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Le Silence

 

 

 

Le Silence

 

 

Seigneur, vous m'avez guéri ! dit le lépreux.
Ne le dis à personne, répondit Jésus.

Ô Seigneur, comme votre enseignement est sublime ! dit le mystique.
Maintenant, silence mon enfant, ajouta Jésus.

Seigneur, pourquoi ne me parlez-vous plus depuis si longtemps ? demanda le fidèle.
Et Jésus ne répondit point.

Voici trois exemples de rencontre personnelle avec Dieu que certains parmi vous ont peut-être connue. Ô comme le silence peut nous peser, nous attrister, nous faire douter, nous plonger dans la sécheresse, nous détourner même de Dieu ! Et pourtant, ce n'est pas pour rien qu'il est dit que le silence est d'or et la parole d'argent.

Lorsque nous prions, combien de fois sommes-nous sans réponse ? Nous adressons nos plaintes, nos désirs, nos bénédictions au Seigneur et, en retour, nous n'avons droit qu'au silence. Ce silence, en dehors d'une insuffisante disponibilité de l'âme, est toujours voulu justement par Dieu. Il est la source de la vraie patience et cette patience doit conduire l'âme à la fidélité, à la foi.

Mais souvent nous nous lassons de devoir être patients et nous aimerions un signe, une parole, un geste de Dieu envers nous-mêmes. Mais Dieu ne réagit pas et telle sa volonté. Nous nous entêtons et nous ne comprenons pas que Dieu nous demande d'accepter d'incliner notre volonté devant la sienne. Cette inclination ne doit pas signifier une supériorité écrasante mais une acceptation de l'âme à renoncer à sa propre volonté pour se soumettre à la volonté divine, par amour de Dieu. Ce renoncement est une forme de mortification et elle est demandée à l'âme désireuse de s'approcher plus près encore de Dieu.
=> silence => patience => volonté => mortification

Dieu peut guérir un malade et il arrive que Dieu peut parle en secret à l'âme, lui demandant de ne rien dire, de garder le secret, le silence. D'abord parce qu'une guérison physique n'est pas toujours définitive puisque Satan ne cesse de harceler le guéri et celui-ci doit continuer de rendre grâces, de glorifier le Seigneur pour s'être penché sur son enfant afin de le soigner comme nul autre médecin. Ce silence peut trahir cette jalousie de Dieu qui souhaite être connu dans le secret de l'âme et non dans des choses extérieures. En allant plus loin, nous y voyons la grandeur de l'amour de Dieu pour son enfant. Ce silence imposé doit permettre à l'âme de méditer sur sa guérison, sur cet acte miraculeux de Dieu, ainsi que sur la grandeur divine, sur la miséricorde, sur la grâce, sur la bonté infinie, sur la charité. Et ce temps silencieux de méditation est toujours propice pour l'âme qui reconnaît plus fortement son besoin de conversion de son coeur, dont l'image est la guérison de son corps. La guérison du corps malade n'est pas une fin en soi ni uniquement une expression indéniable de la toute puissance de Dieu mais un appel particulier envers l'âme de poursuivre cette conversion dans le repentir, dans la reconnaissance de ses péchés.
=> silence => guérison => conversion, repentir

Lorsque le chrétien progresse dans la foi, il peut lui arriver de recevoir l'immense joie d'avoir le Seigneur lui parler, lui enseigner certaines choses. Et l'âme ravie exprime sa joie avec ses proches, son prêtre, son directeur. Puis vient une période où Dieu semble l'avoir abandonné. Le chrétien continue de prier, d'implorer Jésus de lui adresser, à défaut de quelques mots, un signe de sa présence. Mais il ne se passe rien, absolument rien. Le chrétien vit dans un désert, comme abandonné de sa plus grande source de joie. C'est là que nous voyons qu'il y a plusieurs sortes de chrétiens. Trop d'entre eux finissent par désespérer, par croire que finalement Dieu va et vient comme bon lui semble, auprès de ses enfants. Le doute l'emportant, soit leur foi dépérisse peu à peu, soit ils se tournent vers des religions spectacles ou des fausses religions, soit ils se détournent de Dieu et préfèrent s'attacher à des signes visibles mais vains car ne contribuant pas au salut de l'âme. D'autres, en minorité, savent que ce désert, cette apparente absente de Dieu n'est pas un désert comme celui que nos sens peuvent appréhender avec les déserts de sable, de caillou ou encore de glace. Dieu semble absent et ignorer son enfant mais il est toujours là, bien présent, mais caché dans le secret du coeur du fidèle. Ce silence éprouve l'âme qui, ayant déjà tant reçu de Dieu, doit maintenant prouver de quoi elle est capable, comment elle vit devant les tentations, comment elle réagit devant la concupiscence, comme étant seule devant une foule formée de péchés en dévenir, de tentations diverses, de doutes, de peur, de désespoir, de plaisirs malsains. Cette foule s'approche de l'âme seule, vivant dans le silence, isolée de Dieu, mais Dieu est là, à l'écoute, aimant encore et désireux de voir cet enfant continuer de faire confiance à l'adorable Trinité. L'âme s'abandonne, reconnaissant alors qu'elle ne peut rien par elle-même et que c'est seulement en Dieu qu'elle pourra affronter cette foule immense et sortir triomphante de ce combat contre cette foule. La foule approche, si menaçante, si puissante, et l'âme s'abandonne en Dieu, lui remettant tout. Cette humilité plaît à Dieu qui vient secourir l'âme et qui lui laisse toute la place de son être pour triompher de cette foule, pour la chasser loin de l'âme. L'âme alors triomphante par la foi, en ayant refusé de céder dans le silence, reconnaît que l'humilité que Dieu lui a demandée lui ouvre la porte de la glorification. Dieu récompense cette âme fidèle dans le silence, jusque dans l'humilité, voire parfois l'humiliation.
=> silence => humilité => glorification

Dieu peut vouloir enseigner une âme, soit parce qu'elle en a besoin pour ne pas tomber, pour ne pas commettre des erreurs, soit pour la récompenser et lui révéler quelques mystères divins. Et Dieu lui demande le silence, un silence total, soumis. L'élève écoute son professeur qui s'adresse à lui. C'est un monologue imposé, non par supériorité mais par autorité. Dieu alors lui révèle quelques divines délices puis il s'éloigne de l'âme enseignée. L'âme, remplie de Dieu, est entourée d'un silence absolu qui n'est pas du vide mais un jardin où des graines de Dieu ont été plantées. Mais les yeux de la foi ne voient pas encore les fruits de Notre Seigneur. Silence mon enfant ! L'âme est isolée dans le silence afin de méditer sur l'enseignement de Dieu, afin de laisser mieux imprégner en elle, et plus profondément, ces pépites divines. Cette méditation est accompagnée invisiblement par Dieu et cet engrais divin va peu à peu faire éclore de nouvelles fleurs, des fruits aux parfums variés mais choisis par Dieu, selon la prédestination de l'âme. Les graines sortent du silence pour donner des fleurs et ces fleurs donneront de beaux fruits, couronnant ainsi l'âme fidèle dans le silence voulu par Dieu. Cet enseignement aura révélé à l'âme la vérité du monde, non du monde visible mais celle de la Jérusalem Céleste dans laquelle elle est appelée un jour à vivre éternellement.
=> silence => écoute => enseignement => vérité

Le sens premier de cette phrase est à resituer dans son contexte, dans le sermon sur la montagne. Certes, le sel suffit à donner du goût aux aliments, mais Jésus utilise une analogie pour faire comprendre quelque chose de plus profond, de plus important.

Comment savoir si un aliment est bon ou pas ? En le goûtant. Effectivement, si vous bandez les yeux d'un enfant et que vous lui faites goûter un aliment sans sel, puis le même aliment avec du sel, il sentira immédiatement la différence et il appréciera l'apport du sel.

Le sens profond s'obtient non dans les traductions bibliques françaises mais dans la traduction latine. Le mot sagesse vient de la racine goûter puisque le latin sapiere signifie aussi avoir le goût. Or, l'enseignement de Jésus dans ce passage de l'Evangile est de montrer que sa doctrine donne un autre sens à la vie, le vrai sens de la vie qui, une fois révélé par la grâce et les lumières de la foi chrétienne, nous montre combien la vie sans la foi est fade à côté. D'autre part, cette phrase exhorte les disciples à conserver précieusement ce qu'ils entendent par la bouche du Verbe.

Le moment venu, en réalité à la Pentecôte,  l'Esprit-Saint envoyé par Jésus expliquera aux Apôtres le sens réel et fort de chaque parole prononcée par Notre Seigneur. Il insiste sur la nécessité absolue pour eux de conserver l'Evangile en leur coeur car il donnera de beaux fruits après l'Ascension du Christ. Mais si les Apôtres ne sont pas attentifs aux paroles divines, qui donc viendra enseigner aux hommes qui est le vrai Dieu, qui est celui qui est venu pour sauver le monde ?

Ainsi, la foi chrétienne révèle le vrai sens de la vie, et il appartient à chaque homme qui aspire à suivre Notre Seigneur à s'abandonner à l'Esprit-Saint pour mieux s'imprégner de la doctrine du Christ, pour mieux vivre l'Evangile, pour être non plus des morts (dans la chair) mais des vivants dans le Christ, par la foi en la très Adorable Trinité Sainte, des saints par le Sang versé par le Christ crucifié sur sa foi.

 

Bien fraternellement dans le Christ,

votre dévoué saint Augustin

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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