déjà introduit une première fois son Fils dans le monde, lorsque, dès le commencement, il le proposa à l'adoration des anges et leur révéla le mystère de l'Incarnation. Il l'introduisit une seconde fois, lorsqu'il l'envoya sur la terre pour s'incarner effectivement. Or, à cette première introduction ou révélation, Lucifer et ses anges refusèrent à Jésus-Christ leur adoration et leur obéissance. Tel fut leur péché.

Lucifer n'a pas péché en ambitionnant d'être égal à Dieu. Il était trop éclairé pour ignorer qu'il est impossible d'égaler Dieu, puisqu'il est impossible qu'il y ait deux infinis. De plus, il est impossible qu'une nature d'un ordre inférieur devienne une nature d'un ordre supérieur, attendu qu'il faudrait, pour cela, qu'elle s'anéantit. Il n'a pu avoir un pareil désir, attendu encore que toute créature désire, avant tout et invinciblement, sa conservation. Ainsi, le prophète Isaïe ne lui fait pas dire : Je serai égal mais Je serai semblable à Dieu. (Is 14,14)

Lucifer a péché en désirant d'une manière coupable la ressemblance avec Dieu. Il ambitionna d'être le chef des anges, non seulement par l'excellence de sa nature, privilège dont il jouissait, mais en voulant être leur médiateur pour obtenir la béatitude surnaturelle : béatitude qu'il voulait acquérir lui-même par ses propres forces. C'est ainsi qu'il désira l'union hypostatique, l'office de médiateur et la place réservée à l'humanité du Verbe, comme lui convenant mieux qu'à la nature humaine, à laquelle il savait le Verbe devait s'unir. Vouloir s'en emparer était donc de sa part un acte de rapine. Aussi Notre Seigneur Jésus-Christ l'appelle voleur." (Jn 10)

Cornélius à Lapide : "Le péché de Lucifer et de ses anges fut un péché d'ambition. Ayant eu connaissance du mystère de l'Incarnation, ils virent avec jalousie la nature humaine préférée à la nature angélique. De là, leur haine contre le fils de la femme, c'est-à-dire le Christ. De là, leur guerre dans le ciel : guerre à outrance qu'ils continuent sur la terre." (Ap 12,4)

Après le péché de Satan

Aussitôt punis que coupables, Lucifer et ses adhérents, changés en horribles démons à cause de l'horreur de leur péché, sont précipités dans les profondeurs de l'enfer, que leur orgueil venait de creuser (Is 14,13-14; II P 2,4). Effrayante sévérité de la justice de Dieu ! Quelle en est la cause, et d'où vient qu'il y a eu miséricorde pour l'homme et non pour l'ange ? La raison en est que dans la supériorité de la nature angélique. Les anges sont irréversibles tandis que l'homme ne l'est pas. "C'est un article de foi catholique que la volonté des bons anges est confirmée dans le bien, et la volonté des mauvais obstinée dans le mal. La cause de cette obstination est non dans la gravité de la faute, mais dans la condition de la nature. Entre l'appréhension de l'ange et l'appréhension de l'homme il y a cette différence, que l'ange appréhende ou saisit immuablement par son entendement, comme nous saisissons nous-mêmes les premiers principes que nous connaissons. L'homme, au contraire, par sa raison, appréhende ou saisit la vérité d'une manière variable, allant d'un point à un autre, ayant même la possibilité de passer du oui au non. D'où il suit que sa volonté n'adhère à une chose que d'une manière variable, puisqu'elle conserve même le pouvoir de s'en détacher et de s'attacher à la chose contraire. Il en est autrement de la volonté de l'ange. Elle adhère fixement et immuablement." (S. Th., Q. 64, art. 2, corp.; et Ia IIae, Q. 85, art. 2, ad 3)

Conséquence du péché de Satan

Le prince de tous les démons, c'est Lucifer, et le prince de tous les bons anges, saint Michel. Comme il est tombé des anges de toutes les hiérarchies, et que les hommes doivent combler le vide qu'ils ont laissé dans le ciel, il y aura des saints placés parmi les archanges, les chérubins et les séraphins. Entre bien d'autres preuves, on peut citer les révélations faites, plusieurs fois, à sainte-Marguerite de Cortone. Saint François d'Assise lui fut montré parmi les séraphins, occupant un des trônes les plus brillants de la sublime hiérarchie. Elle-même reçut l'assurance d'être admise dans la sublime hiérarchie et une de ses compagnes parmi les chérubins. (Vita. etc. per Marchesi, lib. 11 in p. 256, 290, 391, 353, cdit. italien. in-8)

Vainqueur par sa mort du Démon, de ses Principautés et de ses Puissances, Jésus-Christ les attache à sa croix et, au jour de sa résurrection, les conduit en triomphe en présence du ciel et de la terre. Mais, s'il affaiblit l'empire de Lucifer, il ne le détruit pas entièrement. Comme le Seigneur avait laissé au milieu du peuple juif, des populations idolâtres pour exercer sa vertu, le divin Sauveur laisse au démon un certain pouvoir, afin d'éprouver la fidélité du peuple chrétien. Avant de les quitter, le Christ prend soin d'annoncer à ses Apôtres et à ses disciples dans la suite des siècles, qu'ils auraient à continuer contre Satan la guerre que lui-même a victorieusement commencée.

"Les démons peuvent enlacer l'homme de liens visibles et invisibles, comme un vainqueur peut charger de fers son prisonnier;
ils peuvent fermer son esprit à l'intelligence des choses divines;
ils peuvent hanter les maisons, les souiller et en rendre le séjour pénible et dangereux;
ils peuvent répandre la peste, corrompre l'air, compromettre la santé de l'homme, troubler son repos et le molester de toutes manières;
ils peuvent infester non seulement les lieux habités mais les lieux solitaires, y répandre la terreur et en faire le foyer de maladies contagieuses ou le théâtre de molestations inquiétantes;
ils peuvent attaquer l'homme dans son corps et dans son âme, fondre sur lui en grand nombre, se présenter à lui sous formes de spectres ou de fantômes;
ils peuvent soulever des tempêtes, envoyer des ouragans, des trombes, des grêles, des foudres, en un mot, mettre les éléments au service de leur haine éternelle;
ils peuvent prêter à l'homme leur vertu malfaisante, s'emparer de lui, le posséder, communiquer à son esprit des connaissances et à son corps des forces et des aptitudes surhumaines;
ils peuvent, enfin, le harceler d'une manière plus terrible dans ses derniers moments; et, au sortir du corps, disputer à son âme le passage à la bienheureuse éternité."
(Rituel, passim; Pontifical, surtout la bénédiction des cloches)

L'ange gardien :

Dieu, dans sa grande miséricorde, prend soin de l'homme au point que, dès sa venue au monde, il lui attribue un ange afin de veiller sur lui, de le guider spirituellement et de contribuer ainsi à son avancée dans la foi, du moins vers Dieu.

"Dans ce monde, chaque créature visible est confiée à une puissance angélique, suivant le témoignage plusieurs fois répété des Saintes Ecritures." (S. Aug., Q. 83-69, n°1, opp. t. 4, p.125)

Même langage dans la bouche de saint Jérôme, de saint Grégoire de Naziance et des organes les plus authentiques de la foi du genre humain régénéré.

"Pas une créature visible, si grande ou si petite qu'elle soit, qui n'ait une puissance angélique chargée de veiller sur elle." (S. Aug., lib. 83, Q. 59)

Partout où le Roi de la Cité du bien a placé un de ses anges pour conserver et ennoblir, le Roi de la Cité du mal envoie un de ses satellites pour détruire et corrompre. De là vient que l'antagonisme est dans toutes les parties de la création, et qu'on peut avec assurance affirmer des mauvais anges, ce que les Pères de l'Eglise, saint Augustin en particulier, disent des bons anges : "Il n'y a pas de créature visible en ce monde qui n'ait un démon spécialement délégué pour la tenir captive, pour la souiller et la rendre hostile au Verbe incarné, et nuisible à l'homme."

Durant la grossesse, l'enfant est sous la protection de l'ange gardien de la mère. Dès sa naissance, étant séparé de la mère, aussitôt Dieu lui attribue un ange gardien afin de veiller sur lui.

Compagnon inséparable de notre vie, l'ange gardien nous suit dans toutes nos voies, nous éclaire, nous défend, nous relève, nous console. Intermédiaire entre Dieu et nous, il intercède en notre faveur, il offre à l'Ancien des jours nos besoins, nos larmes, nos prières, nos bonnes oeuvres, comme un encens d'agréable odeur, brûlé dans un encensoir d'or. Sa mission ne cesse pas avec la vie terrestre. Elle dure tant que l'homme n'est pas arrivé à sa fin. Lorsque le corps de l'homme revient à l'état de poussière et que l'âme s'élève pour entrer dans le Royaume des Cieux, l'ange gardien conduit l'âme du défunt vers la bienheureuse Mère de Dieu et, ensemble, la présentent humblement au Christ notre juge.

Ainsi, les anges présentent les âmes au tribunal de Dieu, et les introduisent dans le ciel. Si la porte leur est momentanément fermée, ils les accompagnent au purgatoire, où ils les consolent jusqu'au jour de leur délivrance. Quant à celles qu'un orgueil opiniâtre rend jusqu'à la mort indociles à leur conseils, les princes de la Cité du bien les abandonnent seulement sur le seuil de l'enfer, brûlant séjour préparé à Satan, à ses anges et à ses esclaves. Comme ils ont présidé au gouvernement du monde, les anges assisteront à son jugement, ils réveilleront les morts et feront la séparation éternelle des élus et des réprouvés. (Mt 18,19 / S. Anselm. in Elucidar. / Eusèbe. proep. evang. lib. 13, c. 7 / Tb 12,12 / Ap 8,3 / S. Chrys. in Lc 16,22 / Cornélius à Lapide, in Mt 18,10)

Comment peut-on affirmer l'inexistence de Satan ?

Combien d'hommes, de croyants en Dieu, de chrétiens, de catholiques affirment ou sont tentés de croire que Satan n'existe pas, qu'il est le fruit de l'imagination infantile ou déplacée d'esprits faibles, en quête de surnaturel afin d'habiller la morosité de leur propre vie ? Leur nombre sera toujours trop élevé. Dieu ne retire rien de ce qu'il donne. Autant avant son péché, Dieu permettait à Lucifer de réaliser de grandes choses dans le monde, pour la gloire de Dieu, autant après son péché, cette permission reste valable mais Satan use de ce grand pouvoir non plus pour servir Dieu mais pour éloigner le plus de créatures possible de Notre Créateur. Satan et ses armées de démons ne cessent d'agresser l'homme dans ses points les plus faibles, les plus fragiles : ses sens, ses doutes, ses peurs, ses questions, son impatience, son incompréhension, la chair, etc. Heureusement, plus un homme grandit dans la foi en Jésus-Christ, plus la Trinité Sainte agit pour préserver son enfant de la chute. S'il chute, c'est soi par manque de foi en la toute-puissance de Dieu, soit parce que Dieu le permet (à l'image de Job) car Dieu sait que l'épreuve contribuera à renforcer l'homme dans la sainteté si celui-ci persévère dans sa foi, même imparfaite.

Les mauvais esprits enseignent six erreurs, c'est-à-dire six négations qui vont à la ruine complète du catholicisme. Ils nient :
1. l'existence de Satan et des démons,
2. l'éternité des peines,
3. la résurrection des corps,
4. le péché originel,
5. la révélation chrétienne
6. par conséquent, la divinité même de Notre Seigneur.

Puisque maintenant vous savez que Satan existe et que des armées de démons sont envoyées à travers le monde pour tenter tous les hommes, il se peut que la peur vous gagne au point de faire tanguer votre foi. Oui Dieu vous a envoyé un ange gardien pour vous aider à vous rapprocher de Dieu mais Satan vous a également envoyé un de ses soldats démoniaques pour vous éloigner de Dieu. Qui, de l'ange gardien ou du démon, est le plus fort ? "En Dieu est la source première de toute supériorité. Plus elles approchent de Dieu, plus les créatures participent de lui, et plus elles sont parfaites. Or, la plus grande perfection, celle qui approche le plus de celle de Dieu, appartient aux êtres qui jouissent de Dieu lui-même : tels sont les bons anges. Les démons sont privés de cette perfection. Voilà pourquoi les bons anges leur sont supérieurs en puissance et les tiennent soumis à leur empire. De là vient, comme conséquence, que le dernier des bons anges commande au premier des démons, attendu que la force divine, à laquelle il participe, l'emporte sur la force de la nature angélique." (S. Th., I P., Q. 109, art. 4 corp., et ad 3)

Satan existe et nombre d'anges se sont détournés de Dieu pour suivre Satan. Ces démons ne cessent d'agir dans le monde. Mais Dieu, dans sa grande bonté et son infinie miséricorde, ne permet pas à l'homme de lutter seul contre la tentation, contre la triple concupiscence (chair, argent, pouvoir). Plus vous grandirez dans la foi, plus forts vous deviendrez car plus grands vous serez dans la grâce du Christ. Plus vous grandirez dans la foi, plus subtilement et plus vicieusement Satan agira contre vous pour tenter de vous faire chuter, mais plus le bras de Dieu vous protègera de son Ennemi par un accroissement de sa grâce à travers les sept dons de l'Esprit-Saint et les prières et l'action permanente de la Sainte Vierge Marie, celle qui écrase la tête du serpent. Oui, Satan est fort parce que Dieu le permet. Mais Dieu seul est infini et nulle créature, aussi puissante soit-elle, ne peut rivaliser contre Notre Créateur, contre Notre Sauveur et contre Notre Sanctificateur. N'ayez crainte, car si vous vous remettez entre les mains de Notre Seigneur Jésus-Christ, vous pourrez tout en Lui.

Gloire à Dieu et paix aux hommes qu'il aime ! Nous vous louons, nous vous bénissions Seigneur Sabaoth car aucune haine ne résiste devant la suavité de votre charité parfaite. Que nos coeurs s'unissent dans votre Esprit-Saint et que nos âmes chantent sans cesse un cantique en votre Saint Nom !

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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