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Où demeures-tu

 

 

 

 Où Demeures-tu
   
C'est lorsque les disciples de saint Jean le Baptiste entendent le cousin de Jésus déclarer que Notre Seigneur est l'Agneau de Dieu (Jn 1,36) qu'ils décident alors de suivre le Christ. Jésus, encore dans le ventre de sa mère Marie, fit tressaillir son cousin dans le ventre de sa mère Elisabeth en envoyant son Esprit. A nouveau, l'Esprit de Notre Seigneur illumine le coeur de ses disciples au point que le terme d'Agneau de Dieu les fait aller vers Jésus.
 
Lorsque Jésus se retourne vers eux pour leur demander ce qu'ils cherchent, ceux-ci répondent : "Rabbi, où demeurez-vous ?" Voilà une question pleine de sens, remplie d'intelligence, profonde et forte, inspirée de l'Esprit-Saint. Cette question n'est pas le fruit d'intelligences pauvres ni le fait de devoir répondre bêtement à la question qui leur est posée. Partout dans l'Evangile, l'Esprit-Saint agit comme un fil de soie, invisible, mais très efficace.
"Maître, où demeurez-vous ?" sous-entend : "Seigneur, nous voulons vous suivre parce que vous êtes l'Agneau de Dieu, parce que celui que nous suivions vous déclare comme Fils de Dieu (Jn 1,34) et que nous voulons vivre auprès de vous." Ces deux disciples veulent non seulement suivre Jésus mais rester auprès de lui. Comment réagiriez-vous si vous rencontriez un homme dans la rue proclamant son voisin d'Agneau de Dieu ? Il est à parier que vous ririez et le traiteriez de fou. Dans l'Evangile selon saint Jean, les deux hommes sont attirés par Jésus. Jésus n'a pas eu besoin de leur parler ni de les regarder : son Esprit a parlé pour lui a travers le coeur de ces deux hommes et les attire irrésistiblement vers Notre Seigneur.
 
A cette question posée par les deux disciples, Jésus répond : "Venez et voyez." Quelle parole riche d'enseignements ! Jésus commande à toute créature avec autorité mais cette autorité s'exerce ici avec une douceur certaine. Comment un homme peut-il venir s'il ne veut pas venir ? Jésus fait appel à la volonté de ces hommes. Pour connaître Jésus et pour mieux l'aimer, il faut le vouloir. La volonté est essentielle dans l'apprentissage et le perfectionnement de la foi. Ce mouvement du corps implique aussi un mouvement de l'âme : tout l'être, l'intérieur et l'extérieur, doit vouloir d'une volonté certaine et non pas hésitante. Ceux qui hésitent ou qui ne veulent pas suffisamment feront, au mieux, un bout du chemin, mais abandonneront et n'auront pas la joie de connaître Jésus.
Jésus ajoute : "et voyez." Si les disciples acceptent de suivre Jésus, leur volonté sera récompensée et ils verront d'eux-mêmes qui est Jésus. Voilà qui doit nous motiver à vouloir plus fortement connaître Jésus. La volonté est importante dans son intention et toute aussi importante dans sa réalisation. Or la volonté réalisée avec force est la persévérance, cette autre vertu qui fait avancer l'homme malgré les difficultés. Les deux hommes sont attirés par Jésus et rien ne semble pouvoir s'opposer à leur volonté de savoir où Dieu demeure. Leur volonté sera récompensée en voyant où Jésus demeure. Leur sens visuel est un des plus important puisque, ayant vu, alors ils croiront véritablement par eux-mêmes et n'auront plus besoin de suivre saint Jean le Baptiste pour croire que Jésus est le Fils de Dieu.
L'Apôtre saint Jean ne nous dit pas où ils sont allés, peut-être parce qu'il ne le sait pas lui-même, mais surtout parce que là n'est pas l'essentiel de l'enseignement de ce passage évangélique. On sait seulement que les deux disciples ont vu où demeurait Jésus et qu'ils sont restés avec lui ce jour-là.
 
Quelles leçons pouvons-nous retirer ? 1. Prendre le temps d'écouter attivement ceux qui parlent de Jésus parce qu'ils sont nos guides vers le Christ 2. Vouloir connaître Jésus et nourrir cette volonté jusqu'à ce que nous connaissions Jésus 3. Vouloir malgré tous les obstacles, les critiques et les sarcasmes de notre prochain, sachant que notre volonté sera récompensée par Jésus lui-même 4. Vouloir en se rappelant régulièrement que dès que nous connaîtrons Jésus, nous n'aurons plus envie de le quitter.
 


En partant de la nature divine, nous pouvons affirmer que Dieu est omniprésent puisque non seulement il est, mais il est aussi dans sa Création. Il donne la vie et nous conserve dans la vie par le Souffle de son Esprit.
Il n'est pas faux de dire que Dieu est proche et Dieu est loin. Il est l'aleph et le tau, l'alpha et l'omega, l'infiniment petit et l'infiniment grand.

Mais comment l'homme peut-il dire que Dieu est loin de lui ? Parce que l'homme voit selon les yeux de la chair et non plus dans l'Esprit. Les yeux de la chair ne peuvent appréhender que le visible alors que l'Esprit appréhende tout puisque l'Esprit du Seigneur sonde même les coeurs.

Dire que Dieu est trop élevé, c'est parler avec une image faussée de Dieu. C'est se créer Dieu à partir de l'homme alors que l'homme a été créé à l'image de Dieu. Cette différence est essentielle puisqu'elle met un abîme entre le judéo-christianisme et les religions polythéistes. Que l'homme prenne le temps de découvrir la grandeur et la proximité de Dieu, et la sagesse divine lui fera mieux comprendre combien, par amour infini de nous, Dieu s'est fait particulièrement proche de nous en Incarnant le Verbe. Le Verbe s'est fait, le Fils-Homme, Jésus-Christ, est l'image parfaite de Dieu puisqu'il est Dieu lui-même. Celui qui approche le Christ comprendra que Dieu est en haut, dans la gloire, et en bas, dans les hommes, créatures de Dieu.

Ne tombons pas pour autant dans l'erreur de croire que parce que, par la foi, nous pouvons nous approcher de Dieu dans la connaissance intellectuelle. D'abord parce que la foi véritable opère par la charité, vit par le coeur. Ensuite, parce que la nature humaine est si petite, si fragile et si faible qu'il ne lui est pas encore donnée d'avoir une connaissance plus élevée de Dieu.
Il y a un adage qui dit : vivre d'abord, philosopher ensuite. Le chrétien peut dire : aimer d'abord, comprendre ensuite. La compréhension vient avec l'amour et sans l'amour, la compréhension reste stérile, vide de sens et davantage imparfaite et incomplète.

Finalement, Dieu est-il proche ou loin ? Il est proche et la foi de millions d'hommes, en tous lieux et en tous temps, confirmée par la sainte Bible le rappelle à chaque instant.
Il est loin lorsque nous tournons le dos à Dieu. Apprenons à ne pas lui tourner le dos, par l'adoration de saint Sacré Coeur, par la sainte communion, par la prière sincère, humble et fervente. Apprenons à manifester notre amour pour lui, notre soif de mieux le connaître, par la charité du prochain et voyons alors combien Dieu s'approche de nous, et nous donne au-delà de notre espérance.

Bien fraternellement dans le Christ, votre dévoué saint Augustin
 
 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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