Imitation des Saints

 

 

 

Imitation des Saints

 

 

Mes biens chers frères en Jésus,

                        

Les vicissitudes, les tribulations, les épreuves de la vie nous font parfois douter et croire que nous sommes seuls dans nos souffrances. Nous pensons que personne ne peut nous comprendre. Même si cela est en partie vrai, ne laissons pas la souffrance nous envahir au point d'empêcher toute sortie apaisante. Osons, même péniblement et maladroitement, désirer du réconfort auprès d'autres hommes et femmes qui ont pu connaître des épreuves identiques aux nôtres.

 

Ce réconfort légitime, nous pouvons le trouver dans la sainte Bible, auprès de personnages qui ont eu à passer des moments difficiles mais ont triomphé par la grâce de Notre Seigneur Jésus-Christ.

                        

Ainsi, à ceux qui viennent de perdre un enfant ou leur conjoint, tournez-vous vers la bienheureuse Mère de Dieu, Marie, toujours Vierge, qui perdit son époux saint Joseph, puis vit son fils unique Jésus mourir crucifié sous ses yeux. Malgré ses terribles douleurs qui la rongèrent, elle ne cessa de prier Dieu dans le secret de son coeur afin que son mari trouve la consolation éternelle auprès de son fils de nouveau glorifié.

 

Et si ses prières n'apaisèrent probablement pas la déchirure de son âme et de son coeur, Dieu lui donna l'assurance de retrouver les siens dans un monde où ne règneraient que la charité, la joie, la paix, la consolation, les larmes de bonheur et les retrouvailles festives.

A l'image de cette sainte, sainte parmi les saints, tournez-vous vers le Seigneur Tout-Puissant afin de recevoir cette même consolation et cette même assurance.

                        

Traversez-vous d'autres épreuves ?

Ecoutons le pape saint Grégoire le Grand :

                       

"Blessés par notre prochain, nous tâchons de conserver l'humilité et de demeurer au service de l'innocence ?

Que le souvenir d'Abel se présente à nos yeux, lui dont il est écrit qu'il fut tué par son frère, mais dont on ne lit nulle part qu'il lui a résisté.

 

Jusque dans la vie conjugale, nous avons élu la pureté de l'âme ?

Nous devons imiter Enoch qui, bien que marié, se promenait avec Dieu, et que l'on ne retrouvera pas car Dieu l'avait emmené.

 

Nous nous efforçons de faire passer la loi de Dieu avant notre propre intérêt ? Que Noé se présente à nos yeux, lui qui, pendant cent ans, faisant passer ensuite le soin de sa maison, s'occupa, sur l'ordre de Dieu tout-puissant, à construire l'arche.

 

Nous nous efforçons de nous soumettre à la vertu d'obéissance ?

Nous devons contempler Abraham qui abandonna sa maison, ses amis, sa patrie; il obéit et partir vers cet endroit qui lui avait été promis en héritage.

 

Il partit, ne sachant même vers où il allait et il fut prêt, pour l'héritage éternel, à tuer l'héritier qu'il avait reçu, le fils qu'il aimait.

Et, parce qu'il n'avait pas hésité à offrir au Seigneur son fils unique, il reçut pour descendance toute la multitude des nations.

 

Nous aimons la simplicité des moeurs ? Que nous revienne le souvenir d'Isaac, dont la vie tranquille fut agréable devant la face de Dieu tout-puissant.

 

Nous cherchons le moyen de continuer à travailler courageusement ?

Que Jacob se présente à notre mémoire qui, après avoir su courageusement être au service d'un homme, parvint à un tel degré de vertu qu'un ange ne put triompher de lui dans leur lutte.

 

Nous tentons de vaincre la séduction de la chair ?

Souvenons-nous de Joseph qui, ayant été tenté pr l'épouse de son maître, s'appliqua à garder la continence, fût-ce au péril de sa vie.

Il en résulta que celui qui avait su dominer son corps fut proposé au gouvernement de l'Egypte entière.

 

Nous cherchons à posséder la mansuétude et la patience ?

Ayons Moïse sous les yeux, qui commanda à 600.000 guerriers, sans compter les femmes et les enfants, mais qui nous est décrit comme le plus doux de tous les

hommes sur la face de la terre.

 

Nous nous enflammons contre le vice du zèle de la

rectitude ?

Ayons Phinéès en mémoire, qui ramena le peuple à la chasteté après avoir transpercé de son glaive les fornicateurs, et apaisa par sa colère la

colère de Dieu.

 

Dans les instants de doute, nous recherchons l'audace que confère l'espérance dans le Dieu tout-puissant ?

Souvenons-nous de Josué qui soutint d'une âme assurée des combats incertains et parvint sans hésiter à la victoire.

 

Souhaitons-nous bannir de notre âme une inimité et qu'elle se dilate de bienveillance ?

Pensons à Samuel qui, lorsque le peuple, ce même peuple qui l'avait

chassé du pouvoir, lui demanda d'intercéder, par ses prières, en sa faveur auprès du Seigneur, répondit :

                       

"Que s'éloigne de moi ce péché contre le Seigneur :

cesser de le prier en votre faveur !"

Car ce saint homme s'était persuadé qu'il commettrait une faute s'il n'avait rendu cette gracieuse complaisance de ses prières à ceux dont il avait tout subi, même d'être rejeté.

                       

Ce fut lui encore qui, sur l'ordre du Seigneur, fut envoyé afin de conférer à David l'onction royale, et qui répondit :

"Comment irai-je ?

Je rencontrerai Saül et il me tuera..."

 

Et cependant, comme il savait que Dieu était irrité contre Saül, il en était tellement affligé que le Seigneur lui-même lui dit :

 

"Jusques à quand pleureras-tu sur Saül, alors que moi je l'ai rejeté ?"

 

Pensons combien était ardente la charité qui brûlait, puisqu'il pleurait sur un homme par lequel il redoutait d'être assassiné.

 

Voulons-nous nous garder de quelqu'un que nous redoutons ?

Il nous faut prendre de soigneuses précautions afin, si l'occasion s'en présentait par hasard, de ne pas rendre le mal pour le mal à ceux que nous fuyons.

Que David nous revienne en mémoire : alors que le roi était à sa poursuite, il se trouva en situation de pouvoir le tuer et cependant, alors qu'il pouvait le frapper, il choisit le bien qu'il était tenu de lui faire et non le mal qu'il méritait de subir, disant :

 

"Que je sois préservé de porter la main sur l'oint du Seigneur !"

 

Et quand Saül, plus tard, fut assassiné par ses ennemis, il pleura la mort de celui qui, de son vivant, avait été son persécuteur.

 

Nous avons décidé de parler librement aux puissants de ce monde quand ils sont dans l'erreur ?

Souvenons-nous de l'autorité de Jean qui, ayant fait reproche à Hérode

de son inconduite, ne craignit pas de mourir pour la rectitude de sa parole.

Et, puisque le Christ est la vérité, c'est pour le Christ que Jean mourut, puisque c'était pour la vérité.

 

Nous avons hâte, en mourant, de sacrifier notre chair en l'honneur de Dieu ?

Que Pierre nous vienne à l'esprit, lui qui se réjouit sous les fouets, qui, battu, résista aux puissants, et méprisa sa vie pour la Vie.

 

Nous sommes disposés à mépriser les adversités, jusqu'à désirer la mort ?

Ayons sous les yeux l'exemple de Paul, qui était prêt non seulement à être enchaîné, mais à mourir pour le Christ et qui n'estima point sa vie plus

précieuse que sa personne.

 

Nous cherchons à allumer dans notre coeur le feu de la charité ?

Pensons aux paroles de Jean, car tout ce qu'il dit exhale le feu de la charité. "

                    (S. Gr., Homélies sur Ezéchiel, III,21)

 II

 

Cela est vrai que les actes extérieurs ne contribuent pas nécessairement à l'édification intérieure de l'homme. Nous le disons encore par : "l'habit ne fait pas le moine."
Par contre, celui qui se laisse modeler intérieurement par le feu de la charité du Christ, aura alors des actes extérieurs à l'image de ce qu'avait montré Jésus devant les Apôtres. Comment peut-on le voir ? Il y a au moins deux manières :

1/ le saint est celui qui s'abandonne entièrement, sans concession à Dieu et cela finit par se voir non seulement dans ses actes mais aussi sur son visage. Nous le disons encore par : "les yeux sont le reflet de l'âme". Si les yeux brillent d'amour et d'une lumière indescriptible, alors soyons certains que Dieu est le principal responsable de cette brillance.

En se communiquant aux créatures, que fait l'Esprit-Saint ? Il élimine les éléments étrangers qui les déshonorent et les font souffrir. Plus cette communication est abondante, plus les créatures se simplifient. Plus elles se simplifient, plus elles se perfectionnent; car plus elles se rapprochent de leur pureté native, et de la pureté ineffable de leur Créateur et de leur modèle. Mais plus elles se perfectionnent, plus elles deviennent belles et heureuses. De ces notions, fondées sur l'essence même des choses, il résulte que la sainteté est le principe unique de la beauté et du bonheur. Et cela se voit encore sur le visage et dans les actes extérieurs.

2/ L'Apôtre saint Jean nous parle de la charité dans ses épîtres, qui sont un très beau reflet de l'Evangile. Celui qui dit avoir l'Esprit-Saint en lui, c'est-à-dire que Dieu demeure en lui, doit le prouver concrètement. Comment ? En aimant non seulement ses amis, sa famille, et également ses ennemis. Si la dilection habite son âme, il doit accepter, par l'humilité et la douceur (ces deux vertus sont proches) de laisser la dilection, qui est l'Esprit-Saint (I Jn 4,8) agir à travers lui afin que cet ennemi devienne un jour un frère. Si cela se voit extérieurement par une tierce personne alors soyons assuré que Dieu demeure en lui et que lui demeure en Dieu.

Le sujet peut se prolonger avec les vertus lorsque le Christ montre qu'il vaut mieux privilégier les vertus contemplatives aux vertus contemplatives. Peut-être en reparlerons-nous ultérieurement ?

 

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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