Créer un site internet

Disciples d'Emmaüs III

 

 

 

 

Disciples d'Emmaüs III

 

19 Il leur dit : "Quoi ?" Ils lui dirent : "Ce qui concerne Jésus de Nazareth, qui fut un prophète puissant en œuvres et en parole devant Dieu et tout le peuple;

et alors lui il leur a dit et quels sont-ils [ces événements] et eux ils lui ont dit ce qui concerne ieschoua ha-nôtzeri qui a été un homme prophète puissant dans l'action et dans la parole devant la face de dieu et [devant la face] de tout le peuple

 

Jésus réplique à Cléophas par la plus simple des questions - quoi ? - qui a un but quadruple : 1. faire exprimer le plus clairement possible l'objet de la foi de ces deux disciples. Et leur réponse, unanime, révèle la profondeur de leur foi même si elle est encore, à ce moment-là, incomplète, comme cela a été vu juste auparavant. 2. extérioriser le doute subsistant dans leur esprit. Le doute sorti de l'esprit, la voie sera toute ouverte pour ancrer définitivement la vraie foi dans leur esprit. 3. Jésus sait combien ils doutent et sa question, d'une force extraordinaire, va leur permettre de comprendre pourquoi avant la mort, Jésus pouvait être vu de tous, et pourquoi, à partir de la résurrection, c'est par la foi que Jésus continuera de se faire voir, de se connaître, et que c'est par la foi que la sagesse divine va se manifester dans les hommes le cherchant. 4. enfin, Jésus va leur faire comprendre que la résurrection fait que l'homme vivant actuellement sur terre est indigne de voir le Verbe fait Homme dans toute sa gloire resplendissante. Cette indignité s'accompagnera de la miséricorde divine et de l'espérance procédant de la foi afin de révéler aussi que l'homme pourra un jour voir Jésus tel qu'il est réellement, ressuscité, vivant dans la gloire du Père, dans la demeure la plus élevée du royaume des cieux dont il est Roi.
L'objet de leur grande tristesse et de leur discussion est Jésus (Yehoschouah en hébreu, avant l'exode à Babylone, puis Ieshoua, toujours en hébreu, à partir de l'exode à Babylone, et qui signifie Dieu sauve). Ils parlent de Jésus comme prophète, non pas que Jésus fut un simple prophète en réalité ou à leurs yeux, prophète à l'image des prophètes de l'Ancien Testament, mais parce Jésus, comme les prophètes, est capable d'annoncer des évènements qui ne se sont pas encore produits et qui nécessitent absolument une intervention divine pour être révélés aux prophètes. C'est dans ce sens-là que les deux disciples parlent de Jésus comme prophète. Affirmer qu'ils considèrent Notre Seigneur comme prophète serait déformer le sens du texte, ce que va d'ailleurs confirmer la suite de leur propos.
Jésus est puissant c'est-à-dire qu'il possède la puissance et qu'il n'a pas besoin, contrairement à tous les prophètes, de prier et d'attendre l'exaucement de la prière. Puisque Jésus est Dieu, il lui suffit d'affirmer une chose pour qu'elle se concrétise immédiatement, sans nécessité d'intervention d'une tierce personne. Jésus est tout-puissant, comme le Père, et il lui est donné, de toute éternité, de réaliser tout ce que sa volonté veut.
Jésus est puissant en oeuvres et en paroles. Cette parole des deux disciples montrent combien ils ont été marqués par Notre Seigneur au point d'avoir adhéré à sa parole comme étant la Parole de Dieu lui-même. En effet, aucune parole n'est acceptable si elle n'est pas prouvée par les oeuvres. Cette vérité sera reprise par les divers Apôtres qui écriront leurs épîtres, montrant que la foi véritable s'exprime par la charité (Ga 5,6 la foi opère par la charité) ou encore que celui qui dit aimer Dieu doit le prouver en aimant son prochain (I Jn 3,10 C'est à cela que l'on reconnait les enfants de Dieu et les enfants du diable. Quiconque ne pratique pas la justice n'est pas de Dieu, non plus que celui qui n'aime pas son frère.). Mais là où se démarque Jésus par rapport aux Apôtres, aussi saints soient-ils, c'est que Notre Seigneur confirme son enseignement par des miracles. Tout ce que dit Jésus soit par rapport à son Père, soit par rapport aux hommes, il le confirme toujours soit par des miracles, soit par des oeuvres d'une charité pure, excellente, merveilleuse et devant nous inciter à en faire autant.
Jésus est puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et les hommes. Les deux disciples, à défaut d'avoir la foi parfaite, ont compris que tout doit être d'abord réalisé et prouvé devant Dieu puisque Dieu est notre Créateur ce qui oblige tout homme à rendre des comptes à Dieu et à faire preuve d'une gratitude la plus parfaite possible. Ensuite, celui qui dit aimer Dieu au point de l'adorer, comme le demande le premier commandement, doit le prouver par un amour envers son prochain, du même amour que Dieu a pour toute créature, digne ou indigne, sainte ou impure, parfaite ou imparfaite.
Ainsi, celui qui dit aimer Dieu doit le prouver par le culte justement rendu à Dieu (Mc 12,30 Tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton esprit, et de toute ta force.) et par les oeuvres de charité dues à toutes créatures raisonnables infiniment aimées par Dieu. De même, celui qui enseigne toute parole de Dieu, qui donne tout commentaire de la parole de Dieu, se voit indigne de son ministère ou menteur lorsqu'il proclame aimer Dieu si lui-même ne prouve pas par les actes ce qu'il enseigne et ce que les articles de la foi, issus de la divine sagesse, commandent de faire, à savoir aimer son prochain, ami ou ennemi (Mt 5,44 Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent; Lc 6,27-30; etc.), comme Jésus nous aime (Jn 13,34 aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés.) ou comme soi-même (Mc 12,31 tu aimeras ton prochain comme toi-même).

 

20 et comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour être condamné à mort et l'ont crucifié.

et comment ils l'ont livré les chefs des sacrificateurs et nos dirigeants pour le faire condamner à mort et ils l'ont fait pendre sur la croix

 

A la lecture de ce propos, nous devinons la honte ressentie par ces deux disciples. Comment les grands prêtres et les chefs, supposés avoir compris l'Ancien Testament, ont-il pu vouloir mettre à mort et organiser un complot pour faire crucifier le Messie tant attendu ? La soif de pouvoir et de richesses aveugla ceux qui auraient dû contribuer à l'expansion de la doctrine du Christ. Mais l'histoire de l'Eglise primitive révèlera une intention divine toute autre, toute belle et d'une splendeur unique dans l'Histoire de l'humanité.
Les deux disciples pourraient en vouloir à ces hommes de pouvoir du Sanhédrin et certainement qu'ils leur en veulent. Mais c'est qui occupe davantage leur esprit est la question : "Pourquoi ?" Oui, pourquoi le Père a-t-il voulu que le Fils fût crucifié, qu'il souffrît sa Passion ? Pourquoi le Père n'a-t-il pas agi en sorte d'ouvrir l'esprit de tout le peuple élu, de tous les Hébreux ? Jésus, en fin thérapeute qu'il est, ne répond pas pour le moment car il leur laisse le temps nécessaire afin d'exorciser leur doute, leur désespoir, leur crainte, leur incompréhension.

 

21 Quant à nous, nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël; mais, en plus de tout cela, on est au troisième jour depuis que cela s'est passé.

et quant à nous nous avions espéré que c'est lui celui qui va libérer israël mais voilà et avec tout cela c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que tout cela s'est produit

 

Les disciples continuent leur propos sans savoir ni sans demander à cet étranger ce qu'il en pense ou s'il n'est pas un petit peu au courant de tout cela.
Les deux disciples, avec les autres disciples, les femmes et les Apôtres, espéraient tant que celui qui était annoncé par les prophètes délivreraient Israël de l'ennemi afin de restaurer la gloire du temps des rois David et Salomon. Ils semblent connaître les Ecritures mais leur compréhension est encore limitée. Ils croient, comme la majorité des Juifs, que le Messie prophétisé est celui qui mettra l'ennemi, à savoir les Romains, en dehors de Jérusalem et d'Israël afin que le culte du Temple puisse être vécu dans toute sa perfection, du moins, celle comprise par les Pharisiens et les Saduccéens. Un peu plus tard, Jésus leur fera comprendre est bien le Messie et qu'il a bien eu pour mission de mettre fin aux oeuvres de l'ennemi, non pas au regard de la chair, mais au regard de l'Esprit. Et, pour Dieu, l'ennemi des Juifs n'est pas le Romain envahisseur, mais l'homme lui-même esclave du péché dont le maître est Satan. Ainsi, la délivrance apportée par Jésus ne devient plus une délivrance temporelle et charnelle mais éternelle et spirituelle, non plus selon la perfection de la pratique de la loi mosaïque mais selon la vertu de la grâce infusée gratuitement en l'homme et agissant librement afin de produire des actes vertueux faisant mériter à l'homme non plus une liberté terrestre mais la liberté qui vit et règne dans le Ciel. Nous voyons alors combien les deux disciples ont de chemin à faire !
Néanmoins, ces deux disciples se rappellent certaines paroles de Jésus, enseignant qu'il devait mourir et passer trois jours et trois nuits, comme Jonas dans le ventre de la baleine, avant de ressusciter le troisième jour (Mt 12,40 Car de même que Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du poisson, ainsi le Fils de l'homme sera dans le sein de la terre trois jours et trois nuits.). Aujourd'hui est le jour de la résurrection, le troisième jour, et ces disciples n'ont pas vu Jésus. Combien est grande leur déception !

 

22 Aussi bien, quelques femmes, des nôtres, nous ont jetés dans la stupeur : étant allées de grand matin au sépulcre,

mais certaines femmes qui font partie des nôtres nous ont effrayés elles sont allées tôt le matin au tombeau

 

Les deux disciples poursuivent en mentionnant qu'ils ont eu le témoignage de femmes fidèles au Christ. Rappelons-nous qu'à cette époque, combien la femme était mal vue, à cause du péché d'Eve et combien son avis était soit systématiquement refusé soit accepté mais du bout des lèvres et avec prudence. Ici, ils montrent combien ils ont du mal à croire au témoignage de ces femmes. Comment est-ce possible que Jésus, si puissant en oeuvres et en paroles devant Dieu et les hommes, ayant enseigné qu'il devait mourir pour ressusciter le troisième jour, ne soit plus dans le sépulcre ? Pour eux, c'est comme reconnaître que l'enseignement de Jésus s'est effrondé tel un château de cartes. Car si la résurrection de Jésus n'est pas, alors leur foi est vaine (I Co 15,14 si le Christ n'est pas ressuscité... vaine aussi est votre foi.).

 

23 et n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire même qu'elles avaient vu une apparition d'anges qui disaient qu'il est vivant.

et elles n'ont pas trouvé son corps et alors elles sont revenues et elles ont dit qu'elles ont vu aussi une vision de messagers [de yhwh] qui ont dit que lui il est vivant

 

De plus, le témoignagne des femmes est confirmé par une apparition d'anges. Que des femmes se soient trompés, pourquoi pas ? Après tout, rien n'empêcherait de continuer de croire en la résurrection. Mais que des Anges confirment que le corps de Jésus, le Messie tant attendu, n'est plus dans le sépulcre, il n'y a plus de raison de douter du témoignage des femmes.
Ces femmes, à la suite des Anges, révèlent aux disciples que Jésus est vivant. Comment croire qu'une chose est vraie si nos sens ne peuvent le confirmer ? Car après tout, il est légitime de ne pas en croire en la vérité d'une chose tant que nous n'avons pas nous-mêmes vérifié la dite chose. Les deux disciples sont balancés entre l'amour de Jésus ressuscité et le doute de sa résurrection. Si les Anges disent que le corps n'est plus, rien ne permet de croire que le corps n'est plus parce qu'il est ressuscité. Mais rien n'empêche de croire également que le corps a été enlevé par des hommes afin de monter une supercherie sur la résurrection annoncée par Notre Seigneur.

 

24 Quelques-uns de nos compagnons s'en sont allés au sépulcre et ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : mais lui, ils ne l'ont point vu."

et alors ils sont partis certains d'entre ceux qui sont avec nous [et ils sont allés] au tombeau et ils ont trouvé [les choses] exactement comme les femmes l'avaient dit mais lui ils ne l'ont pas vu

 

Les femmes sont allées au sépulcre et n'ont rien vu. Des Anges leur sont apparus et leur ont dit que Jésus est vivant. Ensuite ces mêmes femmes sont parties répéter ce qu'elles ont entendu aux disciples. Certains d'entre eux, comme Saint Pierre et Saint Jean (Jn 20,2-3), sont allés vérifier par eux-mêmes afin d'être certains que ces femmes ne racontaient pas des histoires. Et eux ont bien trouvé (toutes choses) comme les femmes avaient dit : point de corps. Là, plus de doute possible : le corps de Notre Seigneur n'est plus dans le sépulcre. Il n'est plus question de mettre en doute le témoignage des femmes confirmés par le chef de l'Eglise, Saint Pierre. Désormais, ces deux disciples sont pleinement dans la tristesse et le doute.

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site