La Charité I

 

 

La Charité

   
Saint Paul nous dit : Maintenant demeurent toutes les trois, la foi, l'espérance, la charité; mais la plus grande des trois est la charité. (I Co 13,13)
 
a) La première raison est que seule la charité est éternelle.
 
En effet, la vertu de l'espérance n'est rien d'autre que le désir de posséder Dieu, tout en nous donnant la confiance de recevoir les grâces nécessaires pour y parvenir. L'âme, dès lors qu'elle entrera dans le Royaume de Dieu, n'aura plus à espérer puisqu'elle possèdera Dieu. L'espérance n'existe plus. Saint Paul nous dit : voir ce qu'on espère, ce n'est plus espérer : car ce qu'on voit pourquoi l'espérer encore ? (Rm 8,24)
 
Au sujet de la vertu de la foi, Saint Paul nous dit : la foi est le fondement des choses qu'on doit espérer, et la démonstration de celles qu'on ne voit pas. (He 11,1) Ainsi, cette vertu n'existe que dans l'âme qui ne jouit pas encore de la vision de Dieu. Une fois que l'âme est dans le Royaume des Cieux, elle jouit enfin de cette vision. La foi n'existe plus.
 
Quant à la vertu de la charité, le Christ, confirmé ensuite par ses Apôtres et saint Paul, nous exhorte à la pratiquer chaque jour. Rappelons la définition de la charité donnée par le Christ : Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Le second est celui-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. (Mc 12,30-31). Dans le Royaume de Dieu, l'âme continuera d'adorer Dieu et aimera (enfin) parfaitement toutes les autres âmes présentes (ainsi que la hiérarchie céleste).
 
Ainsi, la foi, l'espérance et la charité commencent ici-bas, mais seule la charité continue d'être vécue, plus parfaitement et pour l'éternité, dans le Royaume de Dieu.
 
 
b) La seconde raison est que nous ne sommes rien sans la charité.
 
Saint Paul nous expose cela : Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je suis un airain qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie, que je connaîtrais tous les mystères, et que je posséderais toute science; quand j'aurais même toute la foi, jusqu'à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n'ai pas la charité, tout cela ne me sert de rien. (I Co 13,1-3)
 
D'autre part, la foi est la première vertu à posséder pour découvrir et aimer Dieu. Saint Paul nous explique que la foi est le fondement pour plaire à Dieu, pour l'approcher : sans la foi, il est impossible de plaire à Dieu; car il faut que celui qui s'approche de Dieu croie qu'il est, et qu'il récompense ceux qui le cherchent. (He 11,6) Mais que nous dit Jésus sur la foi : Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé; celui qui ne croira pas, sera condamné. (Mc 16,16) Cela signifie-t-il que croire suffit pour être sauvé ? Non car Saint Paul nous dit : c'est en espérance que nous sommes sauvés. (Rm 8,24) Cette croyance, cette foi ne se limite pas à une "croyance intellectuelle", à une connaissance. En effet, le terme hébreu da'ath, qui a été traduit en grec par gnosis, correspond à une connaissance spirituelle très intime impliquant l'être tout entier et pas seulement ses facultés intellectuelles. Comment alors cette croyance, cette foi opère-t-elle ? Saint Paul nous donne la réponse : La foi agit par la charité. (Ga 5,6) Ainsi, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien et ma foi n'a aucune valeur car elle a perdu sa substance. Ma foi n'ayant aucune valeur, je ne peux être sauvé. Ce que confirme Saint Jacques : Que sert-il, mes frères, à un homme de dire qu'il a la foi, s'il n'a pas les oeuvres ? Est-ce que cette foi pourra le sauver ? (Jc 2,14) De même que le corps sans âme est mort, ainsi la foi sans les oeuvres est morte. (Jc 1,26) De tout cela, nous affirmons que la foi sans les oeuvres n'est rien et que ce qui donne sa raison d'être à la foi, c'est la charité. La charité est supérieure à la foi car elle est sa substance dont l'objet est Dieu. La charité perfectionne la foi.
 
Qu'en est-il entre la charité et l'espérance ? Nous avons vu que la vertu de l'espérance n'est rien d'autre que le désir de posséder Dieu. Quant à la charité, elle s'exprime d'abord en suivant les commandements donnés par le Christ : Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force. Le second est celui-ci : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. (Mc 12,30-31) et que toutes les bonnes oeuvres (la prière, l'aumône, la justice, les vertus...) découlent de ces deux commandements. Or qu'est-il dit de celui qui pratique les commandements ? Celui qui garde ses commandements, demeure en Dieu et Dieu en lui, et nous connaissons qu'il demeure en nous par l'Esprit qu'il nous a donné. (I Jn 3,24) Ainsi, celui qui pratique les commandements, est déjà en Dieu non espérance, mais dès maintenant, même si cela est imparfait.
 
Nous concluons que la charité est supérieure à l'espérance et à la foi.
 
"La foi est la racine, l'espérance le tronc, la charité le fruit de l'arbre de vie." (Saint Ephrem) "La foi pose le fondement de l'édifice, l'espérance l'élève, la charité l'achève." (Saint François de Sales)
La foi est généralement désignée par une croix, l'espérance par une ancre, la charité par un coeur ardent. La foi opère en nous la ferme croyance à l'existence de Dieu et aux vérités révélées par lui.
L'espérance nous fait attendre et désirer de Dieu le ciel et les moyens nécessaires pour y parvenir.
La charité fait que nous nous complaisons en Dieu et que nous cherchons à lui plaire par l'observation de ses commandements
 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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