Comment Prier II

 

 

 

 

 

Comment prier ?

Partie 2
 
Paroles des Pères :

"Dieu désire d'être désiré; Il a soif que les hommes aient soif de Lui. Tout infini qu'Il est Lui-même et plein de ses propres richesses, nous pouvons néanmoins L'obliger en Lui demandant qu'Il nous oblige, parce qu'Il donne plus volontiers que les autres ne reçoivent. Il agrée comme un bienfait, quand nous Lui donnons le moyen de bien nous faire." Saint Grégoire de Nazianze (329-390)

"Ne tenez donc pas ce langage : Dieu est mon ennemi, il ne saurait m'exaucer. - Il vous exaucera bientôt si vous continuez de l'invoquer, et, supposez que ce ne fût pas par affection, ce sera par égard pour votre constance; - Dieu ne regarde pas au mérite, il voit le fond du coeur. Si la pauvre veuve parvint à toucher le juge qui ne craignait ni Dieu ni les hommes, une prière assidue réussira bien mieux auprès de Dieu. N'eussiez-vous donc aucun droit à son amitié, demanderiez-vous ce qui ne vous est pas dû, auriez-vous dévoré et dissipé l'héritage paternel, en demeurant longtemps sur une terre étrangère, seriez-vous tombé dans le dernier état de dégradation, devriez-vous affronter la colère et la vengeance, prenez seulement la résolution de prier, de revenir à Dieu; et tout vous sera donné, vous apaiserez la colère et vous échapperez à la damnation. - Mais je prie, me direz-vous, et je n'avance à rien. - Vous ne priez pas comme ceux dont je vous ai cité l'exemple, comme la Syrophénicienne, comme l'ami qui vient au milieu de la nuit, comme la veuve qui ne cesse d'obséder le juge, comme le fils qui a consumé les biens paternels. Si telle était votre prière, vous en auriez bientôt obtenu l'effet. Bien que nous l'ayons offensé, Dieu cependant est votre père; quelque irrité qu'il soit, il aime ses enfants; il ne veut qu'une chose, et ce n'est pas de vous châtier de vos offenses, c'est de vous voir vous convertir et l'implorer." Saint Jean Chrysostôme (345-407), Homélie XXII, art. 5

"Jésus a dit Frappez pour vous apprendre précisément à persévérer, quand il n'ouvre pas au moment même. Douteriez-vous de la promesse, croyez du moins à cet exemple : Quel est d'entre vous l'homme qui, si son fils lui demande du pain, lui présentera une pierre ? Ou si c'est un poisson qu'il lui demande, lui présentera-t-il un serpent ? Si vous insistiez auprès des hommes, vous passeriez pour un être ennuyeux et fatigant : à l'égard de Dieu, si vous n'insistez pas, vous provoquez de plus en plus sa colère. En continuant à le prier, vous pourrez sans doute éprouver un retard, mais vous finirez par être exaucé. Il vous ferme la porte pour vous exciter à frapper. S'il ne vous exauce pas de suite, c'est pour exciter votre ferveur. Persévérez donc dans la prière, et bien certainement vos voeux seront remplis. Il ne veut pas que vous puissiez dire : Et si je demande sans obtenir ? C'est pour cela qu'il vous fortifie par la parabole, qu'il emploie de nouveau le raisonnement, qu'il vous inspire la confiance par des exemples empruntés aux choses humaines. Ces exemples n'établissent pas seulement la nécessité de la prière, ils vous indiquent encore quel doit en être l'objet. Quel est d'entre vous l'homme qui, si son fils lui demande du pain, lui présentera une pierre ? Ou si c'est un poisson qu'il lui demande, lui présentera-t-il un serpent ? Si vous ne recevez pas, c'est que vous-même demandez la pierre au lieu de pain. Ce titre de fils ne suffit pas pour que vous receviez; c'est une raison au contraire pour que vous ne receviez pas, si malgré cette qualité, vous demandez une chose qui vous serait inutile. Ne demandez donc rien de temporel, n'implorez que des grâces spirituelles; c'est le moyen de rendre votre prière efficace. Salomon demande ce qu'il devait demander; voyez aussi comme il fut promptement exaucé. Je conclus de là que deux choses importent avant tout dans la prière : qu'elle soit faite avec ferveur et que l'objet en soit légitime. Bien que vous soyez pères, nous dit le Seigneur, vous attendez que vos enfants vous demandent; s'ils vous demandent une chose qui leur sera nuisible, vous la refusez; s'ils vous demandent une chose utile, vous vous hâtez de l'accorder. Réfléchissez-y, et ne vous lassez pas que vous n'ayez obtenu, ne vous retirez pas avant d'avoir trouvé, ne laissez pas refroidir votre zèle tant qu'on ne vous aura pas ouvert la porte. Si vous approchez avec de telles dispositions, si vous dites : Je ne m'en vais pas qu'il ne soit fait droit à ma demande, vous obtiendrez, soyez-en sûr, à la condition toutefois que vous demandiez des choses convenables pour Celui qui doit vous les accorder et pour vous-même qui devez les obtenir. Quelles sont ces choses ? Ne demandez que des biens spirituels, n'implorez le pardon de vos fautes qu'après avoir vous-même pardonné, élevez des mains pures, sans colère et sans amertume au coeur. Si nous prions de la sorte, nous obtiendrons toujours. Mais, telle qu'elle est, notre prière est une dérision, elle paraît plutôt le résultat de l'ivresse que celui d'un esprit sain. - Et si je demande les biens spirituels, me direz-vous encore, sans les obtenir ? - C'est que vous ne les avez pas demandés sans doute avec assez d'ardeur, ou bien que vous ne vous en étiez pas rendu digne, ou que vous avez trop tôt cessé de prier. - Pourquoi n'a-t-il pas fixé l'objet qu'on doit se proposer dans la prière ? - Il l'a fixé dans les paroles mêmes qui précèdent, ils nous a suffisamment fait connaître tout ce que nous devons demander. Ne dites pas non plus : Je me suis présenté et je n'ai rien reçu. L'inefficacité de votre prière n'a nullement dépendu de Dieu; car son amour l'emporte sur celui des pères ordinaires autant que la bonté substantielle l'emporte sur la perversité. Si donc vous, qui êtes mauvais, vous savez donner à vos enfants des choses bonnes, combien, à plus forte raison, votre Père céleste donnera-t-il un esprit bon à ceux qui le lui demanderont ? (Lc 11,13) En le disant, Jésus n'entend pas flétrir notre nature, la déclarer mauvaise, assurément non; c'est l'amour paternel lui-même qu'il appelle une perversité, comparé à la bonté de Dieu, tant celle-ci dépasse notre intelligence." Saint Jean Chrysostôme (345-407), Homélie XXIII, art. 4

"Apprends à prier Dieu, en t'en remettant au médecin, pour qu'il fasse ce qu'il juge bon. A toi de déclarer la maladie : à lui d'appliquer le remède. Toi, contente-toi de garder la charité. Car lui, il veut couper, il veut brûler; si, malgré tes cris, il ne cède pas à tes prières, continuant à couper, à brûler, à te faire souffrir, c'est qu'il sait jusqu'où s'étend la gangrène. Tu voudrais alors qu'il retirât sa main; mais lui voit la profondeur du mal, il sait jusqu'où il faut aller. Il ne t'exauce pas selon ton désir, il t'exauce en vue de te rendre la santé." Saint Augustin (354-430), In Epistol. Joan. Tract. VI, c. 8 => Au sujet de Saint-Augustin, il est bon de rappeler que sa maman, Sainte-Monique, pria durant dix huit années pour obtenir la conversion de son fils. Et elle fut exaucée, certes après des années de prières, mais au-delà de toute espérance.

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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