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Communion iV

 

 

L’Homme Nouveau, no 1353, 2 octobre 2005

 

Et si on reparlait de communion 

 

 Suite II

Un témoignage de Marthe Robin :

le « ministre » de la sainte communion

 

            « J’ai eu la joie de bien connaître le chanoine Joseph Courquin, décédé le 21 octobre 1971 dans sa 85e année, étant aumônier du monastère de la Visitation à Boulogne-sur-Mer pendant de nombreuses années. Il était le conseiller et le confesseur de nombreux prêtres et aussi de pieuses personnes. Il a été à l’origine du Foyer de Charité de Courset (62), car il connaissait Marthe Robin de longue date et était un habitué de Châteauneuf-de-Galaure. (…) Lorsque les sœurs du monastère de la Visitation, poussées par quelques prêtres, ont manifesté le désir de recevoir la communion dans la main, ce digne prêtre sentit un problème de conscience. Il était partagé entre le désir d’être un fils obéissant de l’Église et le respect dû au Saint Sacrement. Alors, il alla voir Marthe Robin pour lui dire son problème de conscience. Elle, d’habitude si patiente, si miséricordieuse, et de plus affaiblie par un état de santé laissant à désirer, lui répondit avec une force et une rapidité qui étonnèrent notre bon chanoine : « Elles n’ont pas les mains consacrées, continuez comme auparavant. » Ce qu’il fit jusqu’à sa mort. En racontant cet événement, il me disait qu’il avait reçu non seulement une réponse, mais aussi la force de l’accomplir. »

 Un religieux

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MIS DEVANT LES FAITS

 Cardinal A. Stickler

 

            « Les gens disent que les Pa­pes n’ont pas été obligés d’au­toriser la communion dans la main. Je peux vous raconter un souvenir qui prouve le contrai­re. Parlant un jour avec le car­dinal Benno Gut, qui était à l’époque le préfet de la Congrégation des Rites, je lui ai dit combien j’étais déçu par la fa­çon dont, en pratique, le décret du concile avait été transformé par les artisans de la réforme.

            J’étais moi-même expert du concile pour la Commission liturgique, c’est pourquoi je savais très bien quelle avait été l’intention des Pères et je connaissais très bien la teneur de ce décret. En voyant la contradiction entre le décret et la reforme – en réalité, non pas me réforme mais une véritable destruction – j’ai exprimé ma déception au cardinal Gut qui, au bout d’une demi-heure, m’a dit : « Père, je suis entièrement d’accord avec vous, mais nous n’avons eu aucun pouvoir dans l’élaboration de la reforme, car la Commission ne dépendait que du Pape. La Congrégation n’a pas été consultée. »

            (...) Le cardinal Gut m’a éga­lement dit : « Un jour, je suis allé voir le Pape (Paul VI) et, m’agenouillant devant lui, je lui ai dit : ‘Saint-Père, n’autorisez pas la communion dans la main parce que ce sera l’occasion, et même la cause, de très nom­breuses violations du caractère sacré du Saint Sacrement.’ Et le pape ma répondu : ‘Calmez­-vous, calmez-vous, je ne l’auto­riserai jamais’. » Trois mois plus tard, il l’autorisait. Pourquoi ? Parce que les représentants des conférences épiscopales avaient insisté, dans la mesure où elles I’avaient déjà introdui­te. L’abolir de nouveau aurait été aller à l’encontre de leur initiative. Et c’est ainsi qu’elles ont forcé la main du Pape, et le Pape en a donne la responsabilité aux évêques... Ainsi, dans ce cas, le Pape a été, en réali­té, contraint d’accorder cette concession parce que c’était un fait déjà établi par la désobéissance antérieure.

            Je remarque que, dans les pays dans lesquels la commu­nion est donnée presque exclu­sivement dans la main, même aux enfants, immédiatement les gens manifestent qu’ils ne sont absolument pas conscients de ce qu’ils tiennent dans la main. Ils vont même jusqu’à plaisanter. C’est très inqui6tant. Il nous faut prier pour faire changer cette pratique abusi­ve.

            Mais vous savez peut-être que le Pape Jean-Paul II était opposé à la communion dans la main. Il a refusé de donner la communion dans la main à la femme du président Giscard d’Estaing ; en France, il a dis­tribué la communion sur la lan­gue à tout le monde. Lorsqu’il est venu en Allemagne, le Pape, la encore, n’a donné la commu­nion que sur la langue. Alors les évêques ont dit : Pourquoi refu­sez-vous vous-même de la don­ner dans la main ? Votre prédécesseur, Paul VI, l’autorisait. Pourquoi la refusez-vous main­tenant ? Aussi a-t-il fini par céder. Mais il nous faut prier pour que Dieu éclaire les évêques et aussi tous les autres pour que cette pratique soit abolie car, dans de nombreux cas, elle est indubitablement un motif de non adoration ».

 Extrait de Témoignages d’un expert au Concile, AlfonsStickler, CIEL, 1999, pp. 24-25.

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Mgr J. R. LAISE

 

            « Saint-Père, que pensez-­vous de la communion dans la main ? Et le pape (Jean-Paul II) répondit : « Une lettre aposto­lique a été écrite, qui prévoit que, pour cela, il faut une auto­risation spéciale valide. Mais je vous dis que je ne suis pas en faveur de cette pratique, et que je ne la recommande pas non plus. Cette autorisation a été accordée en raison de l’insis­tance particulière de quelques évêques diocésains »

 

            Nous avons consulté les autorités de rite oriental présentes dans notre pays (aussi bien celles qui sont en communion avec Rome que les autres) et il apparaît que, dans tous ces rites, depuis des temps immémoriaux, la communion se fait dans la bouche et sous les deux espèces. Plus encore, dans le rite byzantin, lorsqu’il donne la communion, le prêtre ne touche pas le corps du Christ avec ses mains puisqu’il distribue la communion  au moyen d’une cuillère dorée ; et, d’après Righetti (Madrid 1955, t. 2) la communion dans la bouche était déjà très répandue chez les Grecs dès le début du IVe  siècle.

            Et à l’occasion de la consultation faite auprès des évêques latins, les Éthiopiens catholiques firent connaître leur opinion : « Chez nous, les prêtres et tous les membres du clergé reçoivent la communion dans la main à l’intérieur du sanctuaire (presbyterium) ; tous les autres dans la bouche, en dehors du sanctuaire ; nous ne vouons pas modifier cet usage » (A. Bugnini, La riforma liturgica, 1948-1975, Rome 1983, p. 637). Enfin, nous n’avons eu connaissance d’aucun rite oriental dans lequel serait pratiquée la communion dans la main. »

 

Extrait de La Communion dans la main, de Mgr Juan Rudolfo Laise, CIEL, 1999, p. 94.

 

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Le point de vue anglican

 

ATTAQUE EN RÈGLE

 

Marin Bucer, né en 1491 à Schlesttstadt (Alsace), entre à 15 ans chez les Dominicains. Vers 1520, il rejoint la Réforme luthérienne. Après avoir essayé de restaurer l’unité entre les chrétiens et notamment parmi les protestants, il s’installe en Angleterre et écrit son ouvrage De Regno Christi.

 

                « Il est indubitable que l’usage qui consiste à ne pas déposer ces sacrements dans la main des fidèles est dû à deux superstitions : en premier lieu, l’hommage faux qu’ils prétendent rendre à ce sacrement et, en second lieu, l’arrogance perverse des prêtres qui prétendent avoir une plus grande sainteté que le Peuple du Christ, à cause de l’onction de la consécration.

            Certes, le Seigneur a remis ses symboles sacrés aux apôtres dans la main et personne ayant lu les écrits des anciens ne peut douter que tel était l’usage des Églises jusqu’à l’avènement de la tyrannie de l’Antichrist romain.

            Et puisque l’on doit détester tout superstition de l’Antichrist romain et reprendre la simplicité du Christ, des apôtres et du clergé, que chacun enseigne qu’il est superstitieux et malicieux de penser que les mains de ceux qui croient réellement au Christ sont moins pures que leur bouche, ou que les mains des ministres sont plus saintes que les mains des laïcs, de telle sorte qu’il serait mal, ou moins correct – que les laïcs reçussent ce sacrement dans la main. Je voudrais par conséquent que soient éliminées les manifestations de cette croyance perverse, à savoir que les ministres puissent toucher les sacrement mais qu’ils interdisent aux laïcs de le faire, en leur donnant le sacrement dans la bouche, ce qui non seulement est étranger à ce qui a été institué par le Seigneur, mais qui est de plus offensant vis-à-vis de la raison humaine.

            De la sorte, les bonnes gens seront ainsi facilement conduites à recevoir les symboles sacrés dans la main, l’uniformité se maintiendra, et des mesures seront prises pour éviter toute forme de profanation du Saint Sacrement.

            Bien que l’on puisse accorder – pendant un temps – des concessions à ceux dont la foi est faible en leur donnant la liberté de recevoir le sacrement dans la bouche s’Ils le désirent, si ceux-ci sont instruits avec précaution, ils pourront en peu de temps se mettre en consonance avec le reste de l’Église et recevront le sacrement dans la main. »

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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