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Devinettes V

   
 
Devinettes X-XI-XIII
 
 
Comment expliquer la parole suivante de Jésus :
 
Mc 13,32 Quant à ce jour et à l'heure, nul ne le connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père.
 
réponse:
 

Mc 13,32 Quant à ce jour et à l'heure, nul ne le connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père.

Comment se peut-il puisque les Apôtres reconnaissent que Jésus connaît tout (Jn 16,30 Maintenant, nous savons que tu sais toutes choses.; Jn 21,17 Il lui répondit : Seigneur, tu sais toutes choses, tu sais que je t’aime.)

Plusieurs réponses sont possibles :
1. Jésus, en tant que Homme, n'a pas la connaissance de Jésus en tant que Dieu. Or Jésus est une seule personne possédant la nature divine et la nature humaine, avec deux volontés distinctes. Mais en tant qu'Homme parfait et intimement lié à la divinité, dans une relation d'amour infiniment intense, comment Jésus-Homme pourrait-il ne pas savoir et Jésus-Dieu pourrait-il savoir ? Lorsqu'une personne vous pose une question, soit vous savez, soit vous ne savez pas. Si vous ne savez pas, rien en vous ne le sait et si vous savez, tout en vous le sait. Nous pourrions dire qu'il y a une exception avec Jésus du fait de sa double nature et, malgré leur union dans l'amour parfait, il y a distinction des natures et, par conséquent, séparation de leurs connaissances. Néanmoins, rien n'empêche à la nature divine de révéler cette connaissance à la nature humaine en Jésus de part l'unicité de cette humanité (pureté, sainteté, soumission...). La lecture de l'Evangile nous révèle un Jésus oeuvrant ou parlant tantôt comme Dieu, tantôt comme Homme. Mais rien ici ne permet de conclure définitivement que c'est en tant qu'Homme que Jésus s'exprime.

2. Confessez-vous auprès d'un prêtre. Puis, après la confession, demandez-lui s'il connaît vos péchés. Il vous dira qu'il ne les connaît pas. Pourtant vous savez qu'il les connaît puisque c'est à lui que vous les avez dévoilés. Qui a raison ? Le prêtre et vous. Comment cela ? Le prêtre a reçu votre confession, entendant alors vos péchés. Mais à cause de son sacerdoce, le prêtre ne garde pas en lui vos péchés puisqu'il est le représentant du Christ ou l'intermédiaire entre vous et le Christ. Ce qui a été confessé puis pardonné, par la personne du prêtre, n'est plus (Is 43,25 C'est moi, c'est moi qui efface tes fautes pour l'amour de moi, et je ne me souviendrai plus de tes péchés.). Ainsi, le prêtre pourrait affirmer sans erreur : "je sais et je ne sais pas."

3. Nous savons que Jésus n'a jamais cessé d'être Dieu : le Père, par amour infini de son Fils unique, lui a tout remis (Jn 3,35 Le Père aime le Fils, et il lui a tout remis entre les mains.), lui a donné son Esprit-Saint sans mesure (Jn 3,34 Car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce que Dieu ne lui donne pas l'Esprit avec mesure.) qui connaît tout (I Co 2,10 C'est à nous que Dieu les a révélées par son Esprit; car l'Esprit pénètre tout, même les profondeurs de Dieu.), lui montre tout ce qu'il fait (Jn 5,20 le Père aime le Fils, et lui montre tout ce qu'il fait). Aussi est-il juste de dire que si le Père connaît le jour et l'heure du jugement (Mc 13,32), le Fils les connaît également. Pourquoi alors Jésus dit-il le contraire ? Serait-ce parce qu'il connaît tout sauf cela ou par mensonge ? Ni l'un parce qu'étant Dieu, la connaissance de Jésus est infinie, parfaite et complète, ni l'autre puisque Jésus est vérité (Jn 14,6 Je suis la voie, la vie, la vérité) et ne peut alors dire de mensonge (ni d'erreur). Faut-il alors lire entre les lignes, voir au-delà des mots ? Puisque le sens littéral donne une contradiction entre le propos et la nature de celui qui tient ce propos, il semble qu'il faille rechercher un autre sens. L'Esprit révèle certains mystères sans les dévoiler pleinement à la première.

     a. Jésus oeuvre, agit, parle, montre et fait tout pour l'amour de son Père dans l'unique but de montrer aux hommes que Dieu est aussi notre Père. Jésus ne révèle pas tout de sa nature divine à un peuple réputé idolâtre, risquant alors de voir un Dieu fait Homme et un autre Dieu invisible appelé Père, au point de tomber encore dans le polythéisme. A ce moment de l'Incarnation du Verbe, les hommes n'étaient pas encore capables de comprendre le dogme de la Trinité Sainte.

     b. Imaginons que Jésus ait dit : "ce jour viendra dans deux années... d'ici trois mois...", comment les auditeurs auraient-ils réagi ? Certainement apeurés et bousculant leurs vies par des dérèglements abusifs. Or Dieu se révèle progressivement à l'homme, s'adaptant à la nature humaine si faible, si instable et si incapable. Se tourner vers Dieu doit se faire par désir, par amour de Dieu et non plus par crainte ou par peur du châtiment comme cela se fit avant l'Incarnation de Jésus. Et c'est progressivement que l'homme s'élève vers Dieu.

     c. Jésus aura énormément parlé au peuple et à ses Apôtres mais il n'aura jamais tout dévoilé ni tout expliqué. Il a dit et répété l'essentiel : adorer Dieu, aimer son prochain, la résurrection des morts, etc., mais il a volontairement omis certaines choses           

I. pour susciter dans le coeur de l'homme le désir de découvrir davantage la Toute-Puissance de Dieu à travers son amour, de progresser dans la connaissance afin que la pratique ne soit pas erronée et être plus à même d'être prudents face aux ennemis et aux erreurs,          

II. parce que les hommes n'étaient pas prêts ou n'avaient pas encore vécu la Pentecôte avec la descente de l'Esprit-Saint,          

III. parce qu'il ne tient pas à l'homme de connaître tous les mystères de Dieu aujourd'hui,          

IV. parce que l'homme, à cause de sa nature, ne peut embrasser la sagesse de Dieu ni appréhender parfaitement et absolument la science de Dieu.

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Si l'on vous demande la structure de l'homme vous pourrez répondre : "il est fait d'os, de nerfs, de chair, de muscles... il mange et boit... il est aimable et haïssable... il est homme ou femme, petit ou grand..."
 
Si l'on vous demande la structure du chrétien, que répondez-vous ?
 
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Dans le sens littéral, certains diront que s'il faut aimer son prochain comme on aime soi-même, alors on peut ne pas aimer son prochain si on ne s'aime pas soi-même. Si tel eut été le sens voulu par Jésus, il eut probablement formulé différemment ce magnifique commandement. D'autre part, ce serait contradictoire avec l'enseignement du Christ, entièrement fondé sur l'amour et non sur l'absence éventuelle d'amour chez certaines personnes.

D'autre part, la tradition juive restreignait l'application du mot prochain aux Juifs et aux prosélytes afin de protéger le peuple juif des autres peuples idôlatres, meurtriers, tandis que Jésus, comme le montrera la parabole du bon Samaritain, donne au même mot une extension illimitée.

Au sujet du futur employé ici, il est utilisé pour indiquer la voie à suivre à travers le Christ, ce que tout homme, touché par la grâce de Dieu, est appelé à réaliser : dès lors qu'il suivra le premier commandement ("tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton être"), il aimera son prochain, juif, chrétien ou autre. 

Allons plus loin. Celui qui aime Dieu à travers la personne du Christ, au point de ne faire qu'un avec lui, demeure en Dieu et Dieu demeure en lui (I Jn 4,15-16 Celui qui confessera que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu... celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui). Rappelons que tous les commandements découlent du premier qui est d'adorer Dieu avant toutes choses et de l'adorer de tout notre être. Si Dieu demeure alors en moi avec une abnégation suffisamment élevée de ma part (Jn 3,30 Il faut qu'il (Dieu) croisse et que je (mon égo) diminue), ce n'est plus moi qui vis mais le Christ qui vit en moi (Ga 2,20 ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi.). Or, Notre Seigneur aime toute l'humanité d'un amour infini (Jn 3,16 Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique), c'est-à-dire qu'il m'aime autant qu'il aime mon prochain. Puisqu'il vit en moi, il m'aime et, à travers moi, il aime mon prochain. C'est pour cela que dès lors je serai uni avec le Christ, j'aimerai mon prochain (par la grâce de Dieu) comme moi-même (je suis aimé par Dieu). 

Un autre raisonnement conduit à la même conclusion. Saint Augustin dit : "Le Christ total est tête et corps; la tête est le Fils unique de Dieu et son corps est l'Eglise." (De Unitate Eccles. 4) Saint Paul dit la même chose :

Col 1,24 son corps est l'Eglise. Ep 5,23 ...comme le Christ est le chef de l'Eglise, son corps, dont il est le Sauveur.I Co 6,15 vos corps sont des membres du Christ I Co 12,27 vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres.

Aimer le Christ, c'est l'aimer en totalité, c'est-à-dire Jésus en tant que Dieu et Jésus en tant que corps. Celui qui aime en vérité le Christ aime alors son Eglise (qui est son corps); il aime tous les chrétiens autant que lui-même car tous les chrétiens sont membres du Christ (I Co 12,13 Tous, en effet, nous avons été baptisés dans un seul esprit pour former un seul corps, soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit libres, et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit).

Pourtant, cet amour ne peut et ne doit s'arrêter aux membres de l'Eglise visible. En effet, le Christ s'est incarné pour déifier sa sainte humanité, c'est-à-dire pour élever toute l'humanité vers Dieu car tous nous sommes appelés à la béatitude parfaite et éternelle. Il n'y a pas homme que Dieu n'a pas créé pour le glorifier un jour. De quelle manière Jésus a-t-il élevé l'humanité ? Par la charité, à son degré suprême, qui s'est traduite par son acceptation de mourir sur la croix, pour nous tous (Jn 15,13 Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie à ceux qu'on aime.). Notre Sauveur est venu pour tous (Jn 3,16 Dieu a tellement aimé le monde, qu'il a donné son Fils unique); il aime tous les hommes, les amis comme les ennemis, nous-mêmes comme notre prochain. Aimer le Christ en vérité, pour le suivre, c'est à cela que nous sommes appelés; c'est imiter le Christ (I P 2,21 afin que vous suiviez ses traces) et c'est alors aimer également l'humanité comme lui nous aime, c'est vivre dans un état de grâce qui fait que Dieu nous porte à aimer notre prochain autant que nous-mêmes. D'ailleurs, ce commandement nouveau sera encore magnifié par cette parole du Christ : aimez-vous les uns les autres comme je vous aimés. (Jn 13,34)

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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