Les Sacramentaux

 

 

 

LES SACRAMENTAUX

 


(en particulier l'eau bénite)

 

1/ Les sacramentaux
2/ Le nombre de sacramentaux
3/ L’utilité des sacramentaux
4/ Trois preuves principales qui établissent l’efficacité des sacramentaux
5/ Comment les sacramentaux agissent-ils ?
6/ Le nombre de sortes d’eau bénite
7/ L’eau pour la consécration et la réconciliation des églises doit...
8/ Les éléments de l’eau baptismale
9/ Les éléments de l’eau bénite ordinaire

Pie IX : "Chaque fois que le fidèle fera sur lui le signe de la croix avec de l’eau bénite et en invoquant la Très Sainte Trinité, cent jours d’indulgences pour les pénitences qui leur auraient été imposées ou dont ils seraient redevables à un autre titre quelconque. Nous accordons de plus que ces indulgences puissent être appliquées par manière de suffrage, aux âmes des fidèles chrétiens qui ont quitté ce monde dans la grâce de Dieu."

1/ Les sacramentaux

On entend des actes extérieurs de religion, consacrés par l’Eglise et qui ont la vertu de produire des effets surnaturels. Ils sont appelés sacramentaux, ou voisins des sacrements, soit parce que les uns sont employés dans l’administration des sacrements, soit parce que tous participent en quelque manière à la vertu des sacrements, en nous faisant une application spéciale des mérites infinis du Rédempteur.

2/ Le nombre de sacramentaux

On en compte sept :
1. le Pater,
2. l’Eau Bénite,
3. le Pain Bénit,
4. le Confiteor,
5. l’Aumône,
6. la Bénédiction de l’évêque,
7. la Bénédiction du prêtre à la messe, surtout avec le saint Sacrement.

3/ L'utilité des sacramentaux

L’utilité des sacramentaux réside dans les effets qu’ils produisent.
On en compte cinq :
1. la rémission du péché véniel,
2. la rémission des peines temporelles dues au péché,
3. l’expulsion des démons,
4. la guérison des maladies,
5. l’éloignement des fléaux qui menacent notre vie ou nos bien, et la liberté du Saint-Esprit.

Chacun des sacramentaux ne produit pas ces cinq effets, mais seulement ceux que l’Eglise a déterminés en l’instituant. Le privilège de l’eau bénite est de les produire tous.
Tertullien (155-222) : "Vous n’êtes pas heureux dans vos objections. Vous vous heurtez aux deux attributs de Dieu les plus incontestables : la simplicité et la puissance. N’est-ce pas le signe caractéristique d’une grande puissance de produire de grands effets avec de petits moyens ? Simplicité dans la cause et fécondité dans le résultat : cachet de l’oeuvre divine." 

"L’eau primitive qui remplissait l’espace intermédiaire entre le ciel et la terre, s’étendit, condensée comme de la glace et solide comme du cristal, de manière à former le firmament qui sépare le ciel de la terre." (S. Clément (martyr en 97 et troisième successeur de saint Pierre) qui affirma détenir sa doctrine de S. Pierre même, Recognit., lib. 1, c. 17)

"Au commencement les cieux et la terre furent faits de l’eau et par l’eau. Il n’y a donc rien d’absurde à dire que la matière primitive, c’était l’eau; car tout ce qui naît sur la terre, les animaux, les arbres, et les êtres semblables doivent à l’eau leur formation et leur nourriture. " (S. Aug., De Gene. contr. manich., lib. 6, 7)

Rappelez-vous seulement le baptême du Christ dans le Jourdain, le festin de Cana, la vocation des apôtres, et la conversion de la Samaritaine près de l’eau; la guérison du paralytique près de l’eau, et de l’aveugle-né, par l’eau; l’apparition du Christ sur l’eau; enfin, la merveille des merveilles, la régénération du monde, par l’eau (déluge sous Noé). Des eaux primitives, fécondées par le Saint-Esprit, le Créateur tira l’homme et le monde ancien. Des mêmes eaux, sanctifiées par lui-même en personne, le Verbe incarné fait sortir l’homme et le monde nouveau. Ainsi, le monde primitif et le monde régénéré sont fils de l’eau.

L’usage de l’eau bénite devint si commun que le protestantisme en a pris l’occasion d’accuser l’Eglise d’idolâtrie. L’eau bénite de l’Eglise romaine, a-t-il dit, n’est que l’eau lustrale des païens. Le protestantisme oublie que l’eau bénite est antérieure à l’eau lustrale; que l’Eglise n’a fait que continuer, en l’ennoblissant, la tradition mosaïque, et reprendre au paganisme ce qu’il lui avait volé; enfin, que la Cité du bien ne fut jamais la plagiaire de la Cité du mal. Ce n’est pas la vérité qui emprunte à l’erreur, c’est l’erreur qui s’empare de la vérité et qui la défigure.

Au IIè siècle, le pape saint Alexandre (martyr en 117 et cinquième successeur de saint Pierre) parle de l’eau bénite comme d’une chose déjà établie et d’un usage général. Voici les paroles de cet illustre témoin de nos vénérables traditions : "Nous (nous pape !) bénissons de l’eau mêlée de sel, afin que par l’aspersion de cette eau tous soient sanctifiés et purifiés : ce que nous ordonnons à tous les prêtres de faire également. En effet, si la cendre d’une génisse, mêlée de sang et répandue sur le peuple, le sanctifiait et le purifiait, à combien plus forte raison l’eau mêlée de sel, et consacrée par les divines prières, a-t-elle la vertu de sanctifier et de purifier ?
Et si le sel répandu dans l’eau par le prophète Elisée en a guéri la stérilité,
combien plus le sel consacré par les divines prières est-il plus efficace pour ôter la stérilité aux créatures humaines, sanctifier, guérir, purifier ceux qui sont souillés, multiplier les autres biens, déjouer les pièges du démon, et défendre les hommes de ces fantômes trompeurs ! En effet, si le contact du bord des vêtements du Sauveur suffisait, comme nous n’en pouvons douter, pour guérir les malades, quelle vertu bien plus grande ne tire pas de ses divines paroles, les éléments pour guérir le corps et l’âme de la pauvre humanité !"

Voilà donc, au IIè siècle, c’est-à-dire à une époque où, de l’aveu même des protestants, l’Eglise romaine était pure de toute superstition et de toute erreur, un vicaire de Jésus-Christ qui fait de l’eau bénite et qui rappelle l’ordre d’en faire, donné à tous les prêtres du monde catholique. Sans hésiter, l’Eglise Catholique attribue au pape saint Alexandre l’institution et l’usage réguliers de l’eau bénite. (Brev., Rom., Suppl., 11 mai)

Dans le livre des Constitutions Apostoliques (380), saint Clément, disciple et troisième successeur de saint Pierre, attribue à l’apôtre saint Matthieu lui-même la formule de l’eau bénite. "A l’égard de l’eau et de l’huile, j’établis, moi, Matthieu, que l’évêque bénisse l’eau et l’huile. S’il est absent, que ce soit le prêtre en présence d’un diacre. Quand c’est l’évêque, qu’il soit assisté d’un prêtre et d’un diacre, et qu’il fasse cette prière : "Seigneur des armées, Dieu des vertus, Créateur des eaux et donateur de l’huile, plein de miséricorde pour les hommes, qui avez donné l’eau pour boire et pour purifier, et l’huile pour répandre la joie sur le visage et dans le coeur, vous-même, en ce moment, sanctifiez par Jésus-Christ cette eau et cette huile, au profit de celui ou de celle qui les offre et donnez-leur la vertu de rendre la santé, d’éloigner les maladies, d’expulser les démons et de déjouer toutes leurs ruses : par Jésus-Christ notre espérance, avec lequel à vous gloire et honneur et au Saint-Esprit dans tous les siècles. Amen." (Lib. 8 § 29) Il est juste d’attribuer à saint Matthieu l’institution directe de l’eau bénite.

4/ Trois preuves principales qui établissent l’efficacité des sacramentaux

1. l’enseignement des théologiens,
2. la pratique de l’Eglise,
3. les faits.

5/ Comment les sacramentaux agissent-ils ?

A cette question, deux réponses des théologiens :
1. ex opere operato : par eux-mêmes.
2. ex opere operantis : en vertu des dispositions de celui qui en fait usage.

6/ Le nombre de sortes d’eau bénite

1. l’eau pour la consécration et la réconciliation des églises,
2. l’eau baptismale,
3. l’eau bénite ordinaire.

Elles diffèrent entre elles soit par la nature des éléments dont elles se composent, soit par la bénédiction spéciale donnée à chacune, en vue des usages auxquels cette eau mystérieuse est destinée.

7/ L’eau pour la consécration et la réconciliation des églises doit...

1. être bénite par l’évêque,
2. être composée de quatre éléments : 
          a. l’eau (élément purificateur par excellence),
          b. le sel (élément préservant de la corruption),
          c. la cendre (symbole énergique de la douleur et de l’humilité),
          d. et le vin (symbole de joie, de force et de vie, représente la divinité du Verbe).

Il y a dans le monde catholique deux jours, grands entre tous. Le premier est le jour de Pâques, immortel anniversaire de la résurrection du Verbe incarné. Le second est le jour de la Pentecôte, anniversaire non moins mémorable de la régénération du monde par le Saint-Esprit. Dès les premiers siècles, ces deux jours furent choisis pour l’administration solennelle du baptême. (Tertullien (155-222), Bapt., c. 19)

8/ Les éléments de l’eau baptismale

1. l’eau (le monde est sorti et est régénéré de l’eau),
2. l’huile des catéchumènes (huile d’olive bénite par l’évêque le Jeudi Saint),
3. le saint chrême (huile d’olive et baume bénit par l’évêque le Jeudi Saint, en mémoire de l’action de Madeleine).

Le nom d'olivier est donné à la nation juive à cause de l'abondance des fruits spirituels qu'elle a portée : Olivier fertile, beau, chargé de fruits, superbe, le Seigneur t'a appelé de ce nom. (Jr 11,16) De même que les patriarches et les prophètes sont la racine de cet olivier, ainsi sa grasse sève (Rm 11,17) est l'abondance de la grâce du Saint-Esprit, que les apôtres ont reçue avant tous les autres. Aussi fait-on dire à l'olivier dans le livre des Juges : Est-ce que je peux abandonner mon huile dont les dieux et les hommes se servent, et venir pour être promu, parmi les arbres ? (Jg 9,9) Et il est écrit dans un psaume : Comme de moëlle et de graisse mon âme soit remplie. (Ps 62,6) Ainsi donc les Gentils ont été élevés à la société de ce peuple, à savoir des patriarches, des Apôtres et des prophètes : Vous êtes concitoyens des saints et de la maison de Dieu, bâtis sur le fondement des Apôtres et des prophètes. (Ep 2,19-20)

Le cierge allumé d’un feu nouveau est l’emblème du Saint-Esprit qui, descendu sur la Vierge mère, descendit sur Notre Seigneur en forme de colombe et sur les apôtres en forme de langues de feu.

Le mot chrême veut dire onction, parfum avec lequel on fait des onctions. Il est appelé saint à cause de la bénédiction qui le consacre au culte de Dieu. Il représente le Christ lui-même, le Verbe incarné, venant en personne sanctifier l’eau baptismale comme il sanctifia l’eau du Jourdain.
"Ne vous imaginez pas que ce parfum soit une chose commune. De même que le pain de l’Eucharistie, après l’invocation du Saint-Esprit, n’est plus un pain ordinaire, mais le corps de Jésus-Christ; de même, le saint parfum n’est plus quelque chose de simple, ou, si vous voulez, de profane, mais un don de Jésus-Christ et du Saint-Esprit, devenu efficace par la présence de la Divinité." (S. Cyrille de Jérusalem (315-386), Catech., myst. de Confirm.)

Seul l’évêque peut faire l’eau de la consécration et bénir les éléments de l’eau baptismale. Tout prêtre peut faire de l’eau bénite ordinaire.

9/ Les éléments de l’eau bénite ordinaire

1. L’eau,
2. Le sel.

Un usage antique du sel était de commencer à le servir aux personnes à qui on donnait l’hospitalité. C’était le symbole d’une solide et durable amitié. Si, par hasard, le sel venait à se répandre sur la table, cet accident était un mauvais augure. On y voyait un signe que l’amitié ne serait pas de longue durée. De là la superstition de la salière renversée.

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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