Passer une épreuve

 

 

 

Passer une épreuve

 

 

"La vraie question à se poser dans une épreuve n'est pas : combien de temps ça va durer ? ou comment y mettre fin ? ou encore pourquoi suis-je dans cette situation ? Ces questions sont légitimes, mais on peut indéfiniment y rester enfermé sans trouver de réponse.

Autant ces questions peuvent paraître légitimes pour l'homme moderne autant il est surprenant qu'un prêtre, accompagnateur spirituel, dise que c'est la vrai question à se poser. En effet, l'histoire de l'Eglise est riche de témoignages de saints, de pères du désert, de moines, de laïcs qui sont plus ou moins durement éprouvés et leur rencontre véritable avec Dieu n'est pas de savoir combien de temps doit encore durer l'épreuve mais de comprendre la fin ultime de l'épreuve, aussi dure soit-elle. Si l'épreuve fait souffrir le plaignant, que celui-ci médite davantage sur les saintes plaies de Notre Seigneur afin de mieux comprendre toutes les belles richesses de la souffrance.

Il faut savoir se placer à un autre niveau d'interrogation : qu'est-ce que Dieu attend de moi en ce moment ? Cette question aura tôt ou tard une réponse.

Nous ne disons pas "qu'attend Dieu de moi actuellement" mais "que veut Dieu pour moi ?" et "jusqu'où suis-je prêt à me soumettre à sa volonté ?". Ce sont ces deux dernières questions sur lesquelles un bon accompagnateur spirituel peut aider le fidèle, laïc ou non, à avancer dans l'épreuve.

J'ai souvent expérimenté dans l'accompagnement spirituel que, dès qu'une personne dans une situation difficile commence à percevoir ce que Dieu attend d'elle dans cette situation (exemple : quel acte de confiance poser, quel pardon accorder, quel engagement de prière mettre en oeuvre...), cela porte un effet immédiat d'apaisement et de liberté : la personne ne se sent plus prisonnière ou victime de la situation (même si celle-ci reste extérieurement inchangée), elle reprend sa vie en mains de manière responsable, elle avance et pose des actes, elle a de nouveau un avenir 

Certains ont à vivre une ou plusieurs épreuves durant tout le reste de leur vie. Lorsque Dieu exauce leurs prières, à savoir mettre fin à l'épreuve, la grâce leur permet de comprendre ce qu'ils ont perdu, pourquoi Dieu les éprouvait ainsi. Alors ils prient de nouveau Dieu mais cette fois pour que Dieu leur redonne la même épreuve. L'exemple le plus connu est celui de Saint Paul, victime de cet aiguillon. Lorsque, priant Notre Seigneur, Jésus lui dit que sa grâce lui suffit - quel enseignement ! - l'Apôtre cesse d'implorer pour que cesse l'épreuve. Il comprend la nécessité et les richesses de cette épreuve : il va apprendre à aimer davantage Dieu à travers l'épreuve.

Rassurez-vous, je comprends tout à fait que vous grimpiez aux murs lorsque vous lisez que la souffrance est belle. En fait, pour être plus précis et éviter les confusions, la souffrance trouve sa beauté dans la résignation, dans l'offrande à Dieu, dans l'amour Dieu. Dans ce cas, il n'est absolument pas de notre devoir de tout faire pour la suppprimer. C'est une méconnaissance de l'épreuve qui peut faire croire cela et nous révolter. Nombre de saints et de martyrs ont souffert par amour de Dieu et si cela leur avait été possible, ils auraient volontiers souffert davantage. Naturellement, l'esprit moderne qui fuit la souffrance pour recherche le bien-être et le plaisir ne comprendra pas cela et le rejettera violemment.

 

En tout cas, sans la résignation, l'offrande à Dieu et l'amour de Dieu, la souffrance n'a que peu de beauté, quand on peut lui en trouver.
 
Ce propos ne condamne en rien celui qui prendra des médicaments pour guérir mais la foi profonde révèle que la guérison pour la guérison et le bien-être personnel n'a que peu de valeur comparée à la guérison demandée afin de mieux glorifier le nom de Dieu. Et ce dernier point a encore moins de valeur que lorsque le malade offre ses souffrances comme humble participation à la Passion du Christ, comme le fit par exemple l'Apôtre Saint Paul.

 

Un autre point qui mérite attention est lorsque vous dites que parce que Dieu est notre Père, parce que Dieu nous aime, il ne va pas nous faire souffrir, il ne va pas nous envoyer des épreuves.
 
Ô mon amie, avez-vous déjà oublié le sacrifice d'Abraham ou la Passion du Christ ?
Avez-vous oublié ou méconnaissez-vous le don de compassion ?
Pensez-vous que les saints qui ont accepté de souffrir pour le salut d'âmes de nombreux pécheurs fut une hérésie ?

 

Bien fraternellement dans le Christ,
votre dévoué saint Augustin
 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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