Non la paix mais le glaive III

 

   

                  Non la paix mais le glaive III

 

                                   

 

Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,

Mt 10,40 Celui qui vous reçoit me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé.

Comment un homme qui vous reçoit, peut-il considérer que son acte a autant de valeur que s'il recevait Jésus en personne ? Non pas parce que le chrétien, l'homme converti à la vraie foi et la pratiquant d'un cœur sincère, devient aussi élevé que le Christ devant Dieu. Mais, désormais le chrétien vit de la foi, c'est-à-dire de la grâce du Christ, don infini de Dieu pour le converti. Le chrétien est membre de l'Eglise qui est le Corps mystique du Christ. Aussi, recevoir un chrétien, c'est comme recevoir tout membre de l'Eglise. Et recevoir l'Eglise, c'est comme recevoir le Christ. De la même manière, celui qui reçoit le Christ, reçoit le Père. Comment ces deux propositions sont-elles acceptables ? Recevoir un chrétien, c'est recevoir le Christ parce qu'il habite dans le chrétien par la foi (Ac 9,4 Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?; Ep 3,17 le Christ habite dans vos cœurs par la foi) et recevoir le Christ, c'est recevoir le Père. L'amour de charité qui unit le Père et le Fils est le même amour qui unit le Fils avec le chrétien, et le même amour qui unit - doit unir - tous les chrétiens, formant une Eglise une et indivisible, unifiée par l'amour de charité, communiquant d'un chrétien à un autre par la vertu de l'Esprit-Saint, amour mutuel du Père et du Fils. C'est pourquoi celui qui reçoit le chrétien comme il se doit, c'est-à-dire recevant un enfant de Dieu, agit comme s'il recevait le Christ Enfant unique de Dieu. Et celui qui reçoit le Christ, reçoit non seulement le Christ mais également le Père puisque le Père et le Fils, bien que personnes divines distinctes, vivent éternellement en tant que Dieu unique.


Mt 10,41 Celui qui reçoit un prophète en qualité de prophète,
recevra une récompense de prophète; et celui qui reçoit un juste en qualité de juste, recevra une récompense de juste.

Celui qui reçoit un homme selon sa qualité, recevra une récompense selon cette même qualité : prophète si le reçu est prophète, juste, si le reçu est juste. Dans la continuité du Sermon sur la montagne, le Christ élève l'esprit de l'homme non par des enseignements négatifs, soit en condamnant certains actes, soit en donnant négativement autant que ce qui a été donné négativement - comme la loi du talion - mais en exhortant l'homme non pas seulement à fuir le mal mais surtout à rechercher le bien. Jésus fait preuve d'une sagesse toute divine. Celui qui recherchera le bien, comment pourra-t-il persévérer dans sa recherche de mal ? A l'opposé, celui qui ne pensera qu'à donner selon une certaine justice, à savoir dent pour dent, oeil pour oeil, comment pourra-t-il penser agir pour la quête du bien absolu et à l'image du Christ Jésus ? Ainsi, bien que la fuite du mal soit un bien en soi, Jésus enseigne ici que la quête du bien est un bien encore plus grand, à rechercher avant tout. A quoi sert à l'homme de fuir le mal s'il ne cherche pas le bien ? Voilà ce qui doit naître aussi dans l'esprit du disciple. Nous devons fuir le mal et rechercher le bien et non pas nous contenter d'agir contre le mal en attendant passivement le bien. Le chrétien n'est pas celui qui est persuadé d'une chose mais qui agit pour donner vie à cette chose : oui au bien, non au mal.


Mt 10,42 Et quiconque donnera à boire seulement un verre d'eau fraîche
à l'un de ces petits parce qu'il est disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra point sa récompense.

Jésus poursuit son enseignement. Après avoir montré le devoir d'aimer Dieu plus que tout et avant tout, il ajoute que cette adoration envers Dieu doit aussi se poursuivre par la charité fraternelle, aussi bien par la main tendue pour donner à boire à celui qui a soif, que par la parole d'enseignement à donner à celui qui a soif de la vérité en Jésus-Christ. Celui qui agira ainsi envers son prochain, comme un père agissant par amour envers son petit, peut-être recevra-t-il une parole ou un geste de remerciement de ce petit, le Christ ne le mentionne pas parce que là n'est pas ce qui doit motiver cet acte mais la charité fraternelle. Ce qui est certain, c'est que cet acte ne passera pas inaperçu aux yeux de Dieu et que c'est Dieu qui récompensera, qui donnera à celui qui aura donné.

 
Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius

Fin

 

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

                                                                                                                                Revenir en haut Aller en bas  

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site