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La Prudence

 

 

La Prudence

 

Pr 2 1Mon fils, si tu reçois mes paroles; et si tu gardes avec toi mes préceptes;

2 rendant ton oreille attentive à la sagesse, et inclinant ton coeur vers l'intelligence;

3 oui, si tu appelles la prudence, et si tu élèves ta voix vers l'intelligence

4 si tu la cherches comme l'argent, et si tu la creuses comme pour découvrir un trésor;

5 alors tu comprendras la crainte de Yahweh, et tu trouveras la connaissance de Dieu.

 

1Mon fils, si tu reçois mes paroles; et si tu gardes avec toi mes préceptes; (Vulg. Mon fils, si tu reçois mes paroles, et si tu caches mes commandements en toi)

L'éducation du fils consiste à recevoir la discipline et la connaissance de la vie sous forme de paroles données pas son père puisque c'est d'abord par la parole que l'esprit de l'enfant s'enrichit. Proclamer l'homme comme son propre fils, c'est exprimer clairement un lien qui unit particulièrement le père et le fils.

Et ce lien de chair et d'amour s'exprime par un enseignement dispensé par les mots puisque c'est d'abord au moyen des sens extérieurs que l'enfant appréhende le monde, le découvre et le connaît.

L'homme est une créature libre dans ses actes aussi est-il libre d'accepter de recevoir ou non l'enseignement qui lui est donné, d'y adhérer ou de le rejeter.

Quel père pourrait marteler ou marquer au fer rouge ses paroles dans l'esprit de son fils ?

Recevoir les paroles (du père), c'est d'abord accepter d'écouter le père comme étant apte à nous apprendre quelque chose de vrai puis puis les garder en soi, en son esprit, non comme un vague souvenir mais en appliquant ce qui a été enseigné.

Un autre sens plus profond est le suivant : ces versets s'adressent à tout croyant désireux de mieux connaître Dieu, ce qu'il veut pour soi, ce qu'il attend de soi.

Jésus nous révèlera Dieu comme étant notre Père non parce qu'il nous aurait engendrés comme il engendre de toute éternité le Verbe, mais parce que son amour pour chacun d'entre nous surpasse infiniment le plus bel amour d'un père pour son fils unique et qu'il lui importe de prendre soin de nous en vue de notre glorification.

Aussi pouvons-nous considérer ici que l'Esprit-Saint nous révèle un enseignement du Père et cela mérite de notre part attention, compréhension, amour et application.

Recevons du Père sa sagesse, la connaissance qui surpasse notre intelligence incapable de sonder seule les mystères de Dieu.

Recevons-les comme un enfant qui écoute attentivement et avec amour et confiance son père.

Recevons les paroles du Père, c'est-à-dire prenons le temps de comprendre ce qu'il veut nous enseigner car toute parole de Dieu qui nous est personnellement donnée nous est nécessaire pour notre salut et utile pour notre vie dans ce monde.

Et puisque les paroles du Père nous sont nécessaires et utiles, gardons-les précieusement, cachons-les en notre coeur puisque ce trésor nous est donné personnellement.

2 rendant ton oreille attentive à la sagesse, et inclinant ton coeur vers l'intelligence; (Vulg. en sorte que ton oreille écoute la sagesse : incline ton coeur vers la prudence;)

Que le fils soit attentif à ce que lui dit son père, que tout son être, tout son esprit, toute sa force et tout son coeur lui soient ouverts afin de recevoir en perfection toute la sagesse donnée par l'enseignement du père.

Si cette condition n'est pas respectée, alors le père aura parlé dans le vide et c'est le vide qui nourrira l'esprit du fils le rendant ainsi inapte à comprendre le monde, à combattre ses ennemis et à grandir comme le veut son père.

Et étant attentif, que le fils mette toute son énergie, toute son intelligence, aussi petite est-elle, afin de comprendre chaque mot, chaque phrase, chaque appel, chaque prévenance, chaque commandement.

Que l'oreille du fils soit attentive à la voix du père, comme s'il écoutait sa chanson ou sa musique préférée, comme s'il écoutait la voix de son professeur le plus dévoué, le plus délicat et le plus aimant.

Un autre sens plus profond est le suivant : l'homme, en tant que fils de Dieu le Père, n'a pas la connaissance des choses du Ciel. Le premier moyen pour apprendre est d'utiliser les sens extérieurs.

Aussi le Père lui demande d'être attentif et/ou d'user de toute sa faculté intellective afin d'enrichir sa propre intelligence non pour l'orner de diamants, mais pour donner forme à ces diamants en appliquant ensuite ce qui a été donné gratuitement par le Père.

La connaissance pure a une valeur infinie au regard de Dieu, mais au regard de l'homme, c'est dans son application suivant la volonté divine que cette connaissance trouve sa valeur véritable. Or la connaissance de Dieu donnée par Dieu forme la connaissance la plus élevée reçue par l'homme et elle prend le nom de sagesse (divine)

(Pr 2,6 Dieu donne la sagesse).

Et puisque l'homme est appelé à appliquer ce qu'il a appris, qu'il use de sa prudence, c'est-à-dire qu'il recherche le bien et fuie le mal afin que l'application de la connaissance soit parfaite et convenable pour Dieu.

3 oui, si tu appelles la prudence, et si tu élèves ta voix vers l'intelligence (Vulg. Car si tu invoques la sagesse, et que tu inclines ton coeur vers la prudence)

Le père enseigne à son fils que pour être certain qu'un acte réalisé est bon, il faut :

1. réfléchir avant d'agir en usant de la vertu de prudence qui permet de distinguer le bien du mal, de mieux distinguer ce qui est sain(t) de ce qui est condamnable ou inutile

2. toujours avoir en tête ce qui a été reçu et assimilé, puis pesé avec la vertu

Un autre sens plus profond est le suivant : Dieu en créant l'homme, lui a donné des aptitudes et des talents. Parmi ces talents il y a la vertu de la prudence si nécessaire pour toute parole et tout acte, qu'il concerne sa propre personne que son prochain. Cette vertu nous freine lorsque nous prenons une mauvaise voie et nous confirme dans des voies bonnes, au regard de la raison enseignée par la sagesse de Dieu. Et lorsque l'homme hésite au moment de poser un acte, bien qu'usant de prudence, qu'il pense toujours à se rappeler ce que Dieu lui a appris, soit directement, soit par la Parole de Dieu, soit par la doctrine de l'Eglise. Mettez la lumière de la sagesse divine devant tout objet et votre oeil verra mieux les zones d'ombre.

4 si tu la cherches comme l'argent, et si tu la creuses comme pour découvrir un trésor; (Vulg. Si tu la recherches comme l'argent, et que tu creuses pour la trouver, comme les trésors)

Que le fils recherche la prudence (ou la sagesse) comme un homme désire la richesse ou aspire à trouver un trésor. Que cette quête ne dure pas le temps d'un instant mais que tout son être la désire aussi longtemps que cela est nécessaire.
Un autre sens plus profond est le suivant : puisque l'homme est capable de tout pour assouvir sa soif de richesses ou pour trouver un trésor dont on lui indiqué l'emplacement, qu'il en fasse au moins autant pour pour assouvir sa soif des richesses du Ciel ou pour trouver le trésor que Dieu lui a promis. Ou encore, aspirez à la sagesse de Dieu comme vous aspirez à trouver l'air manquant lorsque vous avez la tête sous l'eau ou comme vous aspirez à trouver de la nourriture après plusieurs jours sans nourriture. L'homme fera tout pour assouvir ce que sa chair désire le plus. L'âme marquée personnellement par Dieu ne désirera-t-elle pas assouvir tout ce qu'elle veut ? Et que veut l'âme si ce n'est vivre auprès de son plus bel amour qui est Dieu ?

Cet enseignement sera repris plus tard par Jésus (Mt 6,19-21 ...ton esprit sera là où est ton trésor.)
5
alors tu comprendras la crainte de Yahweh, et tu trouveras la connaissance de Dieu. (Vulg. Alors tu comprendras la crainte du Seigneur, et tu trouveras la science de Dieu)

Si le fils suit l'enseignement du père, alors lui-même comprendra la crainte du Père comme l'a comprise son propre père. Il comprendra que la crainte de Dieu est le principe de la sagesse, c'est-à-dire le commencement de la sagesse. L'enfant, appliquant l'enseignement du père, soutenu par le Père, grandira peu à peu dans la sagesse de Dieu, sachant que la sagesse du père aura un tremplin vers cette sagesse divine. Le fils comprendra que la connaissance qu'il lui a été donnée aura été : 1. de le stimuler à chercher le bien véritable 2. de le faire détester tout mal qui s'oppose au vrai bien 3. de le conduire vers le Père, celui qui donne la vie à tout père et qui donne la vie éternelle à tout fils qui persévère dans l'application de la sagesse que Dieu lui a offerte

(Pr 1,7 La crainte de Dieu est le commencement de la sagesse; Eccli 1,34-35 Car la sagesse et la science sont la crainte du Seigneur; et ce qui lui est agréable, c'est la foi et la douceur, et il remplira les trésors de celui qui les possède.).

Bien fraternellement dans le Christ, votre dévoué saint Augustin

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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