Mort et Résurrection

   
 

 

 

                                                                                                                         

 

                                   Où était Jésus entre sa mort et sa Résurrection ?

 

Paix à vous dans le Christ ressuscité,

Si l'Evangile nous dit que Notre Seigneur rendit l'esprit à la neuvième heure Mt (27,46) - c'est-à-dire quinze heures - et qu'Il ressuscita le troisième jour (Lc 24,7), rien ne nous dit par contre à quelle heure il est ressuscité. Faut-il alors conclure qu'il est erroné de dire que Notre Seigneur fut mort durant quarante heures ? Non puisque l'Eglise elle-même l'enseigne depuis des siècles. Comment peut-on parler de quarante heures si celles-ci ne sont pas mentionnées dans l'Ecriture ?

Nous donnerons ici un seul élément de réponse et vous inviterons à rechercher si cette question vous intéresse.

Que pouvons-nous dire ? Pendant le temps de la mort de Notre Seigneur, tous les fidèles du Christ - sa Bienheureuse Mère, ses Apôtres, ses Disciples, le petit peuple - étaient dans la tristesse. Ce fut une grande tristesse, celle de se sentir abandonnés par Celui qui leur avait montré qu'il était le Fils de Dieu, qu'il était venu pour réconcilier les âmes justes et les âmes de bonne volonté avec Son Père, qu'il était venu pour enseigner la Vérité et comment accéder à la béatitude éternelle. Ils se sentaient orphelins, ils souffraient en silence et cachés de peur d'être retrouvés par le Sanhédrin.

L'Ecriture nous dit que Notre Seigneur n'était plus dans son tombeau le matin du troisième jour. Cela permet déjà de dire qu'il fut mort au plus tard avant midi, ce qui donne une durée maximale de mort de quarante-cinq heures, puisque Marie-Madeleine se rendit au sépulcre alors qu'il faisait encore nuit (Jn 20,1).

Elle nous dit également que Notre Seigneur, ressuscité, resta sur terre durant quarante jours. Pourquoi resta-t-il si longtemps parmi les hommes alors qu'il lui était juste de monter dans son Royaume auprès de son Père ? Il y a trois raisons à cela :
1. Jésus prit le temps de parachever son enseignement sur Terre auprès de ces Disciples,
2. Jésus devait envoyer en mission ses Apôtres pour prêcher la Bonne Nouvelle sur les cinq continents.
3. Jésus prit le temps de consoler ceux qui le pleura durant sa mort, pensant ne plus le revoir.

Un des sens mystiques nous conduit à la durée de la mort de Notre Seigneur. En effet, les consolations divines sont aux tribulations ce qu'une année est à un jour. C'est le grand prophète qui nous le dit : L'esprit du Seigneur (l'Esprit-Saint) est sur moi (Jésus-Christ), parce que le Seigneur (le Père) m'a oint (le Père); pour annoncer sa parole à ceux qui sont doux, il m'a envoyé (Jn 3,16), pour guérir ceux qui ont le coeur contrit, pour prêcher la grâce aux captifs, et l'ouverture des prisons à ceux qui y sont renfermés; pour publier l'année de la réconciliation du Seigneur, et le jour de la vengeance de notre Dieu... (Is 61,1-2).
Et cela est prophétie sur le Messie qui est le Christ qui reprendra lui-même ces paroles (Lc 4,18 ).


Saint Paul l'exprimera en d'autres termes (II Co 4,17 les tribulations si courtes et si légères de la vie présente produisent en nous le poids éternel d'une sublime et incomparable gloire).

De même, les consolations divines sont aux tribulations ce qu'un jour est à une heure comme le dit encore Isaïe : Pour un instant je t'ai un peu délaissée, mais
dans mes grandes miséricordes je te rassemblerai. Dans un moment d'indignation je t'ai caché ma face pendant un peu de temps, mais dans ma miséricorde
éternelle, j'ai eu pitié de toi, a dit ton rédempteur le Seigneur
(Is 54,7-8 ). Le temps de la tribulation des fidèles du Christ dura le temps de sa mort. Le temps des consolations divines durant le temps qui commença après la résurrection du Christ et allant jusqu'à son Ascension, soit quarante jours (Ac 1,3 ...après sa
passion, il se montra vivant par beaucoup de preuves, leur apparaissant pendant quarante jours...
). Ainsi, si le Christ consola ses brebis durant quarante jours et ces mêmes brebis connurent la tribulation durant quarante heures. Or le Christ rendit l'âme à quinze heures le premier jour, il était mort vingt-quatre heures le deuxième jour, ce qui nous donne sept heures le troisième jour afin que les quarante heures de tribulation correspondent aux quarante jours de consolation. Et cela concorde avec la parole de saint Jean : Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine se rendit au sépulcre, dès le matin, avant que les ténèbres fussent dissipées, et elle vit la pierre enlevée du sépulcre. (Jn 20,1)

Avec votre permission, nous aimerions corriger quelques erreurs dues soit à une méconnaissance des saintes Ecritures - mais qui peut s'enorgueillir de les connaître et de les comprendre parfaitement ? - soit à une mauvaise compréhension de lecture.

La Vie, comme d'autres revues "chrétiennes", poursuivent leur "désenseignement" en glissant des contre-vérités, des hérésies devons-nous dire, que l'Eglise, ayant abandonné son rôle d'Enseignante, ne corrige pas, ne corrige plus, ne veut plus corriger, préférant enseigner la bonté et l'amour de Dieu, à la miséricorde, la justice, la vérité et la charité de Dieu (...)

1. Notre Seigneur est mort durant quarante heures. Le premier jour, il rendit l'esprit à 15.00. Le deuxième jour, il était encore mort. Le troisième jour, il ressuscita à 7.00. Selon le vocabulaire hébraïque, un jour commencé correspondant à un jour complet, il faut dire que Jésus fut mort durant trois jours, même si le nombre d'heures de sa mort fut de 9 + 24 + 7 = 40 heures.

2. les enfers correspondent aux limbes et non à l'Enfer où les âmes sont définitivement (et éternellement) condamnées. Notre Seigneur est descendu dans les limbes pour délivrer les âmes des patriarches, des prophètes et des âmes justes (c'est-à-dire saintes) afin de les conduire dans son Royaume pour l'éternité. Si les limbes n'existent plus, il n'en reste pas moins vrai que le Purgatoire est une réalité certaine.

3. La résurrection de Notre Seigneur eut lieu lorsque son très saint Corps retrouva la vie, quarante heures après avoir rendu l'esprit - et non l'Esprit. Si, dans le Royaume des cieux, il faut parler d'éternité, il faut préciser que la notion de temps n'existe pas parce que le temps existe pour ce qui se meut. Or Dieu est immuable, donc en Dieu il n'y a pas de temps : il faut parler d'éternité.

4. Lorsque Notre Seigneur dit au bon larron : "Aujourd'hui même, tu seras avec moi au paradis", il est erroné de dire que cet homme entra dans le Royaume des cieux lorsque Jésus rendit l'esprit. En effet, nul homme n'est digne d'entrer dans la gloire du Père s'il n'est précédé du Fils. Or le Fils ne put retrouver la gloire qui était la sienne avant son Incarnation que lorsqu'il ressuscita le troisième jour, afin que son âme et son corps vivent désormais de la gloire qui ne quitta jamais le Verbe.

5. Lorsque Notre Seigneur descend dans les enfers pour chercher les âmes de bonne volonté, celles-ci ne ressuscitent pas. Nous parlons de résurrection lorsque le corps, qui a connu la mort, est ramené à la vie par un effet de la miséricorde et de la justice de Dieu. C'est pourquoi ces âmes, une fois purifiées, sont entrées dans la gloire de Dieu par le Christ Jésus, dans l'heureuse attente de la résurrection afin que l'âme soit de nouveau réuni au corps, l'homme sanctifié vivant alors totalement, corps et âme, dans la gloire de Dieu.

6. Lors de la Transfiguration, les trois saints Apôtres choisis par Notre Seigneur, reçoivent la grâce du Christ lui-même d'entrevoir la gloire de Dieu dans le Verbe à travers le Corps (humain) non encore glorifié. Cette grâce leur fut donnée afin qu'ils ne perdent pas totalement la foi et l'espérance, afin qu'ils croient la Parole de Dieu au peuple et aux Apôtres, est le Verbe de Dieu lui-même. Après sa résurrection, Notre Seigneur apparaît à ses Apôtres avec son Corps glorifié, comme jamais il ne se montra avant sa mort. Cette distinction se lit aisément lorsque nous voyons que les trois saints Apôtres commencent à voir la gloire du Verbe dans le Corps pas encore glorifié : ils savent que Celui qu'ils voient est le Christ Jésus. Mais lorsque le Christ ressuscité apparaît auprès des siens, ceux-ci ne le reconnaissent pas. C'est soit lors d'un repas où le Christ bénit et rompt le pain, soit lorsque le Christ s'exprime en des mots qui lui sont propres, soit par un effet de sa grâce qui fait proclamer : "Mon Seigneur et mon Dieu !"

Il était important de clarifier, même très brièvement ces divers points et si vous souhaitez en parler plus longuement, ce sera avec plaisir que nous partagerons avec vous.

Tout dépend si l'on se place du point de vue du temps terrestre, ou du temps Céleste - l'Eternité -, comme je l'ai spécifié ci-dessus.
Ou bien on se place en observateur terrestre, ou bien on se situe sur le plan spirituel. Ainsi, de nombreux saints entrevoient déjà le Royaume peu avant de mourir...

Permettez-nous de vous répondre sur deux points :

1. le point de vue terrestre (ou humain) ou divin ne change en rien la vérité suivante enseignée par l'Eglise depuis toujours : pour qu'une âme humaine sauvée puisse entrer dans le Royaume des cieux, il fallut d'abord que Notre Seigneur ressuscitât. Or le Christ ressuscita le troisième jour. Si son Verbe vit et règne éternellement dans les Cieux, tant que la très sainte chair de Notre Seigneur n'était pas ressuscitée, la porte du Ciel restait fermée aux âmes sauvées (sanctifiées). Lorsque le bon larron rendit l'âme, il dut, selon la justice divine, rendre des comptes sur la vie terrestre qu'il mena afin de bénéficier de la miséricorde divine. Certes, à supposer que le bon larron n'eut pas besoin de quarante heures pour confesser ses péchés, se faire pardonner et se faire purifier, la porte du Ciel restait immanquablement fermée à cet homme comme à tous les autres saints morts depuis Adam et Eve, jusqu'à le Christ ressuscitât. Lorsque Jésus ressuscita, les âmes sanctifiées se virent justifiées dans le salut offert en entrant alors et définitivement dans le Royaume de Dieu.
2. le livre de la Révélation, tel qu'il est écrit (ou fut dicté à un de ses disciples) enseigne que cet Apôtre eut la joie immense d'apercevoir un morceau infime de la gloire de Dieu alors qu'il n'était pas encore à l'article de la mort. Cela ne fut pas le cas avec saint Stéphane. Vous dites justement que nombre de saints, sur le point de rendre l'âme, entrevoient le Royaume. Il faut préciser qu'il s'agit de saints ayant vécu après la résurrection de Notre Seigneur. D'autre part, il n'est pas interdit de croire que certains, parmi les saints, passent si peu de temps au Purgatoire, qu'ils vont "directement" au Ciel. Pouvons-nous dire la même chose au sujet du bon larron en supposant qu'il aurait commis une seule faute, certes grave puisque lui méritant la mort sur la croix ? Non, puisque les plus grands saints
d'Adam jusqu'à la mort de Notre Seigneur - par exemple saint Jean le Baptiste - durent attendre patiemment la résurrection du Christ (dans les limbes) afin d'entrer dans la béatitude éternelle.

Par ailleurs, si l'on considère la mort du Seigneur, j'estime qu'il nous est impossible d'affirmer que Jésus n'aurait pas retrouvé Sa Gloire dès qu'Il a eu rendu l'esprit. Pourquoi? Parce que les deux natures - Divine et humaine - cohabitant à la perfection en Jésus, nous ne saurions privilégier l'une au détriment de l'autre. Je ne suis pas certaine de me faire bien comprendre...

>>>> Qui a dit que le Verbe, même incarné, a quitté sa gloire, ne serait-ce un seul instant ? Si cela est vrai, alors il faut dire que le Verbe n'est plus de Dieu.
En effet, Dieu étant immuable par définition et le Verbe de Dieu étant Dieu, le Verbe ne peut aucunement être privé de sa gloire. Aussi est-ce une hérésie d'affirmer que, durant son passage terrestre, le Verbe a quitté sa gloire divine.


Comment alors comprendre cette parole de saint Jean : et maintenant vous, mon Père, glorifiez-moi en vous-même de la gloire que j'ai eue en vous avant que le monde fût (Jn 17,5) ? Parce que le Christ fut parfaitement fidèle à ce qu'il enseigna au monde par son Verbe, il était juste qu'il reçut la récompense de son obéissance à ce qu'il enseigna. Or, tandis que les sauvés reçoivent l'infini privilège de participer à la gloire de Dieu à cause du Christ, le Christ, lui, devait recevoir dans son corps la plénitude de gloire que son Verbe possède éternellement. Ici, le Christ s'adresse au Père selon sa nature humaine et non pas selon sa nature divine. Cette parole du Christ montre aussi que la nature divine et la nature humaine réunies dans la personne du Christ sont et restent distinctes et que la nature humaine n'est pas prédestinée à fusionner dans la nature divine, comme pour disparaître. Des Pères de l'Eglise (saint Augustin, saint Hilaire...) l'ont exprimé de manière encore plus variée et plus complète.

Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

                                                                            

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 26/03/2016

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