Oblation du Christ

 

 

Oblations du Christ

 

 

Oblation du Christ et sacrifice du chrétien Eccli 35,8 L'oblation du juste engraisse l'autel, et c'est une odeur de suavité en présence du Très-Haut. Eccli 35,9 Le sacrifice d'un juste est agréable au Seigneur, et le Seigneur n'en perdra pas le souvenir. 

Verset 35,8 :

1) Le juste dont il est question, c'est le Christ, comme il est mentionné dans le Ps 22. Jésus-Christ est juste parce qu'il porte en lui toutes les vertus dans une perfection absolue.

2) Par amour des hommes, Jésus a accepté de mourir, de s'offrir comme une oblation afin de mettre un terme au pouvoir du péché qui conduisait tous les hommes vers la mort (Rm 6,23 la solde du péché est la mort), la privation du Ciel.

3) Aucun sacrifice passé - d'hommes et d'animaux - ne plaisait à Dieu

(Is 1,11 Je suis rassasié des holocaustes de béliers, et de la graisse des veaux; je ne prends point plaisir au sang des taureaux, des brebis et des boucs.; Jr 6,20 Vos holocaustes ne me plaisent point, vos sacrifices ne me sont pas agréables.) et ne servait dignement la gloire divine. Le seul sacrifice qui pouvait lui plaire, c'était celui de son Fils unique, par amour de Dieu et pour l'amour des hommes, en vue de leur future glorification. Pourquoi la mort de Jésus fut-elle agréable à Dieu ? Jésus a enseigné (Mc 12,29-33) qu'aimer Dieu plus que tout est plus que tous les holocaustes et les sacrifices. Ailleurs, il dira qu'il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie à ceux qu'on aime

(Jn 15,13 Il n'y a pas de plus grand dilection que de donner sa vie à ceux qu'on aime.). Jésus ne faisait pas qu'enseigner. Il joignait les actes à la parole. Il aimait tant les hommes qu'effectivement, il donnera sa vie pour le salut du monde. Ce sacrifice ne pouvait que plaire à Dieu puisqu'il était méritoire pour l'humanité, la réconciliant avec Dieu, par l'intermédiaire de Jésus-Christ. C'est pourquoi cette oblation avait une saveur particulière. La saveur d’une nourriture se trouve révélée par la matière grasse incluse. L'oblation de Jésus engraisse l'autel et donne à sa mort sur la croix un goût unique. Et parce que Jésus est aussi Dieu, c'est l'autel tout entier qui est engraissé, donnant ainsi à la mort de Notre Seigneur un rappel de sa grâce qui surabonde au-delà de tous nos péchés. Jésus mort sur la croix, ce n'est pas de la graisse mais son précieux Sang qui s'est répandu, pour la multitude des hommes et pour la rémission de leurs péchés

(Ep 1,7 C'est en lui que nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce; Col 1,14). Ce Sang coule encore aujourd'hui à travers la sainte eucharistie

(Mt 26,28 ceci est mon sang, le sang de l'alliance, répandu pour beaucoup en rémission des péchés.) et il continue de prouver l'infini amour de Dieu pour l'homme. Le fidèle communiant au divin Corps de Jésus se voit pardonner ses péchés et uni plus que jamais au Christ. 4) Après être mort sur sa Croix, le Christ s'est élevé au Ciel, glorifié de la gloire qu'il avait avant son Incarnation

(Jn 17,5 Et maintenant vous, mon Père, glorifiez-moi en vous-même de la gloire que j'ai eue en vous avant que le monde fût.). Tout comme le parfum s'élève pour atteindre le nez de l'homme, la mort de Jésus est le parfum par excellence qui est monté jusqu'au Ciel afin de toucher le Très-Haut, le Père. Comment le Père fut-il touché ? Dans son amour pour les hommes. Recevant désormais, à nouveau, son Fils incarné à sa droite, il répand sur l'humanité sa grâce, sa bonté, sa miséricorde et sa charité dans des proportions supérieures à celles d'avant l'Incarnation du Verbe. 

Verset 35,9 : Après avoir parlé de l’oblation du Juste qui ne peut être que le Seigneur, l'auteur parle maintenant du sacrifice du juste. Il y a distinction entre le Juste, le Christ, et le juste, tout homme craignant Dieu. Cette distinction se retrouve dans la notion de sacrifice : l’auteur parle d’oblation pour le Fils de Dieu et de sacrifice pour les fils de Dieu. L'homme juste ne peut être comparé au Juste tout comme nous ne pouvons comparer la perfection à laquelle l'homme est appelé

(Mt 5,48 Soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait) qui est une perfection relative et progressive à la perfection absolue de Notre Seigneur. Pourtant, l'homme juste est celui qui, ayant reçu les vertus infuses à son baptême, s’appuie dessus pour progresser dans la foi par la constance de sa volonté appliquée et son intelligence mise au service d’une charité ancrée, par amour de Dieu, par désir de ne pas offenser son Sauveur. Le Christ possède la plénitude des vertus, c'est-à-dire qu'il les possède toutes, dans une perfection absolue et éternelle. L'homme, selon sa vocation (spirituelle et sa place dans le monde), ne les possède pas toutes ou s'ils les possèdent, il n'est pas appelé à les faire toutes éclore dans cette vie. Néanmoins, qu'il cherche sans cesse à les mettre en valeur dans ses pensées, dans ses actes, afin de toujours rechercher ce qui est agréable à Dieu. Cette volonté de plaire ne laisse pas Dieu indifférent qui le lui rend par un accroissement de grâce, par une foi plus forte, par plus de puissance dans telle ou telle vertu, mais également par de nouvelles épreuves afin que l'homme éprouve les vertus et prouve la sincérité de sa foi. Nous savons que Dieu connaît tout et rien ne lui est inconnu. Pourquoi alors demander à l'homme de prouver sa foi ? Parce qu'en rappelant explicitement à Dieu le degré de sa foi, l’homme voit le chemin parcouru, par la grâce de Notre Seigneur, et les progrès qu'il lui reste encore à faire et ce, par une humilité et une humiliation croissantes. Le verset précédent parle du Christ en tant que premier à se sacrifier pour plaire à Dieu. Le verset présent parle des justes qui, après Notre Seigneur et à son image, vont se mortifier pour plaire à Dieu. Comment peut-on parler de mortification alors qu’aujourd’hui nous parlons de bonté, de miséricorde, de grâce et d’amour ? Certains prêtres ont une horreur de parler de mortification et c’est plus que dommage… Nous en avons déjà parlé dans plusieurs articles et nous nous contenterons de rappeler une vérité enseignée par Jésus, vérité appuyée par Saint Paul et rappelée par les Pères de l’Eglise. 

Mt 10,38 Celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas, n'est pas digne de moi. (Mc 8,34; Mc 10,21; Lc 9,23; Lc 14,27)

Rm 8,13 Car si c'est selon la chair que vous vivez, vous mourrez; mais si par l'esprit vous mortifiez les oeuvres de la chair, vous vivrez.

Rm 8,17 Mais si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui.

Saint Augustin (De Unitate Eccles. 4) dira que Jésus, en tant que Tête du Christ Total, a souffert la Passion pour son Corps. Or son Corps est l’Eglise, formée des chrétiens. Puisque le Christ Total doit souffrir sa Passion afin de la rendre complète, non que la Passion du Christ soit imparfaite ou incomplète par elle-même, il faut que le chrétien souffre sa passion. Comment cela ?

L’homme baptisé n’est plus sous la coupe de la chair mais il se doit de marcher dans l’Esprit. Cela nécessite des efforts constants pour ne plus succomber aux tentations, une souffrance certaine puisque la chair lutte pour conserver ce qui lui fut acquis pendant des années. Saint Paul nous donne l’exemple de sa personne :

I Co 9,27 Mais je châtie mon corps, et le réduis en servitude, de peur qu'après avoir prêché aux autres je ne sois moi-même réprouvé.Mais la Sainte Bible nous rappelle que nous pouvons tout par le secours de la grâce de Notre Seigneur :

Mt 7,7-8 Demandez et il vous sera donné; cherchez et vous trouverez; frappez, et il vous sera ouvert. Car quiconque demande, reçoit; et qui cherche, trouve; et à qui frappe, il sera ouvert. Ph 4,13 Je puis tout en celui qui me fortifie. Rm 5,20 là où le péché a abondé, la grâce a surabondé.

De là, trois attitudes à condamner :     

1. Rechercher les souffrances : cette recherche ne peut que satisfaire au mieux notre égoïsme.     

2. Souffrir en oubliant le secours de Notre Seigneur : Jésus a promis d’être toujours avec nous. (Mt 28,20 je suis avec vous toujours jusqu'à la fin du monde.)     

3. Vivre sa foi comme bon nous semble, en fuyant toute source de souffrance sainte : c’est une foi mondaine, fragile voire vaine. Quelle est alors la bonne attitude, la bonne façon de vivre sa foi ?     

1. Faire toutes choses pour rendre gloire à Dieu (Ep 5,20 En tout temps, à tout sujet, rendez grâce à Dieu le Père au nom de notre Seigneur Jésus Christ.),     

2. Se rappeler que Jésus est venu pour les pécheurs et les malades (Mt 9,13 je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs.; Mc 2,17; Lc 5,32),     

3. Accepter que toute souffrance vécue au nom de la foi peut être source de grâces nouvelles (Abraham, Jacob, Joseph, Paul…). Jésus a montré la voie à suivre. Aux hommes de bonne volonté maintenant d'accepter de le suivre, puisqu'ils proclament aimer Dieu. Si la mort de Jésus fut par amour de nous, pour le pardon de nos péchés, pour nous ouvrir à nouveau les portes du salut et de la vie éternelle, elle est aussi une exhortation à le suivre comme le rappelleront plus tard ses Apôtres... ...

Saint Paul : Ep 5,1-2 Soyez donc des imitateurs de Dieu, comme des enfants bien-aimés; et marchez dans la charité, à l'exemple du Christ, qui nous a aimés et s'est livré lui-même à Dieu pour nous comme une oblation et un sacrifice d'agréable odeur. ...

Saint Pierre : I P 2,21 C'est à quoi, en effet, vous avez été appelés, puisque le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces ...

Saint Jean : I Jn 2,6 Celui qui dit demeurer en lui doit lui aussi marcher comme il a marché lui-même. 

Profitons du temps de Carême pour nous regarder à la lumière de la foi et de l'amour de Dieu. Faisons un point sur nos faiblesses actuelles, sur nos manques, sur nos péchés. Tachons de tout mettre en oeuvre pour tuer en nous ces sources de sacrifices si désagréables à Dieu. Prenons le temps de plaire à Dieu, malgré les combats à venir, et soyons assurés du soutien permanent de l'Adorable Trinité dans toutes nos oeuvres.

Eccli 51,14 J'ai invoqué le Seigneur, père de mon Seigneur, afin qu'il ne me laisse point sans secours au jour de ma tribulation et au temps des superbes. (Ps 109,1)

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

  

 

 
 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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