Le Mal

 

 

Le Mal

 

 

 Effectivement la formule de Jean-Paul II est la réponse la plus éclatante pour montrer que Dieu n'aime pas le mal ou le permet à des causes apparemment humaines.

Mais la difficulté de cette formule est cependant de taille.

Car si elle est la réponse la plus élevée, toute âme qui est en recherche sur cette épineuse question, n'est pas nécessairement apte à s'élever pour embrasser cette réponse et tomber dans une reconnaissance juste et amoureuse envers le Créateur.

Si Dieu n'est pas le créateur du mal mais que rien ne se réalise dans l'univers, en particulier sur notre terre, sans la Providence comment expliquer le mal ?

Une des réponses intermédiaires se trouve dans le libre de Job qui exige d'être lu et relu avant d'être patiemment médité afin d'éviter certaines erreurs enseignées.

Et si cela ne suffisait pas à apporter des éléments de réponses satisfaisants, il restera toujours les Psaumes où le roi David, malgré les souffrances qu'il endure, ne cesse d'implorer le Dieu d'Amour afin de le protéger des pièges du monde, de l'élever dans la connaissance du Vrai et de l'aider à vivre sans tomber devant la moindre difficulté.

La théologie enseigne une vérité importante mais trop peu rappelée : puisque Dieu a créé le monde, il est partout dans le monde - sans être le monde.

Cela signifie que même si nous sommes entourés de désespoirs, de peurs, de manque de foi, d'horreurs, rappelons-nous que Dieu est toujours là, même si nous ne le voulions pas, et que sa main nous est tendue, de notre conception jusqu'à notre mort.

Ô Père, vous qui m'avez créé, ayez pitié de moi et montrez-moi le chemin qui mène à vous !

Nourrissez ma lampe, engraissez-la de votre onction et que votre Esprit me permette de voir le Christ près de vous, mais d'abord si proche de moi.

A vouloir si bien et simplement parler de la grâce et de la miséricorde divines, ce prêtre a des propos parfois inexacts voire erronés...

Si Adam n'est pas un être individuel mais un être collectif, veut-il dire qu'Adam ne fut pas un homme mais un groupe, une dynastie ou une descendance d'individus ?

Tout homme est, dès l'origine, tenté de se rebeller. Sans parler de la Très Sainte  Mère de Dieu qui ne s'est jamais rebellée, c'est oublier la vie exceptionnelle de certains saints et saintes qui, s'ils ont péché durant leur vie, ne se sont pas rebellés. Je ne donnerai que l'exemple de la grande sainte Catherine de Sienne dont son dernier confesseur, le bienheureux père Raymond de Capoue, ne vit en elle aucune trace de péché si ce n'est le péché originel.

Le récit de la Genèse nous révèle la nature de ce "péché d'origine" :

il naît de la méfiance de Dieu. Il est plus exact de dire que le péché originel est non pas une manifestation de méfiance envers Dieu, mais un péché d'ambition, d'orgueil : celui de devenir des dieux sans passer par Dieu.

Le serpent dit à Adam : Dieu ne veut pas ton bonheur. Ce serpent - en fait, cet animal deviendra serpent après la condamnation de Dieu - propose plutôt à Eve une connaissance propice à donner un bonheur autre (et plus rapide) que celui que Dieu a réservé pour Adam et Eve.

...tous nous sommes sauvés en Jésus-Christ. Cette affirmation peut être tendancieuse : quoi que je fasse, je suis sauvé par Jésus, même si je ne crois pas en lui, etc. Corrigeons cette erreur en disant que Dieu, en la personne du Christ, désire nous donner, à tous, sans exception, sa miséricorde, mais nous ne sommes pas pour autant tous sauvés et la faute en revient non à l'insuffisance de la Passion du Christ mais au refus de certains de se soumettre au Christ (cf. blasphème contre l'Esprit-Saint). La liturgie actuelle enseigne malheureusement parfois (dans la bouche de certains prêtres) que nous sommes (déjà) tous sauvés par le Christ, confondant ainsi multitude avec beaucoup. C'est aller plus loin encore que le salut par la foi seule (sic !)...

Ce que nous retenons néanmoins du propos du frère, c'est que, autant le péché originel a privé l'homme du salut, autant la grâce du Christ rouvre la porte du Ciel à qui désire suivre le Christ. La grâce christique surpasse le péché originel car non seulement elle lave l'homme de tout péché, mais elle le rachète et le sublime afin de faire de lui un enfant divin, pleinement vivant dans le Ciel.

Une manière de montrer que Dieu n'a pas pu créer le mal est de reprendre le juste raisonnement de saint Thomas d'Aquin.

Puisque Dieu est (Ex 3,14; He 13,8; Rev 1,8 )

et que Dieu est bon (I Ch 16,34; Jud 13,21; Ps 24,8; Ps 33,9; etc.),

 alors ce qui n'est pas est mauvais (Ps 100,3; Pr 15,26).

Ainsi, si le bien a une existence propre, le mal n'existe pas par lui-même (même s'il existe parce qu'il y a le bien quelque part). Cette proposition n'est pas toujours acceptée au regard des monstruosités dont l'homme a fait preuve depuis des milliers d'années (guerres, génocides, meurtres (homicides, suicides, infanticides, euthanasies, avortements), famines, maladies, terrorisme, drogues, esclavagismes, hérésies, médias, etc.)

Ces faits sont quantifiables puisqu'on peut dire qu'il y a eu tant de morts dans un guerre, tant de morts à cause d'un virus, tant de sans-abris, tant de morts de faim dans tel pays, etc. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'il est plus facile de quantifier ce qui touche à la souffrance et l'injustice que ce qui touche au bien et à la justice.

Tous ces faits ne s'opposent en réalité absolument pas à la proposition "le bien existe, le mal n'existe pas (en lui-même)" puisque nous parlons de guerre par rapport à la paix, de maladie par rapport à la santé, de souffrance par rapport au bien-être, de mort par rapport à la vie, etc. Puisque Dieu est bon, la théologie, s'appuyant sur l'Ecriture et la raison, montre que Dieu ne peut pas non plus être mauvais. Dieu ne peut pas être et ne pas être ou Dieu ne peut pas être et être son opposé. Ou quelque chose est ou quelque chose n'est pas.

Ainsi, les Anges fidèles vivent en présence de Dieu alors que les Démons vivent dans l'absence de Dieu. Tant qu'Adam et Eve ne péchèrent pas, ils vécurent dans l'Eden; dès lors que Dieu les fit réaliser qu'ils avaient péché, ils furent retirés de l'Eden. Faire le mal à autrui, c'est lui envier son bien, c'est le vouloir pour soi, c'est le retirer à autrui qui voit alors le bien se transformer en absence de bien, c'est-à-dire en mal. De la proposition initiale, il faut alors dire que tout ce que Dieu a créé est bon puisque ayant une existence dont la fin était de glorifier Dieu, mais qu'il se passa ensuite quelque chose pour que le bien fut en quelque sorte concurrencé par le mal (comme entre Caïn et Abel).

L'Ecriture nous enseigne clairement que le bien est en conformité avec la volonté de Dieu tandis que le mal est en conformité avec la volonté humaine faisant librement une abstraction complète de la volonté divine. Le péché d'Adam fut un acte qui se tourna uniquement vers la volonté de l'homme, au détriment du respect de la volonté de Dieu. De là une définition simple du péché est un acte qui s'oppose à la volonté de Dieu. Nous parlons de tentation dès qu'il y a confrontation entre deux volontés, celle de Dieu et celle d'une créature raisonnable, le péché étant la concrétisation (extérieure) de la tentation, la créature raisonnable ayant succombé.
Le mal peut aussi être considéré comme

1. une déchéance par rapport à un état naturel, comme la maladie ou un accident,

2. un amoindrissement, comme la fatigue,une diminution, comme la vieillesse qui diminue les forces physiques.

Mais puisque le mal se justifie toujours par rapport au bien, si le bien est supprimé, alors il n'y a plus de mal. Cela signifie que le mal ne peut en aucun cas détruire totalement le bien. C'est ce qu'on lit en partie dans la
Révélation, lorsque le Mal combat le Bien, sans jamais réussir à le vaincre, parce que le mal n'a pas d'existence sans bien, alors que le Bien finit par triompher du Mal, parce que le Bien existe avec ou sans Mal et que la splendeur du Bien est manifestée aux yeux de tous en l'absence de tout Mal.

Cela signifie aussi que le mal ne change pas ce qui est intermédiaire. Ainsi le mal ne changea pas la nature humaine ni ses capacités (ou attributs) mais les dévia de leur fin naturelle. Cela est vrai pour les Anges déchus. Leur péché ne changea point leur nature mais priva ces Anges de la joie promise aux fidèles à Dieu, d'une connaissance certaine de mystères divins, d'une capacité à oeuvrer pour leur bien, puisque leur capacité à oeuvrer n'est désormais qu'envers le mal, suivant le secours indirect Providence mais sans l'approbation de Dieu ! Nous ne parlons plus de participation accidentelle à la nature divine par la grâce de Dieu mais de participation miséricordieuse à la vie divine car, sans cette vie, les Démons ne sont plus, ils ne peuvent ni se mouvoir, ni être, ni vivre.

Cela signifie encore que le mal "pur" n'existe pas puisqu'il s'appuie toujours sur le bien. Aussi imaginer un monde où seul le mal existerait est pur fantasme. Dire aussi qu'une personne est totalement mauvaise parce qu'elle a commis des actes d'une cruauté sans égale n'est pas permis. Quand bien même un homme serait un monstre, il y aura toujours en lui une parcelle de bien. Cela permet non pas d'essayer de justifier les criminels ou de trouver prétexte pour alléger leurs peines mais de garder un espoir pour des proches qui auraient pu passer la majorité de leur vie à faire du mal. Dieu pourra toujours s'appuyer sur ce bien, même s'il est minime, pour convertir cet homme et en faire un saint. Saint Paul ne s'acharna-t-il pas contre les chrétiens ?

Le roi Clovis ne fut-il pas un barbare ? Il existe bien d'autres exemples non connus mais connus seulement par des proches de la famille. Puisque tout espoir de conversion est alors permis, cela montre clairement la nécessité de prier pour l'Eglise et pour la conversion du monde.
Le péché d'Adam eut pour objet le fruit de la connaissance. Cela montre que Dieu créa l'homme avec la faculté de connaître. Cette faculté associée à la volonté fit naître l'appétit, celui de goûter au fruit défendu. Pour y goûter, Adam détourna la vertu que Dieu déposa en la nature humaine, afin de passer à l'acte. Dans ces différents processus, nous ne voyons pas Dieu intervenir pour pousser Adam à commettre le péché mais c'est Adam qui choisit librement de passer de ce qui fut porté à sa connaissance à l'acte.

Nous le voyons clairement, en aucun cas, malgré l'acharnement du mal (ou du Mal), il ne peut y avoir contrariété par rapport au Plan de Dieu ni par rapport à Dieu Lui-même. Mieux encore, l'Evangile enseignera que le Christ Jésus a mis fin au règne de la mort et du mal

(He 2,14 lui aussi y a participé également, afin de briser par sa mort la puissance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable), c'est-à-dire que, désormais, plus rien ne pourra séparer le saint de Dieu

(Rm 8,35-39), pourvu qu'il souffre sa foi

(Rm 8,17 héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui) dans le monde jusque la mort

(Mt 10,22 celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.), devenue la porte d'entrée au Ciel.

Précisons un point important au sujet des démons - Anges déchus et âmes humaines damnées. Peut-on encore parler d'une existence de bien en eux, même minime, alors qu'ils s'acharnent à jamais contre le Créateur et la Création ? Ces esprits - utilisons ce terme ici dans le sens large - sont à jamais marqués dans ce qui les a condamnés, savoir le mal qui fut le rejet définitif de Dieu.

Aussi ne peut-on dire qu'il y a encore possibilité pour les démons de faire du bien. S'ils peuvent encore faire du bien, c'est contre leur volonté, parce que Dieu se sert d'eux comme instrument afin de manifester Son existence, Sa miséricorde et Sa justice à ceux qui vivent encore ici-bas : les possédés qui ont parlé de Dieu en bien ont parlé malgré eux, d'abord le démon parlant dans une créature humaine, la volonté démoniaque l'emportant sur la volonté humaine, ensuite le démon voyant la volonté de Dieu s'imposer face à sa volonté propre afin de révéler des choses utiles pour le salut des témoins.

Il y a aussi possibilité de parler du mal envers Dieu, du mal envers son prochain, du mal envers soi-même, du mal envers ce qui est en-dessous (comme les animaux), du mal envers l'Eglise, du mal envers les non-catholiques, etc. mais c'est s'écarter du sujet initial, comment définir le mal. (*) Le feu de Dieu a pour but la purification de l'âme et pour fin la glorification tandis que la feu satanique a pour but la souillure et la douleur et pour fin la damnation. C'est pourquoi, même si en Dieu il n'y a aucun mal, il faut préciser aucun mal comme celui qui existe dans ses ennemis : le mal divin purifie pour élever dans la gloire tandis que le mal satanique souille pour abaisser dans la souffrance.

"...C'est la destruction de ce règne que poursuit l'Apôtre, quand il dit : Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel.

(Rm 6,12). Or, le règne du péché est détruit et renversé tout à la fois, et par la damnation de ceux qui persévèrent dans le péché, et à qui la justice divine assigne une place, qui les met dans l'impossibilité de nuire aux justes qui règnent avec Jésus-Christ.

Considérez l'Apôtre Paul, ne vous paraît-il pas venger dans sa personne le martyr Etienne, lorsqu'il s'écrie :

Je combats, non comme frappant l'air, mais je châtie mon corps et je le réduis en servitude?

Car ce qu'il terrassait en lui, ce qu'il affaiblissait, ce qu'il réglait sagement après en avoir triomphé, c'était ce qui avait servi d'instrument pour persécuter Etienne et les autres chrétiens. Qui donc pourrait prouver que telle n'est pas la vengeance que les saints martyrs ont demandée à Dieu, puisqu'ils ont bien pu en toute justice demander pour leur vengeance personnelle la fin de ce monde où ils avaient supporté les plus grandes extrémités ?

Or, ceux qui prient de la sorte, prient pour leurs ennemis qui sont susceptibles d'être guéris, mais sans prier contre ceux qui refusent obstinément la guérison qui leur est offerte,

parce que Dieu qui les châtie n'est point un bourreau cruel, mais un sage et juste ordonnateur de toutes choses. Nul doute n'est donc ici possible, nous devons aimer nos ennemis, faire du bien à ceux qui nous haïssent, et prier pour ceux qui nous persécutent."

(S. Aug., Commentaire du sermon sur la montagne, Livre I, chap. XXII, art. 77)

Une manière de montrer que Dieu n'a pas pu créer le mal est de reprendre le juste raisonnement de saint Thomas d'Aquin.

Puisque Dieu est (Ex 3,14; He 13,8; Rev 1,8 )

et que Dieu est bon (I Ch 16,34; Jud 13,21; Ps 24,8; Ps 33,9; etc.),

alors ce qui n'est pas est mauvais (Ps 100,3; Pr 15,26).

Ainsi, si le bien a une existence propre, le mal n'existe pas par lui-même (même s'il existe parce qu'il y a le bien quelque part). Cette proposition n'est pas toujours acceptée au regard des monstruosités dont l'homme a fait preuve depuis des milliers d'années (guerres, génocides, meurtres (homicides, suicides, infanticides, euthanasies, avortements), famines, maladies, terrorisme, drogues, esclavagismes, hérésies, médias, etc.) Ces faits sont quantifiables puisqu'on peut dire qu'il y a eu tant de morts dans un guerre, tant de morts à cause d'un virus, tant de sans-abris, tant de morts de faim dans tel pays, etc. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'il est plus facile de quantifier ce qui touche à la souffrance et l'injustice que ce qui touche au bien et à la justice.

Tous ces faits ne s'opposent en réalité absolument pas à la proposition "le bien existe, le mal n'existe pas (en lui-même)" puisque nous parlons de guerre par rapport à la paix, de maladie par rapport à la santé, de souffrance par rapport au bien-être, de mort par rapport à la vie, etc. Puisque Dieu est bon, la théologie, s'appuyant sur l'Ecriture et la raison, montre que Dieu ne peut pas non plus être mauvais. Dieu ne peut pas être et ne pas être ou Dieu ne peut pas être et être son opposé. Ou quelque chose est ou quelque chose n'est pas. Ainsi, les Anges fidèles vivent en présence de Dieu alors que les Démons vivent dans l'absence de Dieu. Tant qu'Adam et Eve ne péchèrent pas, ils vécurent dans l'Eden; dès lors que Dieu les fit réaliser qu'ils avaient péché, ils furent retirés de l'Eden. Faire le mal à autrui, c'est lui envier son bien, c'est le vouloir pour soi, c'est le retirer à autrui qui voit alors le bien se transformer en absence de bien, c'est-à-dire en mal. De la proposition initiale, il faut alors dire que tout ce que Dieu a créé est bon puisque ayant une existence dont la fin était de glorifier Dieu, mais qu'il se passa ensuite quelque chose pour que le bien fut en quelque sorte concurrencé par le mal (comme entre Caïn et Abel).

L'Ecriture nous enseigne clairement que le bien est en conformité avec la volonté de Dieu tandis que le mal est en conformité avec la volonté humaine faisant librement une abstraction complète de la volonté divine. Le péché d'Adam fut un acte qui se tourna uniquement vers la volonté de l'homme, au détriment du respect de la volonté de Dieu. De là une définition simple du péché est un acte qui s'oppose à la volonté de Dieu. Nous parlons de tentation dès qu'il y a confrontation entre deux volontés, celle de Dieu et celle d'une créature raisonnable, le péché étant la concrétisation (extérieure) de la tentation, la créature raisonnable ayant succombé.

Le mal peut aussi être considéré comme
1. une déchéance par rapport à un état naturel, comme la maladie ou un accident,
2. un amoindrissement, comme la fatigue,
3. une diminution, comme la vieillesse qui diminue les forces physiques.

Mais puisque le mal se justifie toujours par rapport au bien, si le bien est supprimé, alors il n'y a plus de mal. Cela signifie que le mal ne peut en aucun cas détruire totalement le bien. C'est ce qu'on lit en partie dans la Révélation, lorsque le Mal combat le Bien, sans jamais réussir à le vaincre, parce que le mal n'a pas d'existence sans bien, alors que le Bien finit par triompher du Mal, parce que le Bien existe avec ou sans Mal et que la splendeur du Bien est manifestée aux yeux de tous en l'absence de tout Mal.
Cela signifie aussi que le mal ne change pas ce qui est intermédiaire. Ainsi le mal ne changea pas la nature humaine ni ses capacités (ou attributs) mais les dévia de leur fin naturelle. Cela est vrai pour les Anges déchus. Leur péché ne changea point leur nature mais priva ces Anges de la joie promise aux fidèles à Dieu, d'une connaissance certaine de mystères divins, d'une capacité à oeuvrer pour leur bien, puisque leur capacité à oeuvrer n'est désormais qu'envers le mal, suivant le secours indirect Providence mais sans l'approbation de Dieu ! Nous ne parlons plus de participation accidentelle à la nature divine par la grâce de Dieu mais de participation miséricordieuse à la vie divine car, sans cette vie, les Démons ne sont plus, ils ne peuvent ni se mouvoir, ni être, ni vivre.

Cela signifie encore que le mal "pur" n'existe pas puisqu'il s'appuie toujours sur le bien. Aussi imaginer un monde où seul le mal existerait est pur fantasme. Dire aussi qu'une personne est totalement mauvaise parce qu'elle a commis des actes d'une cruauté sans égale n'est pas permis. Quand bien même un homme serait un monstre, il y aura toujours en lui une parcelle de bien. Cela permet non pas d'essayer de justifier les criminels ou de trouver prétexte pour alléger leurs peines mais de garder un espoir pour des proches qui auraient pu passer la majorité de leur vie à faire du mal. Dieu pourra toujours s'appuyer sur ce bien, même s'il est minime, pour convertir cet homme et en faire un saint. Saint Paul ne s'acharna-t-il pas contre les chrétiens ?

Le roi Clovis ne fut-il pas un barbare ?

Il existe bien d'autres exemples non connus mais connus seulement par des proches de la famille. Puisque tout espoir de conversion est alors permis, cela montre clairement la nécessité de prier pour l'Eglise et pour la conversion du monde.

Le péché d'Adam eut pour objet le fruit de la connaissance. Cela montre que Dieu créa l'homme avec la faculté de connaître. Cette faculté associée à la volonté fit naître l'appétit, celui de goûter au fruit défendu. Pour y goûter, Adam détourna la vertu que Dieu déposa en la nature humaine, afin de passer à l'acte. Dans ces différents processus, nous ne voyons pas Dieu intervenir pour pousser Adam à commettre le péché mais c'est Adam qui choisit librement de passer de ce qui fut porté à sa connaissance à l'acte.

Nous le voyons clairement, en aucun cas, malgré l'acharnement du mal (ou du Mal), il ne peut y avoir contrariété par rapport au Plan de Dieu ni par rapport à Dieu Lui-même. Mieux encore, l'Evangile enseignera que le Christ Jésus a mis fin au règne de la mort et du mal

(He 2,14 lui aussi y a participé également, afin de briser par sa mort la puissance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable), c'est-à-dire que, désormais, plus rien ne pourra séparer le saint de Dieu

(Rm 8,35-39), pourvu qu'il souffre sa foi

(Rm 8,17 héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui) dans le monde jusque la mort

(Mt 10,22 celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.), devenue la porte d'entrée au Ciel.

Précisons un point important au sujet des démons - Anges déchus et âmes humaines damnées. Peut-on encore parler d'une existence de bien en eux, même minime, alors qu'ils s'acharnent à jamais contre le Créateur et la création ? Ces esprits - utilisons ce terme ici dans le sens large - sont à jamais marqués dans ce qui les a condamnés, savoir le mal qui fut le rejet définitif de Dieu. Aussi ne peut-on dire qu'il y a encore possibilité pour les démons de faire du bien. S'ils peuvent encore faire du bien, c'est contre leur volonté, parce que Dieu se sert d'eux comme instrument afin de manifester Son existence, Sa miséricorde et Sa justice à ceux qui vivent encore ici-bas : les possédés qui ont parlé de Dieu en bien ont parlé malgré eux, d'abord le démon parlant dans une créature humaine, la volonté démoniaque l'emportant sur la volonté humaine, ensuite le démon voyant la volonté de Dieu s'imposer face à sa volonté propre afin de révéler des choses utiles pour le salut des témoins.

Il y a aussi possibilité de parler
du mal envers Dieu,
du mal envers son prochain,
du mal envers soi-même,
du mal envers ce qui est en-dessous (comme les animaux),
du mal envers l'Eglise,
du mal envers les non-catholiques, etc.
mais c'est s'écarter du sujet initial, comment définir le mal.

(*) Le feu de Dieu a pour but la purification de l'âme et pour fin la glorification tandis que la feu satanique a pour but la souillure et la douleur et pour fin la damnation. C'est pourquoi, même si en Dieu il n'y a aucun mal, il faut préciser aucun mal comme celui qui existe dans ses ennemis : le mal divin purifie pour élever dans la gloire tandis que le mal satanique souille pour abaisser dans la souffrance.

Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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