Prières

Prières

"La prière d'intercession nous fait demander à Dieu le meilleur pour celui pour lequel on prie,

mais savoir ce qui est le meilleur pour l'autre ne nous appartient pas. C'est une histoire entre

Dieu et la personne.

Cela n'empêche pas le chrétien de savoir ce que peut être le meilleur pour celui pour lequel

on prie.

Dans l'Evangile, il est écrit : "Priez et croyez que vous avez déjà reçu" (Mc 11,24).

La guérison ne s'arrête pas à la guérison physique : nous sommes corps, âme et esprit.

Quand on prie pour la guérison de quelqu'un qui nous est cher, et quand on croit à la

Miséricorde de Dieu qui écoute nos prières, Dieu guérit forcément, mais on ne sait comment !

Il agit et ce qui est guéri chez la personne se situe au niveau où elle en a le plus besoin.

Dieu ne guérit pas forcément sinon il y aurait comme une sorte d'obligation pour Dieu d'exaucer

nos prières. Nombre de témoignages de souffrants prouvent que Dieu ne veut pas toujours guérir

le malade et cela ne peut être considéré comme injuste pour le non croyant ou l'homme de peu de

foi. La souffrance liée ou pas à la maladie peut-être permise par Dieu afin de purifier l'âme du pécheur.

Et quand bien même nous serions témoins de terribles souffrances chez notre prochain, la foi

nous fait dire : "Mieux vaut ces souffrances maintenant que des souffrances mille fois pires au Purgatoire !

Mieux vaut ces souffrances maintenant et rejoindre au plus vite ensuite Notre Seigneur dans sa gloire

que de ne pas souffrir maintenant mais souffrir plus longtemps et plus atrocement dans le Purgatoire."

Le vrai croyant qui tient de tels propos en son coeur pense non par méchanceté gratuite mais par amour

de son prochain, par désir fort de le voir sortir de cette vie où la souffrance l'a privé des plaisirs

du monde

afin de vivre dans la vraie vie au plus vite pour profiter éternellement des biens célestes.

C'est peut-être au niveau de son âme ou de son esprit ? Qu'on ne sache pas où se situe la guérison,

parce que ce n'est pas toujours visible, ne veut pas dire que Dieu n'a pas guéri !

Que l'oeil ne s'attarde pas à ce qu'il voit de guéri ! Que le guéri et le témoin de la guérison s'évertuent

plutôt à rendre grâces à Dieu, sachant que le vrai combat vient souvent après la guérison physique.

Que l'oeil ne s'attarde par à chercher où se situe la guérison car la guérison aveugle l'oeil de l'incroyant

tandis que la foi illumine l'oeil du coeur par la lumière du Christ cachée dans le secret de l'âme.

II

Psaume 27 (Vulg. XXVI)

1.  Le Seigneur est ma lumière et mon salut : qui craindrai-je ?

Le Seigneur est le protecteur de ma vie; par qui serais-je intimidé ?

2. Tandis que des malfaiteurs s'apprêtent à fondre sur moi, pour manger mes chairs,

Mes ennemis qui me tourmentent, ont été eux-mêmes affaiblis, et sont tombés.

3. Si des camps s'établissent contre moi, mon coeur ne craindra pas.

Si un combat est livré contre moi, j'y mettrai mon espérance.

4. J'ai demandé une seule chose au Seigneur, je la rechercherai; c'est d'habiter dans

la maison du Seigneur tous les jours de ma vie, C'est de contempler les délices du

Seigneur et de visiter son temple.

5. Car il m'a caché dans son tabernacle; au jour des malheurs il m'a protégé en me cachant

dans son tabernacle.

6. Il m'a élevé sur un rocher; et maintenant il a élevé ma tête au-dessus de mes ennemis.

J'ai tourné autour de son autel, et j'ai immolé dans son tabernacle une hostie au milieu des

cris de joie : je chanterai et je dirai un psaume au Seigneur.

7. Exaucez, Seigneur, ma voix par laquelle j'ai crié vers vous : ayez pitié de moi,

et exaucez-moi.

8. Mon coeur vous a parlé, ma face vous a recherché : je rechercherai, Seigneur, votre face.

9. Ne détournez pas votre face de moi; ne vous retirez point, dans votre colère, de votre

serviteur.

10. Parce que mon père et ma mère m'ont abandonné; mais le Seigneur m'a recueilli.

11. Prescrivez-moi, Seigneur, une loi à suivre dans votre voie; et conduisez-moi dans une

voie droite à cause de mes ennemis.

12. Ne me livrez pas aux âmes de ceux qui m'affligent, parce que se sont élevés contre moi

des témoins iniques, et que l'iniquité a menti contre elle-même.

13. Je crois que je verrai les biens du Seigneur dans la terre des vivants.

14. Attends le Seigneur, agis avec courage; et que ton coeur se fortifie, et attends avec

constance le Seigneur.

III

J’aime beaucoup nombre de versets mais probablement qu’un de mes préférés est un extrait

de verset :

"Deus dilectio est". (I Jn 4,8) 

Ce même extrait est répété un peu plus loin en I Jn 4,16. 

En français, il signifie 

"Dieu est dilection", 

maladroitement ou incomplètement traduit par "Dieu est amour".

Pourquoi ce choix ? Pour trois raisons :

1/ D’abord parce qu’il est fait de trois petits mots. 

Le chiffre 3 symbolise les trois personnes divines, la Très Sainte Trinité. 

Et puis, ce verset fut écrit par saint Jean, l’Apôtre préféré du Christ qui fut également 

la troisième personne mentionnée dans l’Ecriture Sainte, après Isaïe et saint Etienne, 

à avoir reçu le grand honneur d’apercevoir la gloire de Dieu en étant encore vivant ici-bas.

2/ Ensuite, chacun des trois mots peut être associé à chacune des trois personnes divines :

a/ Dans la sainte Bible, dans les deux Testaments, le Père est généralement appelé Dieu.

b/ Qui est le Christ ? 

Il est, tout simplement. Jésus dit : 

"En vérité, en vérité, avant qu'Abraham eût été fait, je suis."  (Jn 8,58) 

N’a-t-il pas encore dit par la bouche du grand prophète Isaïe : 

"C'est moi qui suis, c'est moi qui suis le Seigneur; et il n'y a pas, hors moi, de sauveur. 

Et dès le commencement, je suis, et il n'y a personne qui arrache de ma main..." (Is 43,11;13)

Certains Pères de l’Eglise verront aussi le Christ parler dans le buisson ardent, devant Moïse : 

"Dieu dit à Moïse : Je suis celui qui suis. Il ajouta : 

Tu diras ainsi aux enfants d'Israël : celui qui est m'a envoyé vers vous." (Ex 3,14)

c/ Comment nomme-t-on souvent l’Esprit-Saint, celui qui procède du Père et du Fils ? 

La charité (ou la dilection).

Quelle est la plus grande vertu théologale ? 

La charité (I Co 13,13). 

Quel est le premier des douze fruits de l’Esprit-Saint ? 

La charité. (Ga 5,22)

N’avons-nous pas ici le Père, le Fils et le Saint-Esprit ? 

Cela ne vous rappelle-t-il pas le signe de croix que nous faisons ? 

Cela ne vous rappelle-t-il pas cette 

parole de Jésus s’adressant à ses disciples : 

"Allez donc, enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du 

Saint-Esprit"  (Mt 28,19) ? 

Ainsi, dire que "Dieu est dilection", c’est comme dire "Père, Fils, Esprit-Saint". 

Voici encore le fondement de la foi chrétienne : le dogme de la Très Sainte Trinité.

3/ Si quelqu’un vous demande qui est Dieu, il est alors si simple, si beau et si grand de lui 

répondre : 

"Dieu est dilection". (ou, à la rigueur, "Dieu est amour")

A ce sujet, autant il est impossible de dire qui est Dieu (même s’il reste raisonnablement 

possible de montrer son existence), autant pouvons-nous dire ce que Dieu n’est pas. 

Néanmoins, dire, affirmer, croire que Dieu n’est qu’amour est à éviter. Cette erreur est à 

condamner au moins pour deux raisons :

a/ Le Christ n’est-il pas "la voie, la vie, la vérité"  (Jn 14,6) ? 

Il n’est pas qu’amour. 

Dieu n’est-il pas également le Seigneur des Armées (Seigneur Sabaoth), l’Eternel, le 

Très-Haut, le Tout-Puissant, le Sauveur, le Rédempteur, le Juge, le Créateur ? 

Il n’est pas qu’amour. 

Dieu n’est-il pas encore capable de punir, de chatier, de se "venger", de détruire, de construire, 

d’empêcher, de contribuer, de transformer, de transfigurer, etc ? Il n’est pas qu’amour.

b/ L’expression réductrice "ne... que" ne peut être associée à toute tentative de description ou

 de définition de Dieu. 

i/ d’abord parce que Dieu est infini et que tout objet infini ne peut être défini en termes finis. 

Notre compréhension de l’univers reste limitée, finie et est incapable de faire le tour d’un objet

 infini aussi grand que Dieu.

ii/ ensuite parce que Dieu est parfait et cette perfection ne peut être définie par des termes 

imparfaits puisque provenant de notre propre raison et que l’homme pécheur est imparfait.

Pourquoi le Christ nous demande-t-il d'être comme des enfants ? 

Effectivement, le Christ ne nous demande pas d'être des gamins comme le dit justement 

notre amie Renaître. 

Le grec parle plutôt de petits ("mikros").

1. le tout petit enfant ne cherche pas à faire de mal à autrui et n'a que (très) peu conscience 

de faire du mal comme le chrétien choisit d'être esclave de 

l'Esprit-Saint plutôt qu'esclave de la chair. (Rm 6,22)

2. le tout petit fait entièrement confiance à ses parents à l'image de saint Paul qui accepte 

de laisser le Christ vivre en lui (Ga 2,20)

3. le tout petit se laisse faire quand il souffre, quand il est malade.

Son premier réflexe est de se tourner vers ses parents, de les demander car il sait qu'il sera 

écouté, soigné, consolé. 

Il ne connaît pas la vengeance ni la colère mais se donne pleinement aux bras des parents 

aimants.

4. le tout petit préfère se donner d'abord à ses parents plutôt qu'à autrui comme le chrétien 

préfère se donner au Christ plutôt qu'aux hommes.

5. le tout petit voit son intelligence grandir d'abord par ses parents tout comme le chrétien 

reçoit l'Intelligence de Dieu par l'Esprit-Saint.  (I Jn 2,20)

6. le tout petit trouve sa joie en agissant pour faire plaisir à ses parents comme le Christ trouve 

sa joie en agissant pour la gloire de Dieu.  (Ga 5,22)

7. le tout petit grandit en imitant ses parents tout comme le chrétien grandit dans la foi en 

imitant Dieu.  (I P 1,14-16)

Alors soyons comme des petits enfants et donnons toute notre confiance à Notre Sauveur.

Prenons ce verset tel qu'il est écrit dans la plupart des bibles francophones :

Bible de Jérusalem (1998) : Tenez-vous à l'écart de l'homme, qui n'a qu'un souffle dans les narines ! A combien l'estimer ? Bible Crampon (1923) : Cessez donc de vous confier en l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle; car quelle estime en avoir ? Bible Louis Segond (2002) : Cessez de vous confier en l'homme, dans les narines duquel il n'y a qu'un souffle : car de quelle valeur est-il ? Bible de l'Epée (2003) : Cessez de compter sur l'homme, qui n'a qu'un souffle dans ses narines; car quel cas peut-on faire de lui ? Bible Darby (1991) : Finissez-en avec l’homme, dont le souffle est dans ses narines, car quel cas doit-on faire de lui ? TOB (1999) : Laissez donc l'homme, ce n'est qu'un souffle dans le nez : que vaut-il donc ? Bible de Chouraqui : Cessez avec l’humain qui a une haleine en sa narine; oui, en quoi compte-t-il, lui ?

Nous voyons que toutes ces bibles disent exactement la même chose même si les mots ne sont pas tout à fait les mêmes.
Ce verset, pris tel quel, n'a que peu de sens et il faut alors, comme l'a fait le frère "Christophe", élargir sa lecture et lire ce qu'il y a d'écrit avant et après le verset pour le resituer dans son contexte. Cette méthode permet de retrouver un des vrais sens du verset étudié ou du moins de réduire le risque de mauvaise interprétation.

Néanmoins, il reste un problème de taille que, malheureusement, la plupart des catholiques ignorent. Ici, nous avons cité le même verset à partir de sept bibles différentes. En effet, l'Ancien Testament de nos bibles actuelles provient de la version hébraïque massorétique. Entre le VIè et le Xè siècle, les Juifs Massores ont retravaillé l'Ecriture Sainte de façon à rajouter des voyelles pour une lecture plus aisée. Ce qui est moins connu, c'est qu'ils en ont profité pour retoucher certains passages de certains livres de l'Ancien Testament. Le verset 22 du chapitre 2 du livre d'Isaïe fait partie de ces retouches. En quoi consistent ces retouches ? A changer un mot par un synonyme moins fort, à supprimer une partie du verset, à remplacer une partie du verset par autre chose qui n'a que peu ou pas de rapport avec le verset original, ceci, dans un but unique : réduire le nombre de prophéties messianiques qui sont attribuées uniquement à Notre Seigneur Jésus-Christ.

Comment peut-on savoir si ce verset est le bon ? En le comparant au bon verset. Où le trouver ? Nécessairement dans une traduction de la sainte Bible antérieure à la version biblique massorétique. En connaissons-nous et en possédons-nous au moins une aujourd'hui ? Oui et il s'agit de la Vulgate latine de saint-Jérôme (écrite à la fin du IVè et au début du Vè siècle). Que nous donne la traduction française du verset Is 2,22 dans la Vulgate latine ? Laissez donc l'homme dont le souffle est dans ses narines, parce qu'il a été réputé pour le Très-Haut. (Quiescite ergo ab homine, cujus spiritus in naribus ejus est, quia excelsus reputatus est ipse.)

Ici, le prophète conseille aux Juifs de ne pas toucher à l'homme qui ne paraît être qu'un homme mais qui est en réalité le Très-Haut. Cela se rapporte uniquement à Jésus-Christ puisqu'il est homme et Dieu. Isaïe dit clairement que Jésus, tout en restant Dieu, ressemble à un homme : il a en lui la nature divine et la nature humaine. Certains pourront dire que le nom de Très-Haut est réservé au Père seul et, en déformant le sens du verset, dire aussi que le Père est descendu sur terre ce qui est faux. Mais plus loin, Isaïe donne aussi à Jésus-Christ le nom de Père (Is 9,6 un enfant nous est né, un fils nous a été donné; et la principauté est sur son épaule, et son nom sera appelé Admirable, Conseiller, Dieu Fort, Père (Is 22,21) du siècle à venir, Prince de la paix.). (Jésus est appelé Père, non comme étant le Père lui-même, c'est-à-dire la première personne divine, mais en tant qu'il est le premier d'une multitude de frères chrétiens, que son Sang a engendré des hommes en véritables enfants de Dieu.) Toutes les autres bibles conseillent plutôt de se méfier de l'homme, mais de quel homme s'agit-il et pour quel motif ? Nous ne le savons pas et la prophétie de l'Incarnation est supprimée.

Voyez comme la version massorétique a totalement transformé une prophétie messianique afin de dire une petite vérité à la place d'une vérité infiniment plus forte et plus grande.

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius