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La Rédemption

 

 

 

La Rédemption

 

 

Le Mystère de la Rédemption

 

 

Pour mieux comprendre le mystère de la Rédemption, il est bon de dire pourquoi nous parlons de mystère et en quoi consiste la rédemption. Nous serons alors en mesure de mieux percer ce grand mystère, preuve infinie de l’amour de Dieu pour tous les hommes.

 

Définitions

 

a) Mystère

 

Le mot mystère vient du grec mustèrion (mysterium en latin) qui vient lui-même de l’hébreu sôd. Ce dernier mot ne signifie pas mystère mais secret intelligible.

Le Nouveau Testament nous le confirme lui-même :

Mt 13,11 Il leur répondit : A vous, il a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux; mais à eux, cela n'a pas été donné. Mc 4,11 Il leur dit : A vous a été donné le mystère du royaume de Dieu; mais pour eux, qui sont dehors, tout vient en paraboles, Lc 8,10 A vous, leur dit-il, il a été donné de connaître les mystères du royaume de Dieu; mais pour les autres, (c'est) en paraboles, pour que regardant ils ne voient point, et qu'écoutant ils ne comprennent point.

Rm 11,25 Car je ne veux pas, frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne soyez pas sages à vos propres yeux : c'est qu'une partie d'Israël est tombée dans l'aveuglement jusqu'à ce que la masse des Gentils soit entée. Rm 16,25-26 A celui qui peut vous affermir selon mon Evangile et la prédication de Jésus-Christ, — conformément à la révélation du mystère resté caché durant de longs siècles, mais manifesté maintenant, et, selon l'ordre du Dieu éternel, porté, par les écrits des prophètes, à la connaissance de toutes les nations pour qu'elles obéissent à la foi... Ep 1,9 en nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le libre dessein que s'était proposé sa bonté,

Etc.

 

Ainsi, dans le langage biblique, un mystère n’est pas quelque chose d’incompréhensible, mais en réalité un secret dont le sens nous est révélé par les lumières de la foi. Or, suivant les quelques versets cités, la volonté du Père fut de révéler certaines vérités surnaturelles à partir de l’Incarnation du Verbe en la personne du Christ. Jésus, par amour des hommes et en particulier des Apôtres, révéla la signification profonde de certains mystères par des paraboles, en prenant parfois à part les Apôtres pour mieux leur expliquer. Saint Augustin dira: "Si tu ne peux comprendre, crois pour comprendre; la foi précède, la compréhension suit." (S. Aug., Serm. 118,1)

 

b) Rédemption

 

La rédemption a un double sens : 1. elle consiste à ramener une personne vers le bien 2. le sens théologique chrétien rappelle que le Rédempteur est Jésus.

Pour le chrétien, il va de soi que le premier sens est compris dans le second sens étant donné que, comme nous le verrons, le seul bien pour lequel le chrétien doit se battre toute sa vie, est le Bien céleste qui est en Dieu seul.

Pour l'incroyant, le second sens est un non sens.

Le Mystère de la Rédemption

 

Autant la rédemption est exprimée de façon éclatante dans le Nouveau Testament, aussi bien par Jésus lui-même que par ses Apôtres, autant le lecteur le devine ou le voit par une lecture plus attentive dans l’Ancien Testament. Job l’exprime dans une conviction qui dépasse le cadre d’une simple croyance : Jb 19,25 Car je sais que mon Rédempteur est vivant, et qu'au dernier jour je ressusciterai de la terre

Malgré les terribles tribulations qu’il subit, à cause de Satan et par une permission de Dieu, il fait preuve d’une foi surpassant les douloureuses épreuves (maladie, mort, abandon). Il souffre, il est éprouvé dans sa chair et dans celle de ses proches, mais en tant qu’homme pleinement soumis à Dieu, son âme, emplie d’un grand amour pour Dieu, lui rappelle cette vérité : son Sauveur est vivant. Et parce que Job croit en la miséricorde divine, il a l’assurance que le moment venu, le Sauveur le ressuscitera. N’y voyons pas de l’orgueil comme quoi se sachant saint, Job pense déjà être sauvé. Mais parce que toute sa vie tourne autour de Dieu et pour l’amour de Dieu (l’amour de Dieu pour Job et l’amour de Job pour Dieu), sa conscience vit dans cette paix lui rappelant que bien que pécheur, il n’est pas un pécheur condamné et que la grâce du Sauveur triomphera des péchés. Job a cette conviction intime que malgré sa grande misère (Jb 14,1 L'homme né d'une femme, vivant peu de temps, est rempli de beaucoup de misères.), malgré ses péchés, l’amour de Dieu est plus fort que la mort, fruit ultime des péchés (Rm 6,23 la solde du péché est la mort). Son espérance du salut est si ancrée en son âme qu’il est pleinement convaincu que Dieu n’abandonnera pas celui qui fait preuve de bonne volonté (Lc 2,14 Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté). Job va justement croire que l’amour de Dieu pour l’homme est si grand que tout abandon de Dieu envers l’homme n’est pas un signe de haine, de colère, de déception ou de punition, mais source de grâces. La fin du livre de Job le confirmera puisque Dieu récompensera ce saint homme par des biens (Jb 42,10 Dieu rétablit Job dans son premier état, pendant que Job intercédait pour ses amis, et Dieu rendit à Job le double de tous ses biens.) qui sont une préfigure des biens éternels. L’abandon du Père envers son Fils unique, Jésus-Christ, en est la plus belle preuve puisque cet abandon, source de souffrances immenses dans la chair de Jésus, nous sera ensuite source de grâces sanctifiantes et méritoires; sanctifiantes, puisque Dieu nous veut saints (I Th 4,3 Car ce que Dieu veut, c'est votre sanctification), méritoires puisque sans Jésus souffrant, mourrant et ressuscité, nous ne mériterions encore aujourd’hui que le châtiment éternel.

 

Le grand prophète Isaïe, prophète privilégié de Dieu, enseignera que celui qui sauvera le peuple de Dieu, Israël, n’est autre que le Seigneur des armées, celui dont on a montré qu’il s’agissait de Jésus mais dont l’identité devait rester cachée jusqu’à la résurrection éclatante de Notre Seigneur : Is 47,4 Notre rédempteur, son nom est le Seigneur des armées, le saint d'Israël.

 

Après le péché originel, l’homme était condamné à l’enfer, soit à celui du châtiment éternel, soit à celui qui privait l’homme juste de la vision béatifique (Rm 5,12 comme par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort… Et ainsi la mort a passé dans tous les hommes parce que tous ont péché.), en compagnie des anges fidèles. Mais puisque Dieu est charité (I Jn 4,8 Dieu est charité), et que toute création divine est fruit de son amour et justement bonne (Sg 11,25 Car vous aimez tout ce qui est, et vous ne haïssez rien de tout ce que vous avez fait; car ce n'est pas par la haine que vous avez établi quelque chose, ou que vous l'avez fait;), Dieu ne pouvait laisser l’homme qu’il aime tant à une fin certaine mais ô combien malheureuse, déchirante et sans aucune sortie de secours (Jn 3,16 Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique afin que ceux qui croient en lui ne périssent point mais aient la vie éternelle). C’est pourquoi le Père envoya son Fils unique sur terre. Et le Verbe se fit chair comme le dit l’Apôtre saint Jean (Jn 1,14). Ou plus précisément, la personne divine du Verbe s’unit intimement, amoureusement mais distinctement à la personne du Christ. Par amour de l’homme, le Verbe épousa notre humanité, non pour savoir ce que la vie humaine apporte comme lot de souffrances, mais pour la sauver du péché et de la mort, seule issue de l’homme, même juste. Le Verbe se revêtit de notre pauvre humanité, non pour devenir pécheur mais pour porter le poids de tous nos péchés (Ac 10,43 A lui tous les prophètes rendent ce témoignage, que quiconque croit en lui reçoit par son nom rémission des péchés.; I Co 15,3 Je vous ai enseigné avant tout, comme je l'ai appris moi-même, que le Christ est mort pour nos péchés, conformément aux Ecritures; etc.), afin de crucifier notre chair sur sa sainte croix, mettant ainsi un terme à notre condamnation éternelle. Jésus, Fils de l’homme, par amour de nous tous, accepte de se pencher vers nous, au point de vivre parmi nous, allant même jusqu’à être esclave parmi les pauvres et les impies. Oui, par amour de nous, Jésus nous offre sa vie, il la donne sur la croix qui ne devient plus symbole de torture mais source d’eau vive, objet de sanctification, et la porte vers le Ciel, la voie certaine vers le Père (Col 1,20 il a voulu réconcilier par lui toutes choses avec lui-même, celles qui sont sur la terre, et celles qui sont dans les cieux, en faisant la paix par le sang de sa croix.). Jésus, Roi des rois, aurait pu faire éclater sa majesté parmi les hommes mais son amour a librement choisi que lui, Homme parfait, vienne parmi les imparfaits, que lui, Homme pur, vienne parmi les pécheurs, que lui, Homme saint, vienne parmi les malades et les souffrants, que lui, Homme de Dieu, vienne révéler le Père aux craignants-Dieu et aux idolâtres. Jésus, Fils unique du Père, est ainsi venu non comme un roi, mais comme un serviteur, un accomplissant de la volonté du Père, afin de nous amener à lui, de nous sortir de la mort pour nous conduire à la vie éternelle : Mt 20,28 Comme le Fils de l'homme n'est point venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption d'un grand nombre.

 

Saint Paul, à l’image de saint Jean et de saint Pierre, l’enseignera et l’exprimera de différentes manières afin de montrer l’infinie grandeur de celui qui, sous cette enveloppe charnelle, n’a jamais cessé d’être Dieu (Col 1,19 Dieu a voulu que toute la plénitude habitât en lui) et que le moindre de ses gestes ne se faisait que dans un amour total, absolu, parfait et inconditionnel. Dire qu’avant l’Incarnation du Verbe, l’homme était condamné à l’enfer, malgré une vie toute mue par amour et pour l’amour de Dieu, c’est heurter certaines âmes actuelles qui ne croient qu’en l’existence d’un paradis et en la non-existence de l’enfer. Pourtant, saint Paul, Apôtre privilégié pour avoir rencontré Jésus d’une manière si bouleversante et si radicale, enseignera cette vérité : à cause du péché originel, les hommes étaient condamnés à l’enfer; ils ne pouvaient plus espérer rejoindre le Créateur dans cet amour parfait et éternel. Mais Dieu, dans son infinie miséricorde, n’a point désiré cela pour le sommet de sa création. Il a envoyé son Fils, Jésus-Christ, afin que sa vie d’homme soit révélation pour tous, révélation de l’amour infini du Père pour tous; afin que sa vie divine s’exprime de façon éclatante par sa passion, sa mort et sa résurrection et que ces trois étapes marquent définitivement la connaissance en l’homme de la rédemption de l’homme par Dieu, dans la personne de Jésus : Rm 8,23-24 car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et ils sont justifiés gratuitement par sa grâce, par le moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ.

 

Le mytère de la rédemption révèle d’abord l’amour de Dieu Trinitaire pour chaque homme, même les plus mauvais, les plus pécheurs, les plus imparfaits. Il révèle ensuite la justice divine puisque Dieu ne fait pas acception des personnes (Rm 2,11 Car Dieu ne fait pas acception des personnes.). Tout homme, puissant ou non, grand ou petit, riche ou pauvre, bien portant ou malade, saint ou non, est infiniment aimé de Dieu, comme s’il était enfant unique. La rédemption en Jésus-Christ ne peut exclure ne serait-ce un homme sinon l’amour divin ne serait plus infini et total. Elle est alors réalisée indépendamment de nos œuvres, même excellentes (Tt 3,5 il nous a sauvés, non à cause des oeuvres de justice que nous faisions, mais selon sa miséricorde), parce que l’amour divin est inconditionnel et qu’il n’a pas besoin de l’homme pour être. Cet amour est parfait, immense, infini, avec ou sans l’humanité. Et parce que cet amour est ainsi, il ne peut se manifester à l’humanité en excluant le moindre pécheur. Cela est évident si nous rappelons que Dieu a créé l’homme par amour et que la finalité de tout homme, outre sa sanctification, est de glorifier Celui qui l’a créé, en étant éternellement auprès de Lui.

 

Ep 1,7-10 C'est en lui que nous avons la rédemption acquise par son sang, la rémission des péchés, selon la richesse de sa grâce, que Dieu a répandue abondamment sur nous en toute sagesse et intelligence, en nous faisant connaître le mystère de sa volonté, selon le libre dessein que s'était proposé sa bonté, pour le réaliser lorsque la plénitude des temps serait accomplie, à savoir, de réunir toutes choses en Jésus-Christ, celles qui sont dans les cieux et celles qui sont sur la terre.

 

Il y a encore tant de choses à dire sur ce beau et grand mystère que celui de la Rédemption. Je ne peux, ni ici, ni par par manque de temps, faire le tour de la question.

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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