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Le Mal II

 

 

Le Mal

 

 

Maintenant que nous savons que le mal ne fut pas créé par Dieu (Q18) mais par Lucifer puis par Adam (Q19) et qu'il provient d'une volonté défaillante librement usée (Q20), comment peut-on définir le mal ?

Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,

Une manière de montrer que Dieu n'a pas pu créer le mal est de reprendre le juste raisonnement de saint Thomas d'Aquin.

Puisque Dieu est (Ex 3,14; He 13,8; Rev 1,8 )

et que Dieu est bon (I Ch 16,34; Jud 13,21; Ps 24,8; Ps 33,9; etc.),

alors ce qui n'est pas est mauvais (Ps 100,3; Pr 15,26).

Ainsi, si le bien a une existence propre, le mal n'existe pas par lui-même (même s'il existe parce qu'il y a le bien quelque part).

Cette proposition n'est pas toujours acceptée au regard des monstruosités dont l'homme a fait preuve depuis des milliers d'années (guerres, génocides, meurtres (homicides, suicides, infanticides, euthanasies, avortements), famines, maladies, terrorisme, drogues, esclavagismes, hérésies, médias, etc.) Ces faits sont quantifiables puisqu'on peut dire qu'il y a eu tant de morts dans un guerre, tant de morts à cause d'un virus, tant de sans-abris, tant de morts de faim dans tel pays, etc. Il est d'ailleurs surprenant de constater qu'il est plus facile de quantifier ce qui touche à la souffrance et l'injustice que ce qui touche au bien et à la justice.

Tous ces faits ne s'opposent en réalité absolument pas à la proposition "le bien existe, le mal n'existe pas (en lui-même)" puisque nous parlons de guerre par rapport à la paix, de maladie par rapport à la santé, de souffrance par rapport au bien-être, de mort par rapport à la vie, etc.

Puisque Dieu est bon, la théologie, s'appuyant sur l'Ecriture et la raison, montre que Dieu ne peut pas non plus être mauvais. Dieu ne peut pas être et ne pas être ou Dieu ne peut pas être et être son opposé.

Ou quelque chose est ou quelque chose n'est pas.

Ainsi, les Anges fidèles vivent en présence de Dieu alors que les Démons vivent dans l'absence de Dieu. Tant qu'Adam et Eve ne péchèrent pas, ils vécurent dans l'Eden; dès lors que Dieu les fit réaliser qu'ils avaient péché, ils furent retirés de l'Eden.

Faire le mal à autrui, c'est lui envier son bien, c'est le vouloir pour soi, c'est le retirer à autrui qui voit alors le bien se transformer en absence de bien, c'est-à-dire en mal.

De la proposition initiale, il faut alors dire que tout ce que Dieu a créé est bon puisque ayant une existence dont la fin était de glorifier Dieu, mais qu'il se passa ensuite quelque chose pour que le bien fut en quelque sorte concurrencé par le mal (comme entre Caïn et Abel).

L'Ecriture nous enseigne clairement que le bien est en conformité avec la volonté de Dieu tandis que le mal est en conformité avec la volonté humaine faisant librement une abstraction complète de la volonté divine.

Le péché d'Adam fut un acte qui se tourna uniquement vers la volonté de l'homme, au détriment du respect de la volonté de Dieu.

De là une définition simple du péché est un acte qui s'oppose à la volonté de Dieu.

Nous parlons de tentation dès qu'il y a confrontation entre deux volontés, celle de Dieu et celle d'une créature raisonnable, le péché étant la concrétisation (extérieure) de la tentation, la créature raisonnable ayant succombé.

Le mal peut aussi être considéré comme
1. une déchéance par rapport à un état naturel, comme la maladie ou un accident,
2. un amoindrissement, comme la fatigue,
3. une diminution, comme la vieillesse qui diminue les forces physiques.

Mais puisque le mal se justifie toujours par rapport au bien, si le bien est supprimé, alors il n'y a plus de mal.

Cela signifie que le mal ne peut en aucun cas détruire totalement le bien.

C'est ce qu'on lit en partie dans la Révélation, lorsque le Mal combat le Bien, sans jamais réussir à le vaincre, parce que le mal n'a pas d'existence sans bien, alors que le Bien finit par triompher du Mal, parce que le Bien existe avec ou sans Mal et que la splendeur du Bien est manifestée aux yeux de tous en l'absence de tout Mal.

Cela signifie aussi que le mal ne change pas ce qui est intermédiaire. Ainsi le mal ne changea pas la nature humaine ni ses capacités (ou attributs) mais les dévia de leur fin naturelle. Cela est vrai pour les Anges déchus.

Leur péché ne changea point leur nature mais priva ces Anges de la joie promise aux fidèles à Dieu, d'une connaissance certaine de mystères divins, d'une capacité à oeuvrer pour leur bien, puisque leur capacité à oeuvrer n'est désormais qu'envers le mal, suivant le secours indirect Providence mais sans l'approbation de Dieu ! Nous ne parlons plus de participation accidentelle à la nature divine par la grâce de Dieu mais de participation miséricordieuse à la vie divine car, sans cette vie, les Démons ne sont plus, ils ne peuvent ni se mouvoir, ni être, ni vivre.

Cela signifie encore que le mal "pur" n'existe pas puisqu'il s'appuie toujours sur le bien.

Aussi imaginer un monde où seul le mal existerait est pur fantasme. Dire aussi qu'une personne est totalement mauvaise parce qu'elle a commis des actes d'une cruauté sans égale n'est pas permis. Quand bien même un homme serait un monstre, il y aura toujours en lui une parcelle de bien. Cela permet non pas d'essayer de justifier les criminels ou de trouver prétexte pour alléger leurs peines mais de garder un espoir pour des proches qui auraient pu passer la majorité de leur vie à faire du mal. Dieu pourra toujours s'appuyer sur ce bien, même s'il est minime, pour convertir cet homme et en faire un saint.

Saint Paul ne s'acharna-t-il pas contre les chrétiens ?

Le roi Clovis ne fut-il pas un barbare ?

Il existe bien d'autres exemples non connus mais connus seulement par des proches de la famille. Puisque tout espoir de conversion est alors permis, cela montre clairement la nécessité de prier pour l'Eglise et pour la conversion du monde.

Le péché d'Adam eut pour objet le fruit de la connaissance. Cela montre que Dieu créa l'homme avec la faculté de connaître. Cette faculté associée à la volonté fit naître l'appétit, celui de goûter au fruit défendu. Pour y goûter, Adam détourna la vertu que Dieu déposa en la nature humaine, afin de passer à l'acte. Dans ces différents processus, nous ne voyons pas Dieu intervenir pour pousser Adam à commettre le péché mais c'est Adam qui choisit librement de passer de ce qui fut porté à sa connaissance à l'acte.

Nous le voyons clairement, en aucun cas, malgré l'acharnement du mal (ou du Mal), il ne peut y avoir contrariété par rapport au Plan de Dieu ni par rapport à Dieu Lui-même. Mieux encore, l'Evangile enseignera que le Christ Jésus a mis fin au règne de la mort et du mal

(He 2,14 lui aussi y a participé également, afin de briser par sa mort la puissance de celui qui a l'empire de la mort, c'est-à-dire du diable), c'est-à-dire que, désormais, plus rien ne pourra séparer le saint de Dieu

(Rm 8,35-39), pourvu qu'il souffre sa foi

(Rm 8,17 héritiers de Dieu et cohéritiers de Jésus-Christ, pourvu cependant que nous souffrions avec lui, afin d'être glorifiés avec lui) dans le monde jusque la mort

(Mt 10,22 celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.), devenue la porte d'entrée au Ciel.

Précisons un point important au sujet des démons - Anges déchus et âmes humaines damnées. Peut-on encore parler d'une existence de bien en eux, même minime, alors qu'ils s'acharnent à jamais contre le Créateur et la Création ? Ces esprits - utilisons ce terme ici dans le sens large - sont à jamais marqués dans ce qui les a condamnés, savoir le mal qui fut le rejet définitif de Dieu. Aussi ne peut-on dire qu'il y a encore possibilité pour les démons de faire du bien. S'ils peuvent encore faire du bien, c'est contre leur volonté, parce que Dieu se sert d'eux comme instrument afin de manifester Son existence, Sa miséricorde et Sa justice à ceux qui vivent encore ici-bas : les possédés qui ont parlé de Dieu en bien ont parlé malgré eux, d'abord le démon parlant dans une créature humaine, la volonté démoniaque l'emportant sur la volonté humaine, ensuite le démon voyant la volonté de Dieu s'imposer face à sa volonté propre afin de révéler des choses utiles pour le salut des témoins.

Il y a aussi possibilité de parler
du mal envers Dieu,
du mal envers son prochain,
du mal envers soi-même,
du mal envers ce qui est en-dessous (comme les animaux),
du mal envers l'Eglise,
du mal envers les non-catholiques, etc.
mais c'est s'écarter du sujet initial, comment définir le mal.

(*) Le feu de Dieu a pour but la purification de l'âme et pour fin la glorification tandis que la feu satanique a pour but la souillure et la douleur et pour fin la damnation. C'est pourquoi, même si en Dieu il n'y a aucun mal, il faut préciser aucun mal comme celui qui existe dans ses ennemis : le mal divin purifie pour élever dans la gloire tandis que le mal satanique souille pour abaisser dans la souffrance.

Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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