Genèse VII

 

 

Genèse Q13 a et Q13b

 
Pour celles et ceux qui ont lu les devinettes précédentes, cela devrait les aider à répondre à cette nouvelle devinette.
saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité,
Le Décalogue (plus précisément le Dodécalogue) fut donné à Moïse qui vécut bien après Adam. Aussi ne peut-on dire qu'Adam reçut de Dieu les commandements qu'il allait donnés à Moïse. De même, les sept commandements noachiques furent donnés à Noé et Adam n'en eut pas connaissance.
Voici les commandements que Dieu donna à Adam : 
1. Gn 1,28 Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre.
2. Gn 2,17 Tu peux manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connais­sance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certaine­ment.
Dans des articles précédents, nous avons déjà vu ces différents commandements. Mais les réponses déjà données ici (loi d'amour ou de charité) s'opposent-elles à ces deux commandements ? 
1. En s'unissant, Adam et Eve extériorisaient le fruit de leur amour, qui était à l'image de l'amour de Dieu pour Lui-même, en agrandissant la famille de l'homme, en développant l'humanité. Chaque nouvelle naissance, chaque homme venant au monde devait être un reflet de la lumière divine offerte aux yeux de la Création, en particulier devant les animaux, en exploitant les végétaux, les plantes, les fruits, les légumes pour assurer sa propre survie et celle de sa descendance, selon la vertu de la tempérance, rendant à chaque fois grâces à Dieu selon la vertu de la religion, fille de la vertu de la justice, ne cherchant pas à surexploiter le monde donné à son pouvoir par Dieu, y compris son prochain. Ainsi Adam et Eve étaient prédestinés à s'unir, et, de leur union, à féconder la Terre afin de la remplir d'hommes et de femmes aimant Dieu à l'image d'Adam et Eve.
2. En évitant l'arbre de la connaissance du bien et du mal, l'homme devait apprendre à grandir en respectant cette autre loi divine : ne pas passer outres ses droits et respecter ses devoirs donnés par Dieu. Ainsi, la Loi naturelle - aujourd'hui souvent malheureusement réduite à la procréation et à la fin de vie (contre l'euthanasie, le suicide, etc.) - enseignait à l'homme qu'il était libre de se nourrir comme il le voulait mais en respectant d'abord l'arbre de la connaissance du bien et du mal. C'est son appétit de connaissance, sa soif du pouvoir, sa curiosité déplacée - alors que souvent la curiosité est à tort considérée comme un défaut - qui le poussa à consommer le "fruit" de cet arbre. L'Eglise parle du péché de gourmandise qui s'oppose encore à la vertu de tempérance. Ou encore, c'est l'orgueil d'Adam qui s'oppose aussi à cette même vertu. Ou encore, puisqu'Adam ne chercha plus à respecter la volonté de Dieu - ce qui est appelé le don de crainte - il fit fuir en lui l'Esprit-Saint afin de laisser la place libérée à l'orgueil.
Les deux commandements donnés par Dieu à Adam avait pour fin :
1. une harmonie de vie personnelle et en couple (ie. envers son prochain),
2. une harmonie fructifiante par la procréation, en éduquant chaque nouvel enfant selon la sagesse de l'homme qui n'était que reflet de la Sagesse (ie. du Verbe de Dieu),
3. un respect de Dieu (en n'opposant pas sa propre volonté à la volonté divine) en tant que Père,
4. un respect envers le monde en soumettant les animaux à la volonté humaine qui, elle-même, devait rester soumise à la volonté divine afin d'éviter tout abus et tout manque de respect. Puisqu'aimer c'est vouloir un certain bien à autrui, même en soumettant l'animal à l'homme, Dieu indiquait ainsi à l'homme comment Lui être agréable. Cette forme d'amour est reflet de l'Amour consubstantiel du Père et du Verbe, savoir l'Esprit-Saint.
Ainsi, même si cela n'est pas explicitement mentionné dans les premiers chapitres de la Genèse - même si ce n'est pas tout à fait exact - Adam était appelé à mener une vie selon la volonté de l'Adorable Trinité Sainte.
 
Paix à vous dans le Christ vraiment ressuscité.
Loin d'avoir fait le tour sur ces deux commandements, celles et ceux qui cherchent à mieux comprendre la sainte Ecriture doivent voir un autre enseignement tout aussi profond, si ce n'est plus.

Commandements donnés par YHWH à Adam Commandements donnés par Jésus-Christ aux hommes
1. Gn 1,28 Soyez féconds, multipliez, remplissez la terre et soumettez-la, et dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tout animal qui se meut sur la terre.
2. Gn 2,17 Tu peux manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connais­sance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras certaine­ment.
1. Mc 12,30 Et tu aimeras le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force.
2. Mc 12,31 Le second est celui-ci : Tu aimeras ton proche comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là.
Dieu s'adresse à Adam, principe de la nature humaine. Adam reçoit la mission d'enseigner ces deux commandements à sa descendance. Le Fils de Dieu s'adresse aux hommes, fils d'Adam, afin de corriger l'application des enseignements reçus, oubliés, sciemment ignorés ou mal appliqués, enseignements reçus par leurs pères, fils d'Adam.
Conclusion de la ligne précédente : La Parole de Dieu est fondamentale, soit pour enseigner à l'homme ce qui lui importe de connaître absolument pour vivre en plaisant à Dieu et pour avoir une vie parfaite selon la chair, soit pour corriger la vie de l'homme qui ne plaît plus ou pas assez à Dieu selon l'esprit. La Parole de Dieu est le principe d'une vie parfaite pour l'homme, au regard de Dieu. Du Ciel, Dieu (YHWH) s'adresse à l'homme. De la Terre, Dieu s'adresse encore à l'homme : Dieu sur Terre est le Fils de Dieu incarné, le Verbe fait homme, qui nourrit les hommes de la Parole de Dieu. Jésus-Christ est le Pain descendu du Ciel (Jn 6,33 Car le pain de Dieu est celui qui descend du ciel, et donne la vie au monde; Jn 6,58 C'est là le pain qui est descendu du ciel).
Commandement 1 : produire du fruit à l'extérieur de soi pour faire vivre.
Commandement 2 : prendre du fruit à l'intérieur de soi pour vivre.
Les deux commandements ont pour fin la vie de soi et, par soi, d'autrui.
Commandement 1 : produire du fruit à l'extérieur se fait d'abord en se tournant vers son Créateur par des oeuvres de charité.
Commandement 2 : produire du fruit à l'intérieur de soi se fait ensuite en se tournant vers les créatures (raisonnables) de Dieu par d'autres oeuvres de charité.
Les deux commandements ont pour fin la charité envers Dieu et, par soi, envers autrui.
Conclusion de la ligne précédente : si la vie préfigure la charité, la mort préfigure l'orgueil puisque aimer, c'est vouloir du bien à autrui tandis que l'orgueil provoque la séparation avec autrui pour ne rechercher que sa propre volonté.
Les deux commandements sont semblables soit parce que le premier est nécessaire pour que la descendance puisse aussi vivre du second, soit parce que le second est nécessaire pour appliquer le premier. Il n'y a pas d'égalité entre les deux commandements mais similitude car le premier l'emporte sur le second non par rapport à la perfection mais selon la dignité. En effet, Dieu applique déjà le premier commandement mais non le second puisque cela est réservé à l'homme pour qu'il devienne davantage semblable à son Créateur. Les deux commandements sont semblables soit parce que le premier est nécessaire pour que le second soit réalisable, soit parce que le second est la manifestation réelle d'une application certaine du premier (Ga 5,6 la foi opère par la charité).
Conclusion de la ligne précédente : Seulement deux commandements sont donnés à l'homme. Pas un ni trois, mais seulement deux car soit l'homme se doit de pratiquer un culte envers celui qui lui prodigue bienfaits sans nombre et que le juste retour des choses est que l'homme fasse de même envers son prochain, soit puisque l'homme vit en communauté, dans le monde, pour vivre dans une harmonie parfaite et épanouissante, ses actes envers son prochain se doivent d'être sans cesse guidés et ramenés au culte qu'il doit pratiquer envers son Créateur.
La similitude n'est pas synonyme d'égalité. Elle ramène toujours à son principe sans lequel les actes ne sont pas réalisables ou deviennent dénués de sens.
Puisque Adam a été créé en ayant reçu la grâce de Dieu, bienfait parfait de Dieu, il était juste que Dieu lui indique le chemin à suivre afin de retirer des fruits de sa vie sur Terre. Puisque les hommes ont retiré des fruits de la Terre en ayant chassé la grâce de Dieu par la désobéissance, l'orgueil et l'insoumission, il était juste que le Fils de Dieu indique le chemin à suivre afin d'obtenir les fruits du Ciel, seuls fruits qui méritent de souffrir au point de perdre la vie.
Conclusion de la ligne précédente : La miséricorde de Dieu s'exprime par le don de la grâce et les moyens d'obtenir les fruits de la Terre. La justice de Dieu s'exprime par la charité et ses obligations afin de fuir ce qui déplaît à Dieu, quitte à s'opposer à son orgueil, sa fierté, ses pouvoirs, sa propre gloire, etc. La justice et la miséricorde divines ne s'opposent pas mutuellement : elles ramènent tout à Dieu comme son principe, tout à l'homme comme son moyen, et tout à Dieu comme sa fin, par la bonté, préfigure de la charité, elle-même perfection de la vie ici-bas.
Les deux commandements sont donnés à Adam selon la chair car même s'il vit avec Eve dans le monde, il ne vit pas encore parmi le monde. Aussi, suivant certains enseignements théologiques, Adam n'aurait pas compris les deux commandements que Jésus-Christ donnera plus tard au peuple. Les deux commandements sont donnés aux hommes selon l'Esprit parce qu'ils vivent tous dans le monde et que tous côtoyent d'autres hommes. Et puisque tous vivent déjà des fruits de la Terre, même s'ils ont été injustement acquis, nul ne vit parfaitement selon l'Esprit. Or, la fin de toute chair est l'esprit, ou la perfection de tout acte est une similitude avec l'intention. Donc le Fils de Dieu se doit de montrer comment vivre selon l'Esprit et cela n'est possible qu'à travers la charité, soit envers Dieu, soit envers son prochain.
Conclusion de la ligne précédente : pour nous aider à mieux comprendre ce que Dieu attend de nous et veut nous donner, nous pouvons partir des deux commandements donnés à Adam, préfigures des deux commandements donnés par le Christ Jésus, savoir, partir du monde et de la chair, pour atteindre le Ciel et la charité, par le don de la grâce, l'action de l'Esprit-Saint et une persévérance constante malgré les souffrances, les désillusions, les rejets.
Bien fraternellement dans le Christ, saint Augustin (ou SanAug ou Augustinius)

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site

×