Non la paix mais le glaive I

 

   

                  Non la paix mais le glaive I

 

 

 

Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,

Sur un autre forum catholique, une personne demande à comprendre ces notions de glaive et de feu dans la bouche de Notre Seigneur.

Lc 12,49 Je suis venu jeter un feu sur la terre; et que veux-je, sinon qu'il s'allume ?

Lc 12,50 Je dois être baptisé d'un baptême; or combien je me sens pressé jusqu'à ce qu'il s'accomplisse ?
Lc 12,51 Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre ? Non, je vous le dis; mais la division.
Lc 12,52 Car, désormais, dans une seule maison, cinq seront divisés, trois contre deux, et deux contre trois;
Lc 12,53 Seront divisés : le père contre le fils, et le fils contre le père; la mère contre la fille, et la fille contre la mère; la belle-mère contre sa belle-fille, et la belle-fille contre sa belle-mère.

Commentaire :

Remarque immédiate

Jésus emploie les termes de feu et de glaive (ou division). Lire ces versets au premier degré fait de Jésus un guerrier ce qui entre en totale contradiction avec l'essentiel de sa doctrine (comme le Sermon sur la Montagne, ses miracles, etc.). Certains théologiens, exégètes et historiens des religions actuels mettent ainsi les paroles de Jésus au même niveau que les paroles du brigand Mahomet !

Liens à faire

Lc 12,51-52 sont repris en Mi 7,6 Le fils fait outrage à son père, et la fille s'élève contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère; les ennemis de l'homme sont ses serviteurs.
Lc 12,51 est repris en Mt 10,34 Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive.
Lc 12,52 est repris différemment en Mt 10,36 Aimer les ennemis de l'homme seront les gens de sa propre maison.
Lc 12,53 est repris en Mt 10,35 Car je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère et la belle-fille de sa mère

Sémitismes

Ce passage de saint Luc montre son origine sémitique :
1. trois contre deux et deux contre trois : si les trois s'opposent aux deux, alors les deux sont nécessairement opposés aux trois.
2.
le père contre le fils et le fils contre le père : si le père s'oppose au fils, alors le fils est nécessairement opposé au père.
3.
la mère contre la fille et la fille contre la mère : si la mère s'oppose à la fille, alors la fille est nécessairement opposée à la mère.


Ces répétitions sont propres à la langue hébraïque et si l’auteur avait écrit directement en grec, elles n'existeraient pas. Ces sémitismes révèlent autre chose : A peut être contre B sans pour autant que B soit contre A. Ici, si A est contre B et B contre A, c'est qu'il y a un changement chez les deux personnes :
1. soit l'une des deux
personnes change de croyance et l'autre s'entête dans sa croyance
actuelle. Dans ce cas, l'une des deux personnes est dans la vérité et
s'oppose à l'autre personne qui est dans le mensonge puisque deux
vérités ou deux mensonges ayant même objet ne peuvent s'opposer entre
eux.
2.
soit les deux personnes
changent de croyance et les deux croyances s'opposent. Dans ce cas
encore, l'une des deux personnes est dans la vérité et l'autre dans le
mensonge.


Ainsi, ici l'évangéliste nous fait comprendre que le Christ est venu pour opposer, dans le sens de séparer, celui qui croit en la vérité de celui qui croit au mensonge. Il est venu pour séparer la vérité du mensonge, la lumière des ténèbres, la vie de la mort. Nous pourrions nous étonner que Jésus veut cela, en ignorant les liens familiaux. Jésus ne l'ignore pas, c'est tout le contraire ! Il préfère séparer aujourd'hui afin de faire fructifier et que le fruit devienne éternel et que ceux qui ont été séparés à cause de son nom, se retrouvent éternellement en lui et à cause de lui dans une joie parfaite. Autant le sens littéral peut nous choquer, autant le sens profond émerveille et doit nous rendre reconnaissants de l'Amour de Dieu pour nous.

Etude plus approfondie

Le feu n'est pas le feu qui détruit maisons et corps de victimes, ennemis, vieillards, femmes et enfants, mais l'Esprit de Dieu. Il n'est pas ce feu que ces armées alimentent pour tout détruire, pour s'en réjouir et pour se venger. Cette métaphore fait partie des paraboles et des autres analogies que Jésus emploie pour nous aider à mieux comprendre son message du moment. Ici, il faut rappeler que l'Esprit-Saint est l'Amour de Dieu et parce que cet amour étant divin, il est tel un feu qui brûle le coeur des parfaits et des pécheurs : rien ne lui résiste et il brûle toute souillure afin de purifier à l'image du forgeron qui bat le fer dans le feu pour lui retirer toute imperfection. Il est tel ce buisson ardent qui brûle de l'Amour de Dieu sans se consumer. Il est tel cet Esprit de Dieu qui s'unit à la Très Sainte Vierge Marie sans détruire sa virginité. Dieu nous aime tant qu'il nous donne son Fils unique et, avec lui, son Esprit afin de répandre dans le coeur des hommes l'Amour de Dieu qui doit détruire en chacun de nous les oeuvres du mal et notre attachement à la chair qui nous pervertit, qui nous empêche de grandir et de nous rapprocher de Dieu.

Le glaive n'est pas une épée qui doit tuer en s'enfonçant dans la chair de l'ennemi. La Parole de Dieu est ce glaive qui doit s'enfoncer dans l'esprit de l'homme pour faire fructifier de l'Amour de Dieu. Elle doit pénétrer dans l'esprit de certains hommes prêts à suivre librement Dieu alors que d'autres hommes ne vont pas accueillir cette même Parole. Ainsi, certains hommes vont se réunir comme un seul Corps, en adhérant à la Parole de Dieu, tandis que les autres vont se réunir comme un seul corps, en refusant cette même Parole. Tel un couteau coupant en deux un fruit, la Parole de Dieu révélée aux hommes vient à séparer les hommes entre eux, même s'ils sont issus d'une même famille.


Dans une même famille, certains vont croire que les paroles de Jésus sont paroles de vérité et que Jésus est venu pour nous libérer du péché en révélant la puissance infinie de l'Amour du Père. A l'opposé, d'autres vont préférer rester attachés aux plaisirs de la chair, aux joies éphémères, aux jouissances immédiates. Tout ceci va diviser les hommes et les familles, entre eux et en eux.

Nous voyons ici comment Dieu explique l'Amour de Dieu et la nature humaine. Dieu est capable de tout puisqu'il est Tout-Puissant et que tout est créé en lui et par lui. Tout de Dieu est donné par amour de Lui-même et pour sa gloire et son amour est si grand, si immense, si profond, si grand qu'il désire partager cet amour à des créatures ingrates, faibles, ignorantes, viles, les hommes. Mais qui dit aimer, dit liberté et cela reste aussi le cas pour l'Amour de Dieu. Dieu nous révèle son Amour pour chacun d'entre nous et nous invite à le suivre, à adhérer à son Amour. L'homme, à cause de sa nature et étant libre de choisir, ne voit pas toujours les choses telles qu'elles sont en réalité ou comme elles sont appelées à devenir un jour. Bien souvent, l'homme s'attarde à ce qui est présent, recherchant sa jouissance, sa joie personnelle, une récompense immédiate. Jésus ne dit pas qu'en le suivant, tout devient aussitôt si facile, si merveilleux. Jésus nous invite à le suivre avec sa croix personnelle mais sommes-nous prêts à le suivre malgré notre croix ? Aujourd'hui, plus que jamais, ne préférons-nous pas plutôt satisfaire nos désirs, nos ambitions, notre orgueil ?

Jésus a été envoyé parmi nous pour preuve infinie de l'Amour de Dieu pour tous les hommes. Sa Parole est vérité et elle doit germer dans le coeur de chacun afin de produire des fruits d'amour, pour la plus grande gloire de Dieu. Mais comme tous les hommes ne sont pas prêts à suivre Jésus, à adhérer à son enseignement, à quitter ses plaisirs présents de la chair, certains hommes vont être alors opposés à d'autres, parce qu'un homme ne peut avoir deux maîtres : ou il aimera l'un ou il aimera l'autre. Les disciples du Maître Jésus vont s'opposer aux disciples du Maître du Mal.

Ici nous voyons encore une définition plus juste du mot sainteté tel qu'il est compris les Juifs. Elle consiste à séparer ce qui est sacré de ce qui est commun, impur. La lumière vient pour remplir les ténèbres mais les ténèbres la refusent. La vérité ne peut se mélanger au mensonge : il y a une séparation visible et certaine. Ainsi en est-il au sein d'une famille partagée entre les disciples de Jésus et les attachés à la chair et au monde.

Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius

Suite...

 

Augustinius

 

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 
 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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