Genèse VIII

 

 

Genèse Q14  et Q16

 
Voici une nouvelle devinette : Pourquoi Dieu, cherchant Adam, dit : "Où es-tu ?" (Gn 3,9)
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

 
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,
Si nous croyons que Dieu voit naturellement absolument tout, comment peut-on lire que Dieu cherche Adam en lui demandant où il est ? S'il faut considérer ce verset dans son sens littéral, alors il faut dire que soit les versets affirmant que Dieu voit tout et connaît tout sont mensongers soit ces mêmes versets et il faut considérer ici une erreur (copie, traduction). Or la sainte Bible est Parole de Dieu et il serait plus que dangereux pour le craignant-Dieu de croire et de dire que l'Ecriture se trompe au sujet de Dieu. Donc il faut comprendre différemment cette quête de Dieu envers l'homme.

En fait, elle révèle non pas que Dieu n'est plus capable de voir l'homme pécheur, mais que le péché est une barrière qui empêche l'homme de voir Dieu tel qu'il est. Dans la syntaxe hébraïque, beaucoup de contradictions semblent exister ou d'interprétations faussent naissent si on ignore cette caractéristique. Tant qu'il était pur, Adam était capable de voir Dieu dans son essence. Mais une fois le péché commis, la nature devient souillée et rien de ce qui est souillé ne peut se tenir auprès de Dieu (Sg 7,25 Elle est la vapeur de la vertu de Dieu, et une certaine émanation de la gloire du Tout-Puissant : et c'est pour cela que rien de souillé n'entre en elle;Ap 21,27 Il n'y entrera rien de souillé, ni aucun de ceux qui commettent l'abomination et le mensonge...). Dieu continue de voir absolument tout en l'homme mais parce que le péché subsiste en Adam comme une tache indélébile en sa nature, il n'est plus capable de voir directement Dieu dans son essence, l'effet du péché faisant obstacle à la grâce qui permettait cela.
Que répond Adam à Dieu ? "J'ai entendu ta voix, dans le jardin, et j'ai eu peur, car je suis nu; et je me suis caché" (Gn 3,10) Puisque le péché fait désormais obstacle à la vue entre Adam et Dieu, pourquoi ne fait-il pas obstacle à l'ouïe entre Adam et Dieu ? Entendre se comprend soit selon son oreille, comme une voix venant de l'extérieur, soit selon son esprit, comme une voix venant de l'intérieur. Or le péché faisant désormais obstacle à tous les sens d'Adam, aussi faut-il dire que Dieu s'adresse à Adam comme lui parlant au-dedans de lui. C'est parce qu'Adam entend Dieu mais qu'il ne voit plus Dieu, qu'il prend peur : pour lui, voir et entendre sont comme une même chose, il entend ce qu'il voit et il voit ce qu'il entend. Mais maintenant, ce n'est plus le cas et son incompréhension fait naître la peur.
Le péché a une autre conséquence : la vue ne se fait plus selon l'Esprit mais selon la chair puisque la peur d'Adam peut aussi être comprise lorsqu'il réalise qu'il n'est pas vêtu. Ce verset de la Genèse nous montre toute la miséricorde de Dieu. Par l'Incarnation du Verbe, l'homme, réconcilié avec le Père par la grâce du Christ, recevra un jour l'immense honneur et la joie parfaite de voir directement le Père, dans son essence, comme Adam avant son péché, comme le Christ en tant qu'Homme, comme sa Bienheureuse Mère, comme tous les saints déjà sauvés.
Ce verset montre aussi combien un seul péché peut avoir comme terribles conséquences. Certes, ce péché n'était pas peu de chose. Certes il y a des péchés plus grand encore que celui commis par notre parent commun. Mais qu'y a-t-il de pire que d'être privé de la joie parfaite de voir Dieu dans son essence, vision qui nous procure une joie indescriptible et dont l'absence nous donne une tristesse immense ? Nous comprenons mieux pourquoi Dieu, avant son Incarnation, après son Incarnation, et après son Ascension, nous sermonne parfois durement par rapport au péché, pourquoi tant de versets bibliques nous aident à fuir le péché, à nous montrer l'horreur du péché accompli sciemment, etc.
Ainsi, d'un côté, Dieu nous montre sa miséricorde en donnant la possibilité de voir un jour son Père dans son essence. De l'autre côté, Dieu nous montre sa justice en nous réprimandant non pas parce que nous péchons, mais lorsque nous tombons de nouveau volontairement dans le péché. A l'heure où l'Eglise actuelle commet la grave erreur d'insister sur la miséricorde divine, n'oublions pas qu'elle est nécessairement associée à la justice divine. Toutes deux sont les mamelles excellentes de la charité divine comme les Deux Testaments sont les mamelles parfaites de la Parole divine.
Un autre point important est à noter au sujet de la prédestination. A l'heure où l'Eglise actuelle ne cesse de sombrer dans de graves erreurs (comme la réhabilitation d'hérétiques notoires par Jean-Paul II et Benoît XVI), ce verset condamne la prédestination calviniste. Puisque toute créature raisonnable est à l'image de Dieu, il n'est pas permis d'affirmer que Dieu ait créé certaines créatures en vue de les séparer à tout jamais de leur Créateur. La question de Dieu "où es-tu ?" est comme un rappel de Dieu envers son enfant : Dieu a créé l'homme pour un bonheur parfait par Dieu, pour Dieu, grâce à Dieu, auprès de Dieu. Mais l'homme a librement et volontairement choisi de se séparer de Dieu pour assouvir sa volonté propre. La question de Dieu dénote ainsi une tristesse évidente, non pas que Dieu puisse éprouver de la tristesse, mais que la tristesse éprouvée en Adam doit permettre à Adam de le faire grandir spirituellement afin de réaliser la finalité du plan divin dans la création de l'homme : sa glorification dans le Ciel. Et même si le péché adamique est terrible, la miséricorde divine incline Dieu à continuer de communiquer avec Adam (et sa descendance à venir) au-delà de la barrière du péché et pas seulement par les mots et la parole d'Adam, mais en préfigure de la Parole de Dieu, le Verbe qui s'incarnera ultérieurement, pour rétablir ce qui a été sali, abîmé, perdu, pour redonner la forte espérance que l'homme peut être un jour auprès de Dieu. Quelle belle espérance ! Cela ne rappelle-t-il pas la vertu de l'espérance ? Là encore, tout ramène au Christ qui fera naître l'espérance dans l'esprit des Apôtres, des Disciples, du peuple désireux de connaître, d'aimer et de suivre le vrai Dieu, le Dieu Trine et Un.
Bien fraternellement dans le Christ,
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius) P
 
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,
Merci à vous "f" pour votre belle réponse. Permettez-moi de reprendre un extrait de vos mots : "Je ne rejoins pas du tout votre point de vue, par contre, à propos de la Miséricorde Divine, sur laquelle l'Eglise met davantage l'accent en ce troisième millénaire. L'Esprit Saint guide notre Eglise et lui permet de découvrir peu à peu "la Vérité toute entière"... Je pense comprendre votre réticence : la connaissance d'une réalité nommée "enfer" est nécessaire à notre Salut ; toutefois, il me semble qu'il serait pernicieux de s'en servir pour conduire à ce Salut. " A cela il faut sérieusement se poser la question : l'Eglise actuelle est-elle encore pleinement guidée par l'Esprit-Saint ? Au risque de vous choquer, mais j'assume sciemment et humblement la réponse que je vous donne : non l'Eglise actuelle n'est plus pleinement guidée par l'Esprit-Saint. Non pas parce que Dieu se serait éloigné de son Eglise, mais parce que l'Eglise s'est éloignée de Dieu, pour diverses raisons qu'il n'est pas possible d'aborder véritablement ici (...)
Pour répondre à votre question sur les hérétiques notoires, je suppose que vous en connaissez au moins un des deux : Luther (réhabilité par Benoît XVI) et Wicklef (anglais du XIVè siècle et précurseur de certains systèmes politiques et économiques protestants, réhabilité par Jean-Paul II). Peut-être le savez-vous, mais aujourd'hui certains en sont à se demander s'il ne faut pas non plus remettre l'hérétique Calvin à une place qu'il ne mérite absolument pas. Bientôt, certains en viendront à réhabiliter d'autres hérétiques connus, comme Nestorius, Arius, Sabellius, etc. Les hérésies ont la dent dure et les tentations réussissent malheureusement de bien belles percées dans notre triste Eglise, à sa base comme à son sommet (...).
 

Genèse  Q16

 
Voici une nouvelle devinette : alors que Adam et Eve ont tous deux péché, Dieu vient à s'adresser à Adam puis à Eve. Comment expliquer cela ?
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,
Permettez, chère "F", de rebondir sur votre premier propos très intéressant : "Dieu est l'Etre de relation par excellence". Cette courte phrase est une vérité que peu de chrétiens comprennent profondément. Elle n'est pas sans rappeler les "guerres" patristiques entre Latins et Orthodoxes, les premiers parlant de la Trinité Sainte comme étant trois Personnes divines, les seconds en parlant comme étant des hypostases. En réalité, par ignorance du latin ou du grec, les Pères latins et orthodoxes ne savaient généralement pas qu'ils parlaient d'une même voix : la Trinité Sainte est formée de trois Personnes divines qui sont trois Hypostases. Le terme hypostase semble plus scientifique ou plus compliqué, car moins utilisé que le mot personne, mais a le grand mérite d'écarter de l'esprit du chrétien une conception anthropomorphique, ce qui a conduit à des hérésies ou même à des représentations pitoresques qui réduit Notre Seigneur à un simple prophète alors qu'il est Dieu avant tout. Pour répondre à l'incompréhension des mahométans qui affirment que, pour un chrétien, "3 = 1", et c'est pourquoi la foi chrétienne ne serait pas la vraie foi - alors que c'est en réalité le contraire, n'en déplaise aux faux oecuméniques... - il faut en vérité parler de relations divines. Le Père engendre éternellement en lui son Verbe et l'Esprit-Saint procède éternellement du Père et du Verbe. Dieu est unique et il y a plusieurs relations : le Verbe qui est appelé Fils parce qu'il est engendré du Père, le Père qui est ni engendré ni procédant de, etc. Alors oui, disons à haute voix que Dieu est l'Etre de relation par excellence.
Un autre propos de notre amie est aussi intéressant : "
Dans la Genèse, ce rapport d'amitié entre Dieu et ses créatures - puisqu'Il S'adresse à elles d'Egal à égales - préfigure la Parole de Jésus". Ajoutons que Dieu ne s'abaisse pas à notre misérable humanité pour nous parler mais ce rapport "égal à égal" rappelle que le principe de la nature humaine étant Dieu, l'image que Dieu a gravée en l'homme fait que Dieu peut s'adresser à l'homme selon une ressemblance - qui est un appel fort à faire fructifier cette ressemblance afin que l'homme s'élève auprès de Dieu par la voie de la sainteté - sans pour autant perdre de sa nature divine. La nature humaine préexistait en la nature divine, puisque le mystère de l'Incarnation révélé aux Anges avant la création de l'homme causa la perte du tiers des Anges. Lorsque le Verbe s'incarna, Notre Seigneur ne cessa d'enseigner par son verbe d'homme, par ses gestes, par sa vie quotidienne auprès de sa Sainte Famille, puis auprès de ses Disciples et auprès du peuple. Mais puisque le Verbe ne cessa point d'être Verbe, le Verbe manifesta sa divinité à travers l'humanité de Notre Seigneur lorsque cela était nécessaire, soit pour confirmer un enseignement, soit pour révéler sa double nature (divine et humaine). L'amour de Dieu pour l'Homme inclinait Dieu à parler aux hommes non par le Verbe de Dieu mais par le verbe du Christ Homme. Cette relation extraordinaire devait attirer les hommes à aller plus loin afin de réussir à communier au Verbe de Dieu. En approchant la nature humaine du Christ, l'homme pouvait alors approcher la nature divine du Christ. Que celui qui a du mal à s'approcher de Notre Seigneur, s'approche de son humanité, qu'il s'imprègne de sa doctrine afin que son âme succombe dans l'amour de Dieu, afin de pouvoir être élevée plus tard auprès de la nature divine du Christ. Là encore, cet enseignement s'oppose à ce qu'on entend aujourd'hui dans la bouche de ceux qui doivent normalement conduire les fidèles au Christ...
Mais tout ceci répond-il à la question initiale ? (clin d'oeil)
 
  Bien fraternellement dans le Christ, saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)
 
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité.
Gn 3,11-13 Dieu dit : Qui t'a appris que tu es nu ? Est-ce que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de man­ger ? L'homme répondit : La femme que vous avez mise avec moi m'a donné du fruit de l'arbre, et j'en ai mangé. YHWH dit à la femme : Pourquoi as-tu fait cela ? La femme répondit : Le serpent m'a trompée, et j'en ai mangé.
Comme pour Gn 3,9, ne croyons pas que Dieu ne connaît pas tout, en particulier en l'homme. Si Dieu interroge Adam puis Eve, c'est pour une raison précise qui nous donne un enseignement que l'Eglise continue aujourd'hui d'appliquer et qui touche le saint sacrement de réconciliation. Lorsque l'homme commet un péché, s'il veut obtenir le pardon, il se doit de confesser son péché, non pas en des termes évasifs, mais explicites : "Je reconnais que je suis pécheur parce que...".
D'abord Dieu parle à Adam et lui montre qu'Il est au courant de tout ce qui le concerne. Dieu aurait pu se contenter de lui dire que, parce qu'il a péché, il mérite une peine. Mais Dieu va plus loin :
1. Dieu interroge Adam d'une manière telle qu'Adam ne peut se dire qu'il peut cacher tout ou partie de la vérité. Cela n'est pas sans rappeler Notre Seigneur qui parle à la Samaritaine la femme ayant déjà eu cinq maris (Jn 4,16-18) : il connaît la vie de cette femme mais il parle de manière à ce qu'elle proclame tout haut ce que Jésus sait déjà; ce questionnement est une des nombreuses preuves de la divinité de Notre Seigneur. Ici, Dieu connaît celui ou celle qui a fait chuter Adam et Il veut connaître, c'est-à-dire entendre, la réponse du pécheur.
2.
Dieu n'attend pas la réponse à la première question : Il enchaîne avec une seconde question. Cet enchaînement est doublement pédagogique : empêcher Adam de trouver une justification à sa faute et mettre la lumière sur sa conscience pour l'aider à réaliser que l'acte commis déplaît à Dieu en pressant la conscience par deux questions posées consécutivement. Adam ne doit pas seulement réaliser qu'il est pécheur, mais la gravité de son péché. 
3. Après avoir questionné Adam et écouté sa réponse, Dieu ne dit rien et Il questionne Eve et écoute sa réponse, puis Il s'adresse au serpent qu'Il sait être Satan, pour lui annoncer sa condamnation (Gn 3,14). Dieu n'a pas prononcé un jugement à l'égard d'Adam juste après la réponse d'Adam, ni même juste après la réponse d'Eve. Il condamne d'abord le serpent avant de revenir vers Adam et Eve. Cela montre que Dieu tient à a. condamner fermement la cause première du péché, b. interroger et à entendre Adam et Eve, l'un après l'autre, mais d'une même manière, parce que tous deux sont reconnus pécheurs devant Dieu.
4.
Cet interrogatoire entre Dieu et nos premiers parents enseigne que tout acte qui déplaît à Dieu doit être considéré comme une faute. Nous lirons plus tard que le Christ Jésus dira que, dans certains cas, la préméditation ou la pensée qui précède l'acte peut aussi être péché (Mt 5,28 Quiconque regarde une femme avec convoitise a déjà commis l'adultère avec elle, dans son cœur), ce qui est une autre preuve de la divinité de Notre Seigneur, car Dieu peut corriger la morale parfaite que tout homme se doit de suivre pour plaire parfaitement à Dieu.
5.
Par cet interrogatoire, Dieu enseigne encore à Adam et Eve. Il leur montre qu'il doit être naturel à tout homme : a. de faire un bilan de sa vie, non pas juste avant la mort, mais régulièrement, afin de savoir si sa vie est conforme à ce que Dieu attend, b. d'interroger sa conscience pour savoir si tel acte à commettre plaira ou non à Dieu, c. d'interroger encore sa conscience et accepter de se tourner humblement vers Dieu pour expliquer pourquoi on a péché, avant d'exprimer ses profonds regrets et son vif désir de ne plus tomber de la sorte, d. de réaliser que si l'homme fait abstraction de Dieu pour décider seul, il ne peut que tomber (Jn 15,5 ...séparés de moi, vous ne pouvez rien faire.). Ce n'est que par Dieu que l'homme peut vivre et vivre selon la rectitude de la raison et sur le bon chemin. Pour le chrétien, c'est le Christ qu'il faut suivre (Jn 14,6 Jésus lui dit : Je suis la Voie, la Vérité et la Vie; nul ne vient au Père que par moi.) puisqu'il n'y a pas d'autre nom, c'est-à-dire de voie, pour être sauvé (Ac 4,12 le salut n'est en aucun autre, car il n'est sous le ciel aucun autre nom donné parmi les hommes, par lequel nous devions être sauvés.). Ainsi, si Dieu laisse l'homme libre de penser, de parler et d'agir, Dieu invite l'homme à rester toujours fidèle à Dieu (Pr 16,9 Le coeur de l’homme dispose sa voie, mais c’est au Seigneur à conduire ses pas), e. de se dire que si Dieu l'a muni de la capacité de réfléchir, de choisir, de décider, s'il s'en remet à Dieu, il pourra toujours être certain du soutien divin et de ne jamais faire fausse route, f. enfin de chercher à connaître Dieu (Jn 17,3 la vie éternelle, c'est qu'ils vous connaissent, vous, le seul vrai Dieu, et celui que vous avez envoyé, Jésus-Christ), en particulier sa volonté à l'égard de l'homme et les moyens de plaire à Dieu (Mt 7,21 Ce n'est pas celui qui m'aura dit : "Seigneur, Seigneur !" qui entrera dans le royaume des cieux, mais celui qui aura fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux.). La doctrine de l'Eglise a aussi cette finalité : enseigner, par l'Esprit-Saint, ce que Dieu veut pour nous, ce que Dieu veut que nous évitions, ce que Dieu veut nous donner, etc.
 
Bien fraternellement dans le Christ, saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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