Il y a plusieurs explications possibles au sujet de la jonction des mains au moment de prier.
1) les médecines et philosophies orientales enseignent que le corps est traversé en permanence par différentes énergies. Les mains font partie des parties corporelles recevant et émettant le plus d'énergie. Or, si l'on joint les mains, l'homme est capable de sentir l'énergie passer d'une main à l'autre, se déplaçant dans le corps sans le quitter. Par contre, si les mains ne sont pas jointes, cette sensation sera moins sensible et l'énergie ira vers l'extérieur du corps.
2) la jonction des mains diffère également de la position des mains, l'une contre l'autre, et de l'éventuel entralecement des doigts. En tout cas, cette jonction exprime visiblement l'unité du corps, de ce qui est à gauche et de ce qui est à droite. Tout ce qui est dans le corps est dirigé vers un même et seul but : il n'y a plus de dispersion.
3) la symbolique révèle quelque chose d'étonnant. Puisque l'homme est pécheur et que le Christ est Homme-Dieu, et puisque que ce qui est à droite est juste et bon, contrairement à ce qui est à gauche, la jonction de la main gauche (l'homme) avec la main droite (le Christ) exprime le désir de nous unir intimement, intérieurement, profondément, sincèrement afin que notre état de pécheur soit lavé dans le Sang du Christ qui perle de ses mains percées et qu'il nous tend avec un amour infini, malgré notre misère, nos péchés, notre néant.
4) ce geste de jonction est une aide à nous concentrer sur un objet. La nature humaine a toujours des difficultés à se concentrer durablement sur un objet, aussi noble soit-il. Le chapelet ne contribue-t-il pas à garder l'esprit sur les bonnes prières à réciter au bon moment ?
5) ce geste marque aussi l'humilité de l'homme, face à Dieu dans la prière, mais aussi face à son prochain. Regardons nos frères orientaux qui joignent les mains devant eux avant de s'incliner devant leur hôte. C'est un geste d'amour, d'ouverture, de réception visible.
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Conclusion :
De tous ces propos, nous pouvons dresser une liste non exhaustive de neuf points nous aidant sensiblement à mieux prier, à bien choisir l'objet de nos prières pour être exaucé :
1. Osez vous tourner vers Dieu pour lui demander de vous aider à prier comme il le désire.
2. Que toute prière soit faite au nom de Jésus-Christ puisque le Père ne refuse rien à son Fils.
3. Priez avec la conviction d'être écouté et exaucé par Notre Seigneur, en chassant tout doute.
4. Chassez toute hésitation, c'est-à-dire, persévérez dans la constance, soutenue par l'espérance et la foi. (Jc 5,16 ... la prière assidue du juste peut beaucoup.)
5. Si vous pensez ne pas savoir comment prier ou que Dieu reste pour nous trop abstrait, demandez aux saints déjà participants à la gloire divine d'intercéder en votre faveur auprès de Jésus afin que l'Esprit-Saint vous inspire dans vos mots, dans votre oraison.
6. Si vous avez du mal à être pleinement concentré dans vos prières, ajoutez une parole toute particulière à la fin de vos prières afin de leur confirmer toute la valeur que vous souhaitez leur donner initialement.
7. La prière est avant tout en vue du salut. Aussi, priez d'abord pour les biens célestes. Tout le reste, les biens terrestres, viendra en récompense de la constance dans vos prières.
8. Si vous priez pour vous ou un proche, demandez soit à ce que la volonté du Père soit avant tout faite soit que, si c'est un bien qui plaît à Notre Seigneur mais qu'il ne vous semble peut-être pas le plus parfait, que la prière exaucée glorifie uniquement Dieu qui a daigné répandre son infinie bonté.
9. Lorsque vous apprenez ou réapprenez à prier, ne vous fixez pas des objectifs si élevés qu'ils finissent par vous décourager. Avancez à petits pas, vous motivant sûrement vers des pas plus grands, fortifiant votre foi dans la prière. L'enfant ne devient homme que progressivement et si on lui demande d'être homme avant l'heure, il échouera très certainement au point de refuser d'être un jour pleinement homme.
Puisse Notre Seigneur vous guider, vous accompagner dans sa grâce afin que vous soyez exaucés en toutes choses, en vue de votre sanctification et de votre glorification, par l'intercession de la Très Sainte Vierge Marie !
Nous avons dit que si nous prions Dieu de nous pardonner nos péchés, comment pouvons-nous espérer ce pardon si nous-mêmes refusons de le donner à nos ennemis ?
Ecclésiastique 28,2 Pardonne à ton prochain qui te nuit, et lorsque tu prieras, tes péchés seront effacés.
Mt 5,44 Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient. (Rm 12,14 Bénissez ceux qui vous persécutent; bénissez et ne maudissez point.)
Jc 5,16 Priez les uns pour les autres afin que vous soyez sauvés.
I Pi 4,8 Mais surtout ayez une charité ardente les uns pour les autres; car la charité couvre une multitude de péchés.
Ainsi, faisons à notre prochain ce que nous désirons que Dieu fasse pour nous. Donnons l'amour, le pardon, la paix et la joie à notre prochain comme nous souhaitons les obtenir de Dieu. Ce qu'on fait pour un homme, c'est au Christ que nous le faisons. Si nous agissons envers notre prochain contre la charité, comment peut-on être en droit de demander de Dieu sa bonté et sa miséricorde ? Dieu est prêt à tout nous donner, même au-delà de toute espérance, mais il nous demande que nous soyons aussi prêts à donner à notre prochain. Ce qui nous coûtera de donner à notre ennemi n'est rien comparé à la gloire obtenue. Demander coûte un instant d'embarras; ne pas demander, c'est être embarrasser toute la vie.
Nous pouvons encore méditer sur la parabole du débiteur et du créancier : Mt 18,21-35 Alors, s'approchant, Pierre lui dit : Seigneur, combien de fois, mon frère péchant contre moi, lui pardonnerai-je ? Jusqu'à sept fois ? Jésus lui dit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à septante fois sept fois. C'est pourquoi le royaume des cieux est comparé à un homme-roi qui voulut compter avec ses serviteurs. Or, lorsqu'il eut commencé à compter, on lui présenta un qui lui devait dix mille talents. Et comme il n'avait pas de quoi les rendre, son maître ordonna qu'on le vendit, lui, sa femme et ses filles, et tout ce qu'il avait, et qu'on payât. Mais se jetant à ses pieds, le serviteur le priait, disant : Ayez patience à mon égard, et je vous rendrai tout. Alors le maître de ce serviteur ayant pitié de lui, le renvoya et lui remis sa dette. Mais ce serviteur étant sorti, rencontra un de ses compagnons qui lui devait cent deniers; et l'ayant saisi, il l'étouffait, disant : Rends-moi ce que tu dois. Et se jetant à ses pieds, son compagnon le priait, disant : Aie patience à mon égard, et je te rendrai tout. Mais lui ne voulut pas; et il s'en alla, et le fit mettre en prison jusqu'à ce qu'il ne payât sa dette. Voyant ce qui se passait, les autres serviteurs furent grandement contristés; ils vinrent et racontèrent à leur maître tout ce qui s'était fait. Alors son maître l'appela, et lui dit : Méchant serviteur, je t'ai remis toute ta dette, parce que tu m'as prié ! Ne fallait-il donc pas que toi aussi tu eusses pitié de ton compagnon, comme j'ai eu moi-même pitié de toi ? Et son maître irrité le livra aux bourreaux, jusqu'à ce qu'il payât toute sa dette. C'est ainsi que vous traitera aussi mon Père céleste, si chacun de vous ne pardonne pas à son frère du fond du coeur.
Nous avons également dit que souvent nos prières ne sont pas exaucées parce que nous ne persévèrons pas suffisamment. Et si la persévérance fait défaut, c'est que la prière n'était pas aussi importante qu'elle le paraissait au départ. Par contre, si nous persévérons et supplions sans cesse Dieu de nous exaucer, c'est que le motif ne semble juste. Gardons alors la foi que Jésus nous exaucera parce que toute prière sincère, patiente, confiante et humble sait incliner Dieu vers nous dès lors que nous prouvons par la constance de nos prières combien nous espérons dans le secours du Christ afin d'obtenir ce que nous sommes incapables d'obtenir par nous-mêmes.
Judith 4,12 Sachez que le Seigneur exaucera vos supplications, si vous persévérez dans le jeûne et la prière en sa présence.
Mt 10,21 celui qui persévérera jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé.
Lc 18,1 Il faut toujours prier et ne jamais se lasser.
Col 4,2 Persévérez dans la prière, apportez-y de la vigilance, avec des actions de grâces.
He 6,12 que vous ne vous relâchiez point, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et la persévérance, entrent dans l'héritage promis.
He 10,36 Car la persévérance vous est nécessaire afin que, après avoir fait la volonté de Dieu, vous obteniez ce qui vous est promis.
Bien fraternellement dans le Christ, votre dévoué saint Augustin
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