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Les Dons I

 

 

 

LES DONS I

 

 

 

  1. Introduction
      
  2. Généralités sur les dons
     
     
    1. Définition du don
         
    2. Comment y a-t-il de dons ?
         
    3. Caractéristiques générales des dons 
        
    4. Quels sont les dons ?
        
  3. Explication individuelle des dons
       
  4. Ce qui s'oppose aux dons
       
  5. Explication des dons pris ensemble
       
  6. Quelques citations des Pères
       

1. Introduction
  
  Lorsque l'homme se fait baptiser, il reçoit le premier saint sacrement qui   marque le véritable début de l'initiation chrétienne même s'il a commencé sa   formation en vue de son baptême. Cette initiation a pour but de former   l'homme en chrétien, c'est-à-dire de le faire fuir le péché pour qu'il   s'attache à Dieu en accomplissant la Parole de Dieu dans ses œuvres, en vivant la   sain(t)e doctrine de l'Eglise.
 
  Comment peut-il progresser et parfaire cette foi naissante s'il ne possède   pas des armes le rendant aptes à produire des actes agréables à Dieu et   contribuant à son au salut ? Etre aidé par ses parrain et marraine ne lui   sera d'aucune utilité si eux-mêmes ne sont pas soutenus dans leur vie   chrétienne. C'est pourquoi, Dieu, dans son infinie bonté, offre au baptisé et   la grâce de Notre Seigneur et les dons de l'Esprit-Saint, ces derniers ayant   pour but d'aider le baptisé à poser des actes dignes de son appartenance à   Dieu en tant que fils, ces actes lui étant méritoires en vue du salut   désormais possible à cause de Notre Seigneur Jésus Christ.
  
  2. Généralités sur les dons
  

a. Définition du don
  
  Les dons sont des inspirations permanentes du Saint-Esprit, qui   perfectionnent les vertus en leur communiquant une nouvelle impulsion, une   énergie plus soutenue, une tendance plus élevée. Ils font mouvoir l'homme en   vue de sa fin surnaturelle. Ils ont pour but de faire produire au chrétien   des actes méritoires.
 
  "Les dons du   Saint-Esprit sont des habitudes surnaturelles qui nous disposent à obéir   promptement au Saint-Esprit." (S. Th., Ia, IIae, Q. 68, art. 3, corp.)
  
  b. Combien y a-t-il de dons ?
  
  Certains confondent charisme et don, dans le sens strict. Or est   véritablement don ce qui :

  1. ...contribue à la sanctification de celui qui les a reçus,
        
  2. ...est reçu au baptême, avec la grâce de Jésus Christ.
       

Au baptême, nous parlons d'infusion de l'Esprit-Saint dans l'âme   du nouveau chrétien, cette infusion s'accompagnant des dons de   l'Esprit-Saint. Les charismes sont une effusion de l'Esprit-Saint déjà infusé   et leur finalité est autre que celle des dons. C'est pourquoi nous   distinguons don et charisme. Dès lors, nous comptons sept dons.
 
  Ils forment, dit un concile, les sept grandes sanctifications du chrétien.
 
 
  c. Caractéristiques générales des dons
 
 
  Conservés et fortifiés par la prière, les sept dons du Saint-Esprit   deviennent entre les mains du chrétien des armes de précision contre ses   ennemis. Satan nous attaque avec sept armes qu'on appelle les sept péchés   capitaux. Les sept dons du Saint-Esprit en forment l'opposition adéquate.
 
  Les dons de Dieu sont donnés en germe au baptême, que le baptisé soit enfant   ou adulte. Ils sont appelés à grandir et à s'exprimer durant la vie du   chrétien. Les sept dons sont toujours donnés ensemble et simultanément.
 
 
  Les dons sont inférieurs aux vertus théologales. Ces vertus, en effet,   attachent l'âme à Dieu, tandis que les dons ne font que la mouvoir vers Lui.   Mais les dons sont supérieurs aux vertus morales, parce que les vertus   morales ne font qu'enlever les obstacles qui éloignent de Dieu, tandis que   les dons dirigent véritablement et meuvent vers Dieu (S. Th., Ia, IIae, Q. 68, art. 4, ad 3; et   art. 8, corp.) :

vertus cardinales < dons <   vertus théologales


  "Ainsi,   dans les dons, la sagesse et l'intelligence, la science et le conseil sont   préférés à la piété, à la force et à la crainte. Parmi ces trois derniers, la   piété est préférée à la force et la force à la crainte; comme la justice   elle-même est préférée à la force, et la force à la tempérance. Telle est la   supériorité relative des dons, pris en eux-mêmes."
 

piété, force et crainte < sagesse,   intelligence, science et conseil
  crainte < force < piété
  tempérance < force < justice


  "Considérés   sous le rapport des actes, la force et le conseil sont préférés à la science   et à la piété, parce que la force et le conseil s'exercent dans les cas   difficiles; la piété et même la science, dans les cas ordinaires. On voit que   la dignité des dons correspond à l'ordre dans lequel ils sont énumérés,   partie simplement, en tant que la sagesse et l'intelligence sont préférées à   toutes; partie suivant leur ordre d'application, en tant que le conseil et la   force sont préférés à la science et à la piété." (S. Th., Ia, IIae, Q. 68, art. 7, corp.)

science, piété < force, conseil 

d. Quels sont les dons ?
 
 
  C'est le prophète Isaïe qui les cite : Sur lui reposera l'Esprit du Seigneur esprit de sagesse et   d'intelligence, esprit de conseil et de force, esprit de   connaissance et de crainte de Seigneur. (Is 11,2-3)
 
  Pourquoi parle-t-on de sept dons alors que l'Ecriture n'en mentionne que six   ? La Septante   puis la Vulgate   incluront l'esprit de piété dans l'esprit de crainte puisque l'esprit de   piété ne peut être sans l'esprit de crainte. Cela nous donne alors sept dons,   le chiffre sept correspondant à la perfection qui sied divinement à   l'Esprit-Saint.
 
 
  3. Explication   individuelle des dons
 
 
  Pour expliquer les dons, nous nous appuierons sur la belle parole de S.   Antonin : "Les sept   dons du Saint-Esprit sont les sept Esprits envoyés par toute la terre contre   les sept Esprits mauvais dont parle l'Evangile. L'esprit de crainte chasse   l'esprit d'orgueil. L'esprit de piété chasse l'esprit d'envie. L'esprit de   science chasse l'esprit de colère. L'esprit de conseil chasse l'esprit   d'avarice. L'esprit de force chasse l'esprit de paresse. L'esprit   d'intelligence chasse l'esprit de gourmandise. L'esprit de sagesse chasse   l'esprit de luxure."
 
 
  1. La crainte est un don du Saint-Esprit qui nous   fait craindre Dieu, comme un père, et fuir le péché parce qu'il lui déplaît.
 
 
Corrigeons de suite ceux qui croient qu'avec l'Incarnation   du Verbe en la personne de Jésus Christ qui nous a révélé l'amour de Dieu   pour nous, la crainte n'a plus lieu d'être. La crainte revêt plusieurs formes   et l'une d'entre elles reste encore nécessaire aujourd'hui. Si cette forme   pieuse de crainte était vaine, pourquoi Isaïe parle-t-il du Messie, le Verbe   incarné, comme étant l'homme sur lequel reposera le don de crainte et les   autres dons ?

 
  Quels sont les effets ou les applications du don de crainte ?
 
  1. Le premier effet est de nous rendre humbles devant Dieu puisque l'homme ne   peut rien sans Dieu (Jn 15,5 ...séparés de moi, vous ne pouvez rien faire; Ga 6,3 si   quelqu'un croit être quelque chose, alors qu'il n'est rien, il s'abuse   lui-même).
 
  2. Le deuxième effet est de nous faire fuir le péché (Eccli 15,1 Celui qui craint Dieu fera le bien) et fuir devant le péché qui déplaît à Dieu (Eccli 1,27 La crainte du Seigneur chasse le péché).
 
 
  2. La piété est un don du Saint-Esprit qui nous   remplit d'affection filiale envers Dieu, et nous le fait honorer comme un   père.
 
 
 
Le don de piété diffère de la charité sous deux rapports :   l'esprit de piété est l'excitateur de la charité, comme le vent est   l'impulseur du navire. La charité nous fait aimer Dieu parce qu'il est   infiniment parfait et infiniment bienfaisant; le don de piété nous le fait   aimer, parce qu'il est père, plus père que tous les pères, père des chrétiens   et de tous les hommes que nous aimons comme des frères (S. Ant., 15, C. 1, p.   288).

 
  Le don de piété produit deux effets :
 
  1. le culte intérieur (qui se compose de tous les   sentiments de foi, d'espérance, de charité, imprimés dans un cœur amolli par   le feu de la piété filiale)
 
  2. et le culte extérieur (tout ce qui concerne le culte catholique).
 
  Les sept œuvres de miséricorde corporelle sont filles du   don de piété :
 
  1. Donner à manger à celui qui a faim, à boire à celui qui   a soif,
 
  2. Héberger le pèlerin,
 
  3. Vêtir celui qui est nu,
 
  4. Visiter le malade,
 
  5. Consoler le prisonnier,
 
  6. Racheter le captif,
 
  7. Ensevelir les morts.
 
  Les sept œuvres de miséricorde spirituelle sont filles du   don de piété :
 
  1. Instruire les ignorants,
 
  2. Reprendre ceux qui font mal,
 
  3. Donner conseil à ceux qui en ont besoin,
 
  4. Consoler les affligés,
 
  5. Souffrir patiemment les injures et les défauts d'autrui,
 
  6. Pardonner de bon cœur les offenses,
 
  7. Prier pour tous et pour ceux qui nous persécutent.
 
 
  3. La science est le don du Saint-Esprit qui   perfectionne le jugement, et nous fait discerner avec certitude, dans les   choses spirituelles, le vrai du faux, le bien du mal.
 
  Quels sont les effets/applications du don de science ?
 
  1. Le premier effet est de nous faire discerner avec certitude, le vrai du   faux, le solide de l'imaginaire, le vrai de ce qui n'est qu'apparent.
 
  2. Le deuxième effet est d'agir sur la volonté et de mettre ses actes en   harmonie avec les lumières de l'entendement.
 
  3. Le troisième effet est de rayonner sur toutes les sciences humaines, de   les orienter, de les féconder, de les ennoblir et de les affirmer.
 
 
  4. La force est le don du Saint-Esprit qui nous   communique le courage d'entreprendre de grandes choses pour Dieu et la confiance   de les accomplir malgré tous les obstacles.
 
 
D'après S. Antonin, il y a quatre différences entre le don   de force et la vertu de force :

 
  1. La vertu de force a sa sphère d'action dans les limites de la puissance   humaine et ne s'étend pas au-delà. Le don de force a la sienne dans la mesure   de la puissance divine, sur laquelle il s'appuie, suivant le mot du prophète   : En mon Dieu je   traverserai le mur; c'est-à-dire je renverserai tous   les obstacles, insurmontables aux forces naturelles.
 
  2. La vertu de force donne à l'âme le courage de braver les dangers mais non   la confiance de les braver et de les éviter tous, contrairement au don de   force.
 
  3. La vertu de force ne s'étend pas à tout ce qui est difficile car elle ne   s'appuie que sur la raison humaine contrairement au don de force comme le dit   Job : Placez-moi près de   vous et vienne m'attaquer qui voudra (Jb 17,3).
 
  4. La vertu de force ne conduit pas toujours ses entreprises à leur fin parce   qu'il ne dépend pas de l'homme d'atteindre le but de ses œuvres et d'éviter   tous les maux et tous les dangers : la preuve en est qu'il finit par y   succomber en mourant. Le don de force accomplit toutes ces consolantes   merveilles. En effet, il conduit l'homme à la vie éternelle, ce qui est la   fin de toutes les entreprises et la délivrance de tous les dangers comme dit   S. Paul : Je puis tout en   celui qui me fortifie (Ph 4,13).
 
  Quels sont les effets du don de force ?
 
  1. agir
 
  2. et souffrir; faire l'un et l'autre avec courage et persévérance.
 
 
  5. Le conseil est le don du Saint-Esprit qui nous   fait discerner avec certitude les meilleurs moyens d'arriver au ciel.
 
 
 
Quelle est la nécessité du don du conseil ? Parce qu'il   n'a pas la vérité en lui, l'homme est un être enseigné; et parce qu'il est un   être enseigné, il est forcément un être dirigé.

 
 
  6. L'entendement est le don du Saint-Esprit qui nous   fait comprendre et pénétrer les vérités surnaturelles.
 
 
Le don d'entendement produit deux effets :

 
  1. regarder les vérités à croire
 
  2. et les devoirs à pratiquer.
 
  Quelle est la nécessité du don d'entendement ?
 
  1. Illuminer l'esprit
 
  2. et ennoblir le cœur.
 
 
  7. La sagesse est le don du Saint-Esprit qui nous   communique, dans le plus haut degré, la connaissance et l'amour des choses   divines.
 
 
Le don de sagesse produit les effets suivants :

 
  1. inonder l'esprit d'une lumière supérieure à toute autre lumière,
 
  2. remplir le cœur d'un goût indicible pour Dieu et pour toutes les choses   divines.
  

Quelle est la nécessité du don de sagesse ? Celle de choisir   d'avoir le bon maître et le bon maître du don de sagesse est le Saint-Esprit.   En effet, si l'homme est libre de choisir son maître, il n'est pas libre de   ne pas en avoir.
 
 

  4. Ce qui s'oppose aux dons
 
 
  Les dons s'opposent aux péchés capitaux. (Les péchés capitaux tirent leur   raison d’être des dons comme procédant d’une créature orgueilleuse, au même   titre que la créature tire sa raison d’être de son Créateur. Ainsi, les dons   peuvent exister sans les péchés capitaux, ce qui est le cas au Ciel, mais les   péchés capitaux ne peuvent exister sans les dons car tout effet maléfique a   pour sujet une cause bonne.)
 
 
  1. L'orgueil s'oppose à la crainte parce que l'homme ne se glorifie   plus dans les œuvres divines mais dans ses propres œuvres (à l'image de Job   avant d'être éprouvé par Dieu), parce qu'il croit détenir la vérité au   détriment de la Vérité.
 
 
  2. Quelle est la nécessité du don de piété ? L'homme est placé entre deux   esprits opposés; quoi qu'il fasse, il obéit à l'un ou à l'autre. S'il n'est   pas inspiré par l'Esprit de piété, il est poussé par l'Esprit contraire. Quel   est-il ? C'est l'Esprit d'envie. S'attrister du bien des autres, se réjouir   de leur mal : voilà l'envie en elle-même.
 
 
  3. La colère s'oppose à la science : "L'Esprit de science repousse   l'Esprit de colère qui empêche de voir la vérité, ce qui est le but du don de   science." (S. Ant.)
 
 
  4. La paresse s'oppose à la force car elle nous empêche d’accomplir nos   devoirs de chrétien et de citoyen.
 
 
  5. Si l'Esprit de conseil se retire de l'homme ou du monde, sa place est   prise par l'Esprit d'avarice. Obscurcir l'entendement et fausser la volonté   est l'effet de l'avarice au point de faire oublier les véritables biens. L'avarice s'oppose au conseil, car elle engendre la dureté du cœur, la fourberie, la fraude,   la violence, la trahison...
 
 
  6. La gourmandise s'oppose à l'entendement car il est l'amour déréglé   du boire et du manger. C'est le sensualisme usurpant la place du   spiritualisme. C'est la chair victorieuse contre l'esprit. 
   

7. La luxure s'oppose à la sagesse car l'esprit n'est plus inondé de   Dieu mais des plaisirs issus des biens charnels. 

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

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Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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