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La Grâce |
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La théologie donne un sens plus précis, plus exact et plus complet de la grâce, don infini et infini de Dieu par le Verbe incarné :
La grâce est une qualité surnaturelle, inhérente à l'âme, qui nous fait participer d'une façon réelle, formelle, mais accidentelle à la nature et à la vie divine. C'est une réalité de l'ordre surnaturelle et non une substance puisque aucune substance créée ne peut être surnaturelle.
Tout comme il y a différents dons mais que tous proviennent du plus grand don, l'amour divin, il y a différentes sortes de grâces qui sont chacune un rayon infini de la grâce divine. Nous en reparlerons prochainement afin de corriger ce qui a été dit dans le premier au sujet de la grâce.
De tous les compagnons et amis de saint François d'Assise, Frère Léon fut peut-être le préféré. Comme il était prêtre, le bienheureux le prit comme confesseur et secrétaire. Il l'avait surnommé : Frate pecorella di Dio, pour sa douceur et sa candeur; et Frère Brebis de Dieu suivait en effet le bienheureux comme son ombre, accomplissant ses moindres volontés. Quand il n'obéissait pas, disent les Fioretti, c'est que miraculeusement Dieu lui-même l'en empêchait, ainsi qu'il arriva dans un ermitage dont la pauvreté était si grande qu'on n'y possédait pas de bréviaire, et où François voulut réciter matines avec lui : - Puisque nous n'avons pas de livre, dit François, voici comment nous psalmodierons l'office, aujourd'hui. Je ferai le premier choeur et toi tu feras le second en répétant ce que j'aurai dit. - Fort bien, mon Père (S. Fr ne fut point prêtre et il était ainsi appelé car ses frères en Jésus étaient ses fils spirituels et ils leur devaient obéissance) ! commençons au nom du Seigneur. Le bienheureux entonna : - Frère François, tu as commis tant de péchés dans ta vie séculière que tu mérites certainement l'enfer. - Et tu accomplis maintenant tant de bien que tu iras certainement en paradis. - Comment ? mais ce n'est pas du tout cela, Frère Brebis de Dieu; il faut répéter mes paroles sans rien y changer. - Fort bien, mon Père ! recommençons donc au nom du Seigneur. La voix pleine de larmes, montant d'un ton et se frappant la poitrine, le bienheureux reprit : - Frère François, les iniquités dont tu t'es rendu coupable contre le Maître du ciel et de la terre sont si grandes, que tu mérites d'être maudit durant toute l'éternité. - Et tu feras, grâce à Dieu, de tels progrès dans la vertu que tu mériteras d'être béni durant toute l'éternité. - Mais pourquoi ne dis-tu pas comme moi ? demanda François. Petite Brebis de Dieu, je t'ordonne par obéissance de répéter exactement mes paroles. Quand donc j'aurai dit : "Misérable François, tremble de ne pas trouver grâce devant le Seigneur, toi qui as si gravement offensé le Dieu de bonté et le père de toute consolation", tu répondras qu'il est parfaitement vrai que je suis indigne de pardon. - Fort bien, mon Père ! dit Frère Léon, je répondrai donc que Dieu, dont la bonté est encore plus grande que nos fautes, te fera sûrement miséricorde. A ces mots, lit-on dans les Fioretti, François se fâcha un peu, quoique sans perdre patience : - Mais enfin, Frère Brebis de Dieu, qu'est-ce que tu as d'être aussi désobéissant et de soutenir juste le contraire de ce que j'affirme ? - Mon Père, Dieu m'est témoin que j'essaie de répéter tes paroles, mais lui-même en met d'autres sur mes lèvres. Cet aveu consterna le bienheureux qui, de nouveau, supplia son ami de lui faire honte de ses péchés et de le menacer des châtiments divins. Frère Léon tenta alors un suprême effort pour lui donner satisfaction et s'écria : - Frère François, non seulement Dieu t'épargnera ses châtiments, mais il te comblera de ses grâces et te glorifiera durant l'éternité, car qui s'abaisse sera élevé... Et pour moi j'ai beau faire, jamais je ne pourrai dire autre chose, puisque le Seigneur est la vérité même, et que c'est lui qui m'oblige à parler comme je fais. Voyez comme à cette triple confession du péché par le repentant, Jésus pardonne à trois reprises et prouve que sa grâce l'emporte sur tous les péchés du monde. Cela ne vous rappelle-t-il pas la triple déclaration d'amour de saint Pierre ("Pierre, m'aimes-tu ?") ? Jésus pardonna à l'Apôtre et lui donna sa grâce non seulement pour le pardonner de son triple reniement mais en lui confiant son Eglise. Ici, non seulement saint François d'Assise fut racheté et sauvé dans la grâce de Notre Seigneur, mais il fait désormais partie des plus hautes sphères célestes, participant ainsi à la gloire de "la Trinité Sainte"
Augustinius Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius |
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
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