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Contradiction I

   
 

 

Contradiction I-II-III-IV-V

Comment pouvons-nous expliquer la contradiction suivante ?

en Lc 10,27, Jésus dit d'aimer notre prochain comme soi-même.

en Lc 14,26, Jésus nous dit :

"Si quelqu'un vient à moi sans haïr son père, sa mère, sa femme, ses enfants,

 ses frères, ses soeurs, et jusqu'à sa propre vie, il ne peut être mon disciple."

Ainsi, d'un côté Jésus nous demande d'aimer et, d'un autre côté, de haïr.

Quelle est l'explication à cette contradiction ?

Voici comme résoudre cette "contradiction". Le sens actuel de haïr est détester (ou ne pas aimer).
Dans les textes hébraïques, ce même verbe a trois sens différents, selon le contexte :
     1/ détester,
     2/ aimer moins,
     3/ se séparer de.
Ainsi, si nous prenons, par exemple le verset Lc 14,26, la parole de Jésus se
comprend de la manière suivante : "Celui qui vient à moi sans m'aimer plus
qu'il aime son père, sa mère...", c'est un appel à la dilection.
Ou encore, la même parole de Jésus se comprend de cette manière : "Celui
qui vient à moi sans se séparer de ce qui l'attache au monde....", c'est un
appel à ne plus être attaché aux valeurs du monde afin de suivre le Christ en
s'attachant à la charité.
 
Voyez, nous sommes passés d'une contradiction apparente à un double-sens
où l'homme est appelé à s'attacher à Dieu pour expérimenter la charité.
 
Lorsque vous lirez d'autres versets avec le verbe haïr, pensez à ses trois sens
 possibles et vous passerez alors d'une contradiction apparente ou d'une
incompréhension à une révélation de la charité de Dieu.
 
A plusieurs reprises, Jésus dit : Mt 11,21 "Malheur à toi, Corozaïn !
Malheur à toi, Bethsaïde ! ..." Mt 23,13 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens
hypocrites..." Mt 23,14 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."
Mt 23,15 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..." Mt 23,16
"Malheur à vous, conducteurs aveugles..." Mt 23,23 "Malheur à vous, scribes
et Pharisiens hypocrites..." Mt 23,25 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens
hypocrites..." Mt 23,27 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."
Mt 23,29 "Malheur à vous, scribes et Pharisiens hypocrites..."
Lc 6,24 "Mais malheur à vous, les riches, car vous tenez votre consolation !"
Lc 6,25 "Malheur à vous, qui êtes repus maintenant, car vous aurez faim !
Malheur à vous, qui riez maintenant, car vous serez dans le deuil et dans les
larmes !" Lc 6,26 "Malheur à vous, quand tous les hommes diront du bien de
vous; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les faux prophètes !"
La liste des paroles du Christ avec l'expression "Malheur à..." n'est pas
complète ! Comment le Christ, qui est venu pour sauver le monde, qui est
amour, peut-il en même temps souhaiter le malheur à certaines personnes ?

 

 

Pour expliquer ce paradoxe dans la bouche de Notre Seigneur, il suffit de
rappeler que Jésus parla essentiellement en araméen. En fait, la traduction
exacte des versets cités ci-dessus ne donne plus "Malheur à vous..." mais
"Malheureux êtes-vous...". Cette rectification de sens permet de retomber
sur nos pieds à savoir que le Christ est venu pour sauver les hommes, tous
les hommes et qu'il s'attriste à chaque fois qu'il rencontre un homme qui ne
vit pas (ou plus) selon ce que Dieu a commandé.
Là où certains ont peut-être vu un signe de rejet voire de méchanceté de la
part de Jésus en se contentant d'une simple lecture littérale, d'autres verront
 maintenant la douceur et la charité de Jésus pour l'humanité, en prenant le
temps de décortiquer la Parole de Dieu.

 

 

Comment expliquer la contradiction (apparente) suivante : Pr 1,7 La crainte de Yahweh est le

commencement de la sagesse (9,10; 15,33) I Jn 4,18 la charité parfaite bannit la crainte ?

Si saint Jean a raison, pourquoi la théologie catholique enseigne-t-elle que le premier des sept

dons de l'Esprit-Saint est le don de crainte (Is 11,2) ? Si saint Jean a raison, pourquoi le Psalmiste

 dit-il : La crainte de Yahweh est sainte ? (Ps 18,10) Si saint Jean a raison, pourquoi saint Paul

écrit-il :

soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ ? (Ep 5,21)

 

 

Comment peut-on expliquer l'apparente contradiction dans les deux paroles de saint Paul

(au moment de sa conversion sur le chemin de Damas) :

Ac 9,7 Or les hommes qui l'accompagnaient demeuraient tous étonnés, entendant bien la voix,

mais ne voyant personne.

Ac 22,9 Et ceux qui étaient avec moi virent la lumière, mais ils n'entendirent pas la voix de celui

qui me parlait.

Comment comprenez-vous cette parole du Christ : Et pour mes ennemis,

qui n'ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici, tuez-les devant 
moi. (Lc 19,27) 
Réponse de : Saint-Augustin 
Ce verset est la fin de la parabole des dix mines et des sujets rebelles 
(Lc 19,11-27). 
Le sens littéral fait comprendre que Dieu, par la personne du Christ, 
tuera ceux qui refuseront de se soumettre à Lui. Si ce sens est le bon, 
alors cela fait de Dieu, un Dieu mauvais mais cela ne peut puisque Dieu 
est dilection (I Jn 4,8) La soumission a un sens propre et un sens figuré non
antagonistes mais complémentaires. Selon le sens propre, toute créature 
doit se soumettre à Dieu comme 
il est écrit : Seigneur, Seigneur, roi tout-puissant, car toutes choses sont 
soumises à votre pouvoir, et il n'y a personne qui puisse résister à votre 
volonté, si vous avez résolu de sauver Israël. (Est 13,9) Je le jure par moi-
même, ce qui sort de ma bouche est la vérité, c'est 
une parole irrévocable : Oui, devant moi tout genou fléchira... (Is 45,23) 
Par le fait qu'il lui a tout soumis, il n'a rien laissé qui lui demeure insoumis. 
Actuellement, il est vrai, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis. 
(He 2,8) Car Dieu "a tout mis sous ses pieds." Mais lorsque l'Ecriture dit que 
tout lui a été soumis... (I Co 15,27) Qu'au nom de Jésus, tout genou fléchisse 
dans le ciel, sur la terre et dans les enfers. (Ph 2,10) Les hommes ont 
coutume de fléchir le genou devant les grands, en signe de soumission. 
Cela est encore plus vrai devant celui qui n'a pas de plus grand 
que lui : Dieu. (Sg 16,24). Rappelons que toute la hiérarchie céleste est 
déjà soumise à Dieu : 
Après être monté au ciel, il est maintenant à la droite de Dieu; à lui sont 
soumis les anges, les principautés et les puissances. 
(I P 3,22) Les soixante-dix revinrent tout joyeux, 
disant : Seigneur, même les démons nous sont soumis par votre nom.
 (Lc 10,17) Selon le sens figuré, 
se soumettre à Dieu, c'est reconnaître Dieu comme 
notre Créateur (Gn 1,26 Faisons l'homme à notre image...) et celui qui 
dispense la vie (Jn 14,6 Je suis la voie, la vérité, la vie). 
Refuser Dieu, c'est refuser la vie et accepter alors la mort. 
La responsabilité de ce refus repose entièrement et uniquement sur 
l'homme puisqu'il choisit librement et sciemment, et nul ne peut dire que 
c'est Dieu qui l'impose comme le dit le Christ : n'est-ce pas la volonté de 
votre Père qui est dans les cieux, qu'il ne se 
perde pas un seul de ces petits ? (Mt 18,14) Or c’est la volonté de mon Père 
qui m’a envoyé, que de tout ce qu’il m’a 
donné, rien ne se perde, mais que je le ressuscite au dernier jour. (Jn 6,39) 
Si l'homme, quand il passera devant Dieu, rejette Dieu, alors il proclame 
lui-même sa propre mort. Les apôtres usent d'images humaines pour mieux 
faire comprendre les mystères divins, comme pour la justice, la vengeance 
ou encore la colère de Dieu. Puisque c'est le Christ qui jugera les hommes 
(II P 2,9 C'est que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les hommes pieux, 
et réserver les méchants pour être punis au jour du jugement), saint Luc 
donne l'image d'un juge condamnant à mort le pécheur qui, refusant 
l'innocence (Dieu) se voit attrituer par lui-même la culpabilité (la mort). 
Refuser la vie, c'est accepter la mort. Et comme rien n'est caché à Dieu 
(Ps 138,7-10), l'homme est toujours devant Dieu. 
L'homme meurt alors devant Dieu, ce qui est fait dire à l'Apôtre : tuez-les 
devant moi. 
Nous retrouvons le même sens dans la bouche de Moïse : Moïse leur répondit : 
Si vous faites ce que vous promettez, marchez devant 
le Seigneur, tout prêts au combat; et que tout guerrier, armé, passe le 
Jourdain, jusqu'à ce que le Seigneur renverse ses ennemis, et que toute la 
terre lui soit soumise : alors vous serez irréprochables devant le Seigneur et 
devant Israël, et vous obtiendrez les contrées que vous voulez, devant le 
Seigneur. 
Mais si ce que vous dites, vous ne le faites point, il n'y a de doute 
pour personne que vous ne péchiez contre le Seigneur; et sachez que votre 
péché s'emparera de vous. (Nb 32,20-23) Saint Paul confirmera la parole du 
Christ : Car il faut qu'il règne : jusqu'à ce qu'il ait mis tous ses ennemis sous 
ses pieds. (I Co 15,25) Si le péché s'empare de l'homme, l'homme devient 
esclave du péché et la solde du péché, c'est la mort. (Rm 6,23 Car le salaire 
du péché, c'est la mort; mais le don de Dieu c'est la vie éternelle en 
Jésus-Christ Notre-Seigneur.)

 

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

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