a reserve V

   
 
 
La vertu de force et comment Dieu peut éprouver
 
Réponse de Saint Augustin :
 
Parole de Notre Seigneur à sainte Catherine de Sienne (1347-1380) :
 
"Ma fille, si tu veux acquérir la vertu de force, il te faut m'imiter. 
 
Je pourrais, par ma vertu divine, annihiler les puissances de l'air (Ep 2,2) ou prendre n'importe 
quel moyen pour en triompher, et cependant, dans le but de vous donner en exemples les 
actes de mon humanité, j'ai voulu vaincre par la voie de la croix, et pratiquer ce que ma 
parole vous enseignait. 
 
Voulez-vous être forts pour vaincre toute puissance ennemie, recevez a croix comme un 
soulagement pour votre coeur. 
 
Ainsi l'ai-je reçue; mon Apôtre en témoigne : ce fut grande joie pour moi de courir à une 
croix si ignominieuse et si dure (He 12,2). 
 
Choisissez les peines et les afflictions, non seulement pour les porter patiemment, mais 
pour les embrasser comme une consolation; et elles sont vraiment des consolations, car 
plus vous en souffrez pour moi, plus vous me devenez semblables. 
 
Mais si, par vos souffrances, vous conformez votre vie à la mienne, il s'ensuivra 
nécessairement, selon la doctrine de mon Apôtre, que vous devrez recevoir aussi même 
grâce et même gloire. (Rm 8,17) 
 
Reçois donc, ma fille, à cause de moi, comme amer, ce qui est doux, et comme doux, 
ce qui est amer, et ne doute point qu'après cela tu ne sois forte en toutes circonstances."
                         
Jésus éprouve ensuite cette sainte qui lui a toujours consacré sa pure virginité en faisant 
naître autour d'elles et en elles, des images de volupté, de séduction,de chair, dans tout ce 
qu'il y a de plus vil. 
 
Sainte Catherine résista à ces terribles tentations et sortit vainqueur de cette épreuve 
provenant de Notre Seigneur.
 
-Et où étiez-vous, mon Seigneur, quand mon coeur était tourmenté par tant de turpitudes ? 
 
- J'étais dans ton coeur, répondit le Seigneur. 
Elle reprit :
 
Seigneur, je ne doute nullement de votre vérité et ne veux manquer en rien au respect dû à 
votre Majesté; mais comment puis-je croire que vous habitiez dans mon coeur alors qu'il 
n'était rempli que de pensées immondes et honteuses ? 
 
- Ces pensées et tentations apportaient-elles à ton coeur joie ou tristesse, plaisir ou chagrin ? 
 
- Une tristesse et un chagrin sans borne. 
 
- Et qui donc causait en toi cette tristesse, si ce n'est moi, qui me tenais caché au milieu de 
ton coeur : sans ma présence, ces pensées auraient pénétré dans ta volonté, tu y aurais pris 
plaisir. 
 
Mais, parce que j'étais là, elles déplaisaient à ton âme, tu voulais alors chasser loin de toi 
ces imaginations, comme d'odieuses suggestions, et comme tu ne le pouvais pas au gré de 
tes désirs, de là ta tristesse et ton chagrin. 
 
 
C'est moi qui faisais tout cela et qui défendais contre les ennemis ton coeur tout entier. 
 
Je me cachais à l'intérieur et je te laissais dans le trouble à l'extérieur, autant que cela pouvait 
être utile à ton salut. 
 
Le temps que j'avais fixé pour ce combat étant écoulé, j'ai laissé ma lumière rayonner 
jusqu'au dehors, aussitôt les ténèbres de l'enfer se sont évanouies et enfuies, car elles ne 
peuvent habiter avec la lumière 
(II Co 6,14). 
 
N'est-ce pas un rayon de ma lumière qui t'a appris tout à l'heure que ces peines étaient 
bonnes pour te faire acquérir la force et que tu devais les supporter de bon coeur tant que 
cela me plairait ? 
 
Tu t'es alors offerte à porter de tout coeur ces mêmes peines et aussitôt elles se sont 
évanouies d'elles-mêmes par la seule manifestation de ma présence; car mon plaisir n'est 
pas dans les souffrances des justes, mais dans leur volonté de porter courageusement ces 
souffrances. 
 
Et, pour te faire entendre plus parfaitement et plus aimablement ce que je viens de dire, 
je te donnerai l'exemple de mon corps. Quand mon corps souffrait si cruellement et mourait 
sur la croix, et quand ensuite il gisait inanimé dans le sépulcre, qui donc eût pensé que ce 
corps avait toujours en lui une vie latente, dont rien ne pouvait le séparer. 
 
Certes, ni les étrangers et les méchants, ni même mes apôtres, ne pouvaient croire pareille 
chose. 
 
Tous avaient perdu la foi et l'espérance. Et cependant, bien qu'en toute vérité mon corps ne 
vécût plus de la vie qu'il recevait de l'âme, il gardait cependant son union à cette vie sans 
limite, qui fait vivre tous les vivants. 
 
C'est grâce à la vertu de cette vie qu'au temps fixé par l'éternel décret il fut réuni à son âme 
et reçut une énergie vitale et des facultés bien supérieures à celles de son premier état; 
car il jouit dès lors de l'immortalité, de l'impassibilité et des autres dons, qu'il n'avait pas 
reçus tout d'abord. 
Cette vie de la nature divine, unie à mon corps, elle fit éclater sa vertu. 
 
Mais je vous ai créés à mon image et à ma ressemblance; bien plus, je ne cesse plus de 
travailler à vous rendre semblables à moi, autant que vous en êtes capables, et je m'efforce 
de renouveler en vos âmes, alors qu'elles marchent vers le ciel, tout ce qui est s'est passé 
dans mon corps. 
 
Ainsi donc, ma fille, parce que tu as fidèlement combattu, non par ta propre vertu, mais 
par la mienne, tu as mérité une augmentation de grâce; c'est pourquoi, désormais, 
je t'apparaîtrai plus fréquemment et plus familièrement." 

 

Augustinius

Avec l'accord précieux de son auteur notre Ami Augustinius

 

 

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Créer un site internet avec e-monsite - Signaler un contenu illicite sur ce site