Baptème II

 

 

                             

 

 

                                         

                 Baptème II

 

2/ Pourquoi Jésus-Christ s’est-il fait baptiser ?

Saint Jean le Baptiste baptisait uniquement dans l’eau (Mt 3,6) ce qui remettait les péchés (Mt 3,11) sans pour autant ouvrir l’accès au Ciel. Saint Jean savait qu’il précédait celui qui allait instaurer un nouveau baptême, dans l’eau et l’Esprit-Saint, l’eau pour la rémission des péchés et l’Esprit-Saint pour ouvrir l’accès vers le Père (Mt 3,11 Moi, je vous baptise dans l'eau pour le repentir; mais celui qui vient après moi… vous baptisera dans l'Esprit-Saint et le feu.). Si Jésus Christ s’est fait baptiser alors que cela lui était d’aucune utilité, est-ce seulement par humilité et par compassion des pécheurs qu’il accepta de le vivre ? Dans ce cas, quelle valeur donner à se saint sacrement, le premier vécu par tout nouveau chrétien ? Ou comment peut-on donner à ce saint sacrement le sens que l’Eglise lui a toujours donné si le baptême du Christ est un non-sens ? Il faut dire que le baptême de Jésus Christ est un « non-sens » parce que, en tant que Verbe de Dieu, il n’a jamais eu besoin du baptême car il a été, il est et il sera à jamais le même (Rév 1,8 celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant) : son baptême n’a rien changé le concernant. Mais son baptême prend tout sens pour Jésus Christ en tant qu’homme, c’est-à-dire Verbe incarné, parce que la nature humaine est prédestinée à être élevée auprès de la nature divine – sans toutefois jamais l’égaler – par la nature divine (Jn 1,12 Le pouvoir vous a été donné de devenir fils de Dieu). Or, si le chrétien ne cesse pas d’être pleinement homme une fois baptisé, c’est parce qu’il lui est plus facile, à cause de son humanité, d’approcher Dieu en s’approchant de l’humanité du Christ. Mais puisque la plupart des chrétiens n’ont jamais connu de leur vivant celui qui est le Fils de Dieu, ce n’est que par la foi qu’ils peuvent approcher le Père (Eccli 25,11 la foi est le commencement de l'attachement à Dieu), moyennant la bonté divine, indépendante de nos bonnes œuvres (Tt 3,5 Ce n'est point par les oeuvres de sa justice que nous avons faites qu'il nous a sauvés, mais selon sa miséricorde, c'est par le baptême de régénération et de renouvellement de l'Esprit-Saint.). Et puisque l’homme est appelé à être élevé auprès de Dieu, la foi n’a pas pour fin de rapprocher en quelque sorte l’humanité de l’homme de l’humanité du Christ mais de permettre l’élévation de l’âme humaine de la nature divine du Christ, dans l’attente - l’espérance - de la résurrection des corps. Ainsi, lorsqu’un homme se fait baptiser, son baptême n’a de sens que celui du baptême du Christ et c’est pourquoi la vertu de ce saint sacrement est celle de Jésus-Christ, savoir infinie. Aussi l’Eglise dit-elle à juste titre que la validité de ce saint sacrement est totalement indépendante de la pureté ou de l’impureté de celui qui baptise, pourvu que cela soit réalisé selon les mots propres de l’Eglise. Précisons que tous les saints sacrements tirent leur vertu, leur valeur, leur force non du prêtre (ou de l’évêque) mais du Christ lui-même qui agit à travers ses ministres. Une des meilleures preuves est que protestants, orthodoxes et catholiques reconnaissent la validité du baptême, d’une Eglise à une autre, alors que les pasteurs protestants ne sont pas des prêtres, qu’ils sont hors de l’Eglise mais qu’ils baptisent au nom du Christ. De tout cela nous disons que si le baptême du Christ n’eut aucune utilité pour le Christ lui-même, Notre Seigneur dut néanmoins se faire baptiser afin que tous ceux qui allaient ensuite le suivre soient baptisés d’un baptême équivalent au sien, afin que le baptisé puisse proclamer qu’il est enfant de Dieu, délivré du péché, membre du Corps mystique du Christ, qu’il peut désormais espérer rencontrer un jour le Père, etc.
Il faut également dire que Jésus Christ se fit baptiser non pour être purifié des péchés qu’il n’a jamais eus mais pour ôter le péché du monde (Jn 1,29 Voici l'agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde.).
Si le baptême n’eut pas de sens propre quant à la personne du Fils de Dieu, il faut dire que Jésus Christ demanda à être baptisé comme signe d’humilité car on reconnaît la grandeur de l’être dans l’acceptation à vivre les petites choses (Eccli 3,20 Humilie-toi en toutes choses d’autant plus que tu es grand).
 

3/ Le baptisé devient enfant de Dieu.
Une fois baptisé, l’homme est appelé à vivre selon l’Esprit-Saint afin de suivre le Christ dans un but bien précis : Rm 8,14-16 tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Aussi vous n'avez point reçu de nouveau l'esprit de servitude qui inspire la crainte; mais vous avez reçu l'esprit d'adoption des fils, dans lequel nous crions : Abba (Père). En effet, l'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu Ep 4,22-24 à vous dépouiller, en ce qui concerne votre vie passée, du vieil homme corrompu par les convoitises trompeuses, à vous renouveler dans votre esprit et dans vos pensées, et à revêtir l'homme nouveau, créé selon Dieu dans une justice et une sainteté véritables Ga 3,26-27 Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui est dans le Christ Jésus. Vous tous, en effet, qui avez été baptisés dans le Christ, vous avez revêtu le Christ. (d’où la robe blanche revêtue par le baptisé ou le voile blanc sur le visage du jeune baptisé)
"Il faut remarquer que l'image seulement est faite en nous par la création; la ressemblance, par le baptême." (S. Jérôme)
 

4/ Le baptisé reçoit l'Esprit-Saint.
Mc 1,8-10 Moi, je (Jean le Baptiste) vous ai baptisés avec l'eau, mais lui vous baptisera avec l'Esprit-Saint. Or, il arriva en ces jours-là que Jésus vint de Nazareth de Galilée et se fit baptiser par Jean (le Baptiste) dans le Jourdain. Et, comme il remontait de l'eau, il vit les cieux entr'ouverts et l'Esprit qui descendait sur lui, comme une colombe (Mt 3,11; Jn 1,33) Ainsi, c'est à son baptême que l'Esprit-Saint descendit sur le Christ (non pas que le Christ en tant que Dieu n'avait pas l'Esprit-Saint en lui, mais en signe visible de tout ce qui attend tout futur baptisé).
Quand saint Pierre baptise au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, il dit que le baptisé reçoit alors le Saint-Esprit en lui : Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ... et vous recevrez le don du Saint-Esprit, (Ac 2,38) Ce que confirme saint Paul : II Co 1, 22 lequel nous a aussi marqués d'un sceau et nous a donné à titre d'arrhes, le Saint-Esprit dans nos cœurs II Co 5,5 Et celui qui nous a formés pour cela, c'est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l'Esprit.
Lc 11,13 Si donc vous, tout méchants que vous êtes, vous savez donner à vos enfants de bonnes choses, combien plus le Père du ciel donnera-t-il l'Esprit-Saint à ceux qui lui demandent. ne s’applique qu’à ceux qui ont déjà reçu le Saint-Esprit d’abord par le baptême. Le Christ dit qu’à la suite de cela, le chrétien peut recevoir encore le Saint-Esprit (par les saints sacrements de confirmation et d’ordre) afin de continuer de croître dans la sainteté et la grâce. L’homme qui ne connaît pas l’existence du Saint-Esprit, comment pourrait-il le demander ?
"Quoi donc ! mes Frères, parce que aujourd'hui celui qui est baptisé ne parle pas toutes les langues, faut-il croire qu'il n'a pas reçu le Saint-Esprit ? A Dieu ne plaise qu'une pareille perfidie tente notre coeur. Au baptême tout homme reçoit le Saint-Esprit, et, s'il ne parle pas les langues de toutes les nations, c'est que l'Eglise elle-même les parle. Or, l'Eglise est le corps de Jésus-Christ. Je suis membre de ce corps qui parle toutes les langues; je les parle donc toutes. Unis par les liens étroits de la charité, tous les membres de ce corps parlent comme parlerait un seul homme. L'Eglise est leur bouche, le Saint-Esprit leur âme." (S. Augustin, 354-430, Tract. 32, n. 7)
Dire que le chrétien reçoit l’Esprit-Saint à son baptême n’est pas sous-entendre qu’il ne reçoit ni le Père ni le Fils. Car là où il y a l’Esprit-Saint, il y a nécessairement le Père et le Fils car Dieu est Un et Trine. Et là où il y a l’Esprit-Saint, il y a nécessairement le Père et le Fils puisqu’il est l’amour consubstantiel du Père et du Fils. Lorsque Jésus Christ se fait baptiser, le Père proclame que Jésus est son fils bien-aimé. Or quel père peut proclamer aimer parfaitement son enfant en étant absent ? Puisqu’il n’y a pas de mensonge en Dieu, alors le baptême fait que le chrétien reçoit le Père avec l’Esprit-Saint. Et puisque le Père manifeste un amour parfait envers son Fils, comment peut-on imaginer un seul instant le Fils désireux de se séparer de l’amour le plus parfait ? Aussi le Verbe de Dieu accompagne et le Père et l’Esprit-Saint lors du baptême du nouveau chrétien. Donc dire que le chrétien reçoit l’Esprit-Saint est équivalent à dire que le chrétien reçoit la Trinité Sainte.
 

5/ Le baptisé passe de la mort à la vie : on parle de renaissance.
L’homme, mort (spirituellement) avant le baptême, devient vivant en Dieu, une fois baptisé. Le baptême, supprimant tout péché (même le péché originel), fait de l’homme une nouvelle créature, innocente, vierge de tout péché : 

II Co 5,17 quiconque est en Jésus-Christ est une nouvelle créature... tout est devenu nouveau. Col 2,12-13 Ensevelis avec lui dans le baptême, vous avez été dans le même baptême ressuscités avec lui par votre foi à l'action de Dieu, qui l'a ressuscité d'entre les morts. Vous qui étiez morts par vos péchés et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus à la vie avec lui, après nous avoir pardonné toutes nos offenses. Rm 6,11 Ainsi vous-mêmes regardez-vous comme morts au péché, et comme vivants pour Dieu en Jésus-Christ Ga 6,15 Car en Jésus-Christ la circoncision n'est rien, l'incirconcision n'est rien; ce qui est, tout, c'est d'être une nouvelle créature.

C’est par le baptême que nous devenons une nouvelle créature.
"Le pape Melchiade (311-314) dit : "En descendant dans les eaux du baptême, le Saint-Esprit leur communique dans sa plénitude la grâce qui donne l'innocence; ... Dans le baptême, nous sommes régénérés à la vie; ... Dans le baptême, nous sommes lavés..." (S. Thomas d’Aquin, 1225-1274, III P., Q. 71, art. 1, corp)
 

6/ Le baptisé devient membre du corps (mystique) du Christ.
Le baptisé devient chrétien, c'est-à-dire membre du Christ comme le dit saint Paul : I Co 6,15 Ne savez-vous pas que vos corps sont des membres du Christ ? I Co 12,27 Vous êtes le corps du Christ, et vous êtes ses membres, chacun pour sa part. Ep 5,30 parce que nous sommes membres de son corps Il devient même membre de l’Eglise, puisque le corps du Christ est l’Eglise : Col 1,18 Il est la tête du corps de l'Eglise. Col 1,24 je l'achève pour son corps (du Christ), qui est l'Eglise. Ep 5,23 ...comme le Christ est le chef de l'Eglise, son corps, dont il est le Sauveur.
Notre Seigneur l'avait dit en des mots si explicites : Jn 15,5 Je suis la vigne et vous êtes les branches.
 

7/ Le baptême efface les péchés dont le péché originel.
Ac 2,38 Pierre leur dit : Repentez-vous, et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus-Christ pour la rémission de vos péchés... II Co 5,17 quiconque est en Jésus-Christ est une nouvelle créature; les choses anciennes sont passées, voyez tout est devenu nouveau.

"Suivant la promesse du Seigneur, le Saint-Esprit, que nous recevons au baptême pour la purification du péché..." (Conc. de Mayence - 1233) Tous les péchés sont effacés mais subsiste néanmoins le foyer du péché.

 

                                      Augustinius

         Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 
   


 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021

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